PARTE SECONDA
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feuilleton.
Scontro a bordo della Phénix
Chapitre XX
Dans lequel l’Homme en Noir et Lord Montford approchent d’une nouvelle
étape de leur quête
Poussin reprend connaissance avec
l’impression que la terre se balance sous lui, avant de se rendre compte qu’il
est dans la cabine d’un bateau, étendu sur un matelas.
« Te voilà réveillé, » constate
Darcène à ses côtés. « Comme nous étions un peu pressés, le capitaine a
décidé de partir sans attendre que tu aies repris connaissance. Tu as eu le
délire pendant trois jours, mais il ne doutait pas de ta guérison. »
« Où sommes-nous ? »
« Entre Charybde et Scylla, ou, pour
employer un langage moderne, dans le détroit de Messine. »
« Nous allons à
Alexandrie ? »
« Ah, tu sais cela ? Le capitaine
sera sans doute très curieux d’apprendre comment tu le sais. »
De fait, l’homme en noir interroge
longuement Poussin sur les motifs qui l’ont conduit à se lancer sur ses traces,
et sur la façon dont, sachant qu’un groupe de contrebandiers qu’il connaissait
devait partir pour Naples, il a obtenu de se joindre à eux dans l’espoir de
rattraper le « Phénix », avant de les trahir lorsqu’ils ont par
hasard reçu la mission d’attaquer le yacht. Il le fait également parler de son
enfance, de sa mère dont il se souvient à peine, de ses années aux côtés de
Tonneau-Plein et de la disparition de sa sœur, sans que l’expression de son
visage trahisse rien de ce qu’il en déduit.
« Ainsi, tu penses faire fortune en ma
compagnie ? Nous saurons bientôt si tu as raison. A partir de maintenant,
considère-toi comme associé aux risques et aux bénéfices de notre
expédition. » conclut le capitaine avant de
laisser Poussin à ses propres interrogations.
Le jeune homme a vite repris assez de
forces pour aider à la manœuvre du yacht, en compagnie de Siffrein et de deux
matelots taciturnes que l’homme en noir a recrutés à Naples. Il sent vite que
l’enfant l’observe curieusement.
« J’ai déjà vu ta tête » finit
par dire Siffrein.
« Oui, sans doute à Marseille. Tu es
le petit joueur de violon, pas vrai ? Je travaillais pour Renard, mais je
ne fais plus partie de sa bande. »
« Non, ce n’est pas ça. Je t’ai bien
vu à Marseille, mais… sur un tableau ! »
Avant que Poussin n’aie
pu demander des explications à Siffrein, l’homme de veille annonce que la côte
africaine est en vue.
Les pensées de nos héros sont sans doute à
ce moment bien loin de la petite communauté qu’ils ont laissée à l’Hôtel de
Cabre : Sarasvati, Saltis, Moucheron, auxquels se joint de temps en temps
Jeannette. Celle-ci, qui est rapidement devenue comme son frère l’amie de la
jeune princesse indienne, est toute joyeuse d’avoir enfin livré la série de
chapeaux sur lesquels elle travaillait.
« Est-ce pour une dame de Marseille ? »
demande Sarasvati.
« Oui et non. C’est pour la femme d’un
lord anglais qui vit à Marseille, Lady Montford. »
Avec étonnement, Jeannette voit une
expression de haine passer sur le visage de l’Indienne. « Qu’est-ce que tu
as ? » demande-t-elle.
« C’est ce nom… C’est la troisième
fois que des gens du nom de Montford ont affaire à ceux que j’aime. Fasse
Brahma que cette fois, il n’en résulte aucun malheur ! »
L’objet de cette inquiétude se prépare pour
le moment à aller étrenner ses nouveaux atours au bal que donne le préfet des
Bouches-du-Rhône. Son mari, peu soucieux de se préparer, relit pour la dixième
fois la lettre que lui a adressée un jeune étudiant, qu’il avait chargé de
faire quelques recherches pour lui à Paris.
« … J’estime donc avoir dressé la
liste complète des manuscrits susceptibles de vous intéresser dans les
bibliothèques parisiennes. Si, comme vous me l’aviez écrit, vous pensez venir à
Paris les consulter, je serai toujours heureux que vous continuiez à faire
appel à l’aide de votre dévoué Victor Jourdan »
Chapter XXI
In which we learn the story of Sarasvati, and some
other important things
Kismet
never suffered from sea-sickness. Not because he considered himself a hero, but
mostly because his youth was closely connected with the sea. His uncle, a
courageous seaman, not once took him as a boy for long voyages across the
Long
voyages, storms, and even a voyage to
He
bent a little and entered his cabin. He did feel a little swinging, but it did
not bother him. He sat on the berth, took out his wallet, opened it, and read
several notes, then nodded to himself, and without changing straightened out on
the berth. Strange pictures appeared and vanished in his mind.
He
did not even try to retain them in his mind, to reflect them somehow — he did
enough thinking for this day.
And
in his sleep his thoughts finally straightened in an order. He saw himself much
younger, rushing to different places, looking for the most desperate and
dangerous places.
Kismet
opened his eyes. He could not sleep any more. He saw himself a youngster.
His
uncle’s ship was sailing to
“One
large coffee”, he said, paying several coins. “Where have you been, child ?”, the old Turk roared. “Your coffee is already
cool”. This joke had been repeated for many times, still he loved it. He was
drinking coffee, when it happened. He felt somebody’s look and looked up. A
middle-aged Italian unhurriedly came up to him and gave him a small note. “Who
are you ? What is it ?”
“My
name is immaterial for the moment. Read it, and if you are not a coward…”
The
man retreated so fast, that he thought of some magic trick. The he opened a
note and read in several words in French : At 10 in
the evening, can you stand in the corner of
There
was a signature, and with an effort he read it “Pema”. He had never known any
Pema. He could not even imagine whether it was a man’s or a woman’s name. There
was something slightly Hindi in this name, and his heart sank with the
anticipation of something, which is stronger than anything in this world : the pre-taste of mystery and adventure. He so much
hoped it would be connected with a woman. And partly it was. At the appointed
time and place, he saw a girl, who perhaps, was the most beautiful little
creature he had ever seen. She was small, delicate, and, undoubtedly, Indian,
no more than 5 years old. She was dressed like a princess, and when he asked
who she was, and what she was doing alone at this hour, she clung at his hand,
and in a fluent French
said : “ Don’t you see ? I am a princess, and I am going to live
in your house. Mama said
that you have to take care of me. My name is
Sarasvati.
He
could not help smiling. “And who is your mother , my dear kid ?”
“She
is the most beloved wife of my Father who is a rajah”.
“A rajah ? But… where are your parents, what does this mean ?”
The
girl looked at him and answered,” Mama is with my Dad, and Dad is unable to
take care of me. He is very busy.” Then she whispered, ”He
is looking for something. Something, which can give people
eternal life and wisdom. Dad said your father owed him a favor. But
don’t worry.
They
will take me away soon. I love my Dad, and I adore my Mom.”
He
frowned. “My father owes something to your
father ? What can it
be ? My father is rich”
“Not
as rich as mine”, proudly retorted Sarasvati. ”And I don’t think it’s money. Will you
take care of me until my parents will take me back ? I have nobody here.
Please… I will try to forget that I am a princess for the time”.
This
was how Sarasvati got aboard the ship, and this was the story which he told his
best friends Saltis and “Darcene”. Darcene was a son of the viscount de
Chauvignac, and was crazy on mysteries. He was given the nick-name Darcene, as
he claimed to have the famous brigand D’Arcene as his side relative. He became close
to a child, and carefully tried to realize what was the
object her father was looking for, but in vain. Perhaps all she knew,
she already said.
And
then the coming events changed everything for everybody. The Man in Black rose
up. He gave the tribute to the sentimental memories. He did it rarely. But, after all, he
was human.
Chapitre XXI
Dans lequel
nous apprenons l’histoire de Sarasvati, et plusieurs autres choses d’importance
Kismet, à bord
du bateau qui arrive en Egypte, se souvient des mystérieuses circonstances dans
lesquelles il a rencontré Sarasvati. A l’époque, il était jeune et assistait
son oncle sur son bateau. A Chypre, il a reçu un bref message l’invitant à
venir le soir en un certain endroit. Zacharie est venu comme demandé. Là, il a
vu une petite fille indienne, dont le nom s’est révélé être Sarasvati. C’était
une fille de rajah, et elle a dit que ses parents l’avaient laissée à sa garde.
Son père recherchait quelque chose de mystérieux qui pouvait donner aux hommes
la vie éternelle. Le rajah affirmait aussi que le père de Zacharie lui devait
une faveur. Sarasvati a grandi dans la maison de Zacharie.
Capitolo XXII
Nel
quale proviamo a stuzzicare l’appetito dei nostri gentili lettori
Alessandria d’Egitto. Quante
parole sono state spese per descrivere questa gloriosa città che con la sua
immensa e leggendaria biblioteca fu nel periodo del massimo splendore
depositaria della scienza, della filosofia e del sapere.
Il potente Alessandro Magno, dopo avere
conquistato la Grecia, giunse in Egitto e la scelse nel 332 a.C., quando era ancora un piccolo villaggio di pescatori sulla
costa del Mediterraneo, per farne la capitale del suo impero. Poi, passarono
gli anni e per la città iniziò un secolare periodo di decadenza ed isolamento.
All’epoca della nostra narrazione Alessandria
è governata dall’ormai stanco sessantacinquenne Mohammed Alì, valoroso
luogotenente del contingente albanese dell'antico esercito ottomano, nominato
nel 1805 pascià dell'Egitto dal sultano e fautore del risveglio del Paese dal
suo lungo torpore. Una delle sue prime mosse fu quella di liberarsi dei
Mamelucchi che intralciavano la sua politica antinglese, facendone massacrare i
maggiori esponenti alla fine di un banchetto. Tuttavia,
promosse grandi riforme in campo economico, potenziando la rete dei canali
d'irrigazione, confiscando territori, introducendo la coltura del
cotone, impiantando parecchie industrie e valendosi dell'opera di tecnici
stranieri: tutto ciò spezzando il feudalesimo agricolo dell’Egitto. Più
recentemente ha spedito suo figlio Ibrahim Pascià con un forte esercito alla
conquista della Siria. Ibrahim vince i Turchi di Mahmud II in varie battaglie,
ma l’anno prima delle vicende finora presentate
Mohammed è costretto alla pace per intervento delle potenze europee, dovendosi
accontentare di ottenere la Siria in concessione.
L’equipaggio della Phénix è
sbarcato già da due giorni al porto di Alessandria.
Siffrein e Poussin non
hanno finito di meravigliarsi dell’eccitante
spettacolo che la città offre ai visitatori. I due giovani sono ormai amici per
la pelle; si raccontano a vicenda parecchie avventure della loro movimentata
esistenza, giocano un po' a carte, dato che Poussin ha
insegnato durante il viaggio parecchi “trucchi” a Siffrein, oppure sbadigliano
ciondolavano per la città alla ricerca di nuove sorprese. Benché
sia inverno le vie sono illuminate dal sole e il traffico brillante e caotico
li rende euforici. Nei bazar è un continuo movimento, un’animazione, una ressa,
un vociare indescrivibili.
L’intero equipaggio ha
preso alloggio in un quartiere discreto della città. L'albergatore, un certo
Azim, ha offerto loro delle camere abbastanza decenti, arredate con pochi
mobili ma dove non manca il necessario, compresa l'immagine di Mohammed Alì.
Kismet ha lasciato la compagnia quasi
immediatamente dopo l’arrivo a Alessandria per
dedicarsi ad alcune ricerche, tuttavia questa sera dopo quasi un mese di
viaggio, l’equipaggio si è ritrovato al completo per una vera cena tipica
offerta dall’albergatore e la sua famiglia.
Azim ha preparato per i suoi ospiti i migliori
piatti della cucina egiziana. Innanzitutto dukkah, un antipasto di noci speziate e ful medames, una delle mezze più tradizionali, fatta con delle
piccole fave bollite e insaporite con olio d'oliva, limone, cumino,
aglio, peperoncino e prezzemolo. Accoppiata a questi antipasti michoteta, una insalata
rustica a base di feta, un formaggio
di pecora, cipolla rossa e cetriolo. Seguono samak tarator, del pesce arrostito interamente ricoperto con una
salsa a base di pinoli, succo di limone e olio di sesamo; yakhnit samak bel zafaran, una zuppa di
pesce aromatizzata con cipolla fritta, aglio, succo di limone e zafferano; siman meshwi, quaglie marinate in
cumino, coriandolo, cardamono e successivamente grigliate.
Ogni piatto è innaffiato con parecchie brocche
di birra.
Per chiudere la pantagruelica cena egiziana,
l’albergatore non ha trovato niente di meglio che offrire ameraldine matboukh, della crema di albicocche
secche, una meravigliosa macedonia di frutta profumata con essenza di rosa e baklawa, dolce in fogli di finissima
pasta ripieno di pistacchi e bagnato da uno sciroppo zuccherino.
Pieni fino a sazietà i nostri si addormentano
profondamente. Solo Zacharie, invece di salire in camera decide di fare una
passeggiata. Che può fare per occupare
quella serata se non girovagare per le
vie della città? Già la folla si disperde, le vie si fanno poco a poco deserte
e ognuno torna al suo alloggio. Pensa egli forse alla sua vendetta o piuttosto
a favorire la digestione conseguente la cena? Questo forse non lo sapremo mai, neppure noi cortesi lettori.
Non essendo abituato a poltrire in camera, il
nostro eroe si traveste da mercante, nascondendo accuratamente i suoi preziosi
documenti in fondo ad una tasca praticata nella fodera della casacca, sulla
quale ha stretto la cintura. Poi s’incammina lentamente.
Di tanto in tanto si blocca un istante e
riflette.
“Certo - pensa - l'idea d’incontrare Isaac
Reitesheim l'ho avuta prima della mia visita al Siciliano. Chissà, forse lui ignora
quello che sto facendo ... Ma no, quell’uomo conosce
tutte le mie mosse ... Non ha neppure domandato spiegazioni. E
poi, sono stato raggiunto da Padre Ventura che non ci renderà la vita facile. I
pericoli sono all’ordine del giorno in un viaggio simile!”
Cammina da circa un'ora, quando scorge una
sorta di accampamento. Incuriosito si avvicina ad una
baracca, ma una mano pesante gli si posa sulla spalla.
“Vi stavamo aspettando, Kismet!”.
Chapitre XXII
Dans lequel on s’occupe d’exciter l’appétit de nos aimables lecteurs
L’équipage du Phénix débarque à Alexandrie. Siffrein et Poussin se
promènent dans la ville et se racontent les aventures de leur existence
mouvementée. Tout l’équipage est logé chez Azim qui leur a offert des chambres
où rien ne manque du nécessaire, y compris le portrait de Méhémet Ali. Kismet a
quitté le groupe presque dès l’arrivée pour se consacrer à certaines
recherches. Deux jours plus tard, il revient pour un repas typique offert par
la famille de l’aubergiste. Puis il se déguise en marchand et se met lentement
en chemin. Il s’approche d’un campement, mais une main se pose sur son épaule.
Chapitre XXIII
Où l’on voit que la présence d’un médecin est toujours utile
Une
autre personne était au courant de la présence de notre héros à Alexandrie.
Parmi les nombreux savants et techniciens, originaires de toute l’Europe, que
Méhémet Ali avait engagés pour concourir au développement de l’Egypte, se
trouvait un médecin provençal du nom d’Eugène Bérenger. Pour l’heure chargé du
service de santé dans le port d’Alexandrie, le docteur Bérenger avait longtemps
servi dans la Marine royale française, naviguant des Antilles à l’île Bourbon,
souvent sur les mêmes navires que de Cabre, Saltis ou Darcène. Le quatrième
mousquetaire savait, comme ses compagnons, que Zacharie était au courant de
plusieurs secrets d’Etat. Au lendemain de l’expédition de Cadix, en 1823, où il
s’était vaillamment conduit, le jeune de Cabre avait obtenu un long congé pour
aller naviguer au commerce, soi-disant pour aider son oncle à rétablir les
affaires de sa famille. En réalité, Bérenger, Saltis et Darcène savaient que
sous couvert d’un voyage d’affaires à Chypre, au Levant et à Smyrne, Zacharie
avait pour mission d’examiner les installations turques dans ces différents
pays, en prévision d’une future offensive française.
Il
avait, comme Saltis et Darcène, eu la surprise de voir revenir leur ami
accompagné d’une fillette indienne, qu’il cloîtra aussitôt dans l’hôtel
familial à Marseille. Puis ce que l’on devait appeler “l’affaire de Cabre”
avait éclaté comme un coup de tonnerre. Bérenger apprit avec stupéfaction que
Zacharie, mais aussi ses deux autres compagnons étaient soupçonnés d’avoir
vendu aux Turcs le projet d’intervention française. Lui-même, après la
disparition du trio, ne sut jamais ce qu’il devait croire ou ne pas croire,
mais ressentit une franche incrédulité lorsque Zacharie fut accusé de
parricide.
Après
l’expédition de Grèce, il démissionna de la Marine, attiré par les somptueux
salaires que Méhémet Ali offrait aux spécialistes européens. Et voilà que
quelques jours auparavant, en regardant d’un oeil distrait les nouveaux
arrivants à Alexandrie, qui défilaient pour faire vérifier leurs certificats
par les employés du service de santé, il avait ressenti un coup au coeur en
reconnaissant un visage depuis longtemps disparu.
“Zacharie
de Cabre! Dix ans après! Que fait-il à Alexandrie?”
Estimant
le moment prématuré pour aborder son ancien compagnon, il s’était contenté de
l’observer discrètement, ne tardant pas à se rendre compte que Darcène avait
également réapparu. Le soir précédant l’événement qui nous occupe, il avait
soupé dans la grande salle de l’auberge d’Azim, pendant que Zacharie et ses
compagnons mangeaient dans une chambre à part. A la fermeture de
l’établissement, il s’attarda un peu dans la rue, le temps de voir sortir une
silhouette qu’il reconnut à sa démarche, malgré le burnous et le capuchon
typiquement arabes. Il lui emboîta le pas jusqu’au campement des Bohémiens,
sursautant en même temps que Zacharie lorsqu’il entendit une voix
l’interpeller.
A
l’autre bout de la Méditerranée, dans les salons de la préfecture de Marseille,
la nourriture servie ne valait peut-être pas les mezzés du patron Azim, malgré
les efforts du maître queux importé de Paris (en ce XIXe siècle, un cuisinier
qui aurait osé proposer de l’anchoïade ou de l’aïoli aux membres de la bonne
société marseillaise aurait été fusillé sur place). Lady Montford n’en
bavardait pas moins avec ses amies, leur distribuant l’adresse de cette
merveilleuse petite modiste qu’elle avait découverte dans un taudis de la
vieille ville. Quant à son époux, il s’entretenait avec l’armateur Jourdan, le
père de Victor.
“J’ai
reçu une lettre de mon fils, il me dit que vous l’avez chargé de recherches à
la Bibliothèque nationale?”
“Oui,
répondit Lord Montford, quelque peu contrarié de l’indiscrétion du jeune homme.
C’est ma nouvelle... comment dites-vous en français, ma marotte? Je m’intéresse
aux anciens romans de chevalerie.”
“Rien
d’étonnant pour un descendant de Simon de Montfort,” dit l’armateur en clignant
de l’oeil. L’Anglais cherchait comment en dire le moins possible à son
interlocuteur, lorsqu’un mouvement à l’autre bout de la pièce les fit se
retourner. Une des jeunes femmes qui faisaient cercle autour de Lady Montford,
le visage livide, venait de s’effondrer à terre. Ses amies s’empressèrent pour
lui porter secours, mais reculèrent précipitamment en la voyant vomir un flot
de bile.
“Elle
a le choléra!”
Chapter XXIV
In which Duke de Montford starts to have his
suspicions
The word “cholera” had a magic reflection. There was
not a single face in the hall, which did not turn pale. Duke de Montford shot a
look at his wife as it seemed to him it was she who fell at the fatal word. But
thank God, it was not she. It seemed to be a young girl from the Princess’
surrounding. Reginald de Montford remembered her name quite well. Jadwiga and
he always tried to surround themselves with bright young men and women. In case
the young people were not bright, everybody might be sure that the father was a
scientist, or a scholar, or, at least a researcher. The Montfords were
considered very unusual people because nobody arranged their surrounding
considering education and smartness, only nobility, and wealth, and, perhaps,
pretty faces. Reginald loved talking, and he always carried a small note-book
with some newly-invented stylo, which wrote in black. When he heard something,
which could attract his attention, something, which concerned ancient history or
legends, he immediately made notes, no matter where he was. His spouse seemed
to share his passion although not to such a degree. And now the daughter of the
notable famous historian of
The people winced back from the girl. The servants
brought sharply smelling white liquid, and started thoroughly to rub furniture,
and the floor. Strangely enough, there was fear, but no panic, perhaps, because
people started to get used to this deadly guest, who was choosing his victims.
The doors shattered and opened, and a new personage
appeared. Once, we had a chance to look at several doctors of this time, but
that one was completely different. He was tall, wore a white masque, and
although nobody saw his face, but it was possible to recognize his voice, loud,
authoritative and fearless. He rushed to the girl, looked at her, first without
touching her, then pressed her chin, opened her mouth, and looked at her
tongue, definitely not liking what he saw, stepped back and nodded his head.
Almost immediately, two mighty figures, dressed in
funny grey attires appeared, and not saying a word dragged the miserable girl
out of the doors. The doctor looked at the people and asked ”Is
everybody feeling all right ?”
People were silent, and, finally, it was Duke de
Montford, who swiftly looking around, concluded, “Yes, we are all right, Sir !”
The doctor nodded, scrutinized everybody and without
wasting time and words, left. The guests lost appetite and for a while talked
to each other in low voices, as if they were afraid to awake somebody.
Reginald came up to his spouse, touched her hand and
said, “I can’t believe it’s Anne”. She looked at him
and answered “Why could not it be somebody else? I like the child so much. She
is so full of life. Looking at her, I remember our youth.”
Duke was silent for a moment. “If this is cholera,
which I guess it is, where could she get it ? We all
avoid the places, where we can get it. Strange, isn’t it ?”
Jadwiga shrugged. “We can get it anywhere. Don’t you
know this thing has wings ?”
The duke wrinkled his forehead and thoughtfully said,
“Among other things, as you know, I always was interested in the diseases which
were and still are the whips of humankind. You remember, plague, chicken-pox,
cholera… Yes, I guess you are right. The damned things used to have wings. But
still why her ? She never left anywhere. Her heart
seems free. She does not live at home. Do you understand what I want to say ? If, by tomorrow, nobody else would have had it, what
will it mean ?”
The duchess looked at him and said,
”Yes, I guess I understand. Let us wait till tomorrow.” The public
started to leave. The shock seemed to fade a little. The Montfords took their
cab with whining horses, and went away. The night came to the city.
Chapitre XXIV
Dans lequel le
duc de Montford commence à avoir des soupçons
Les Montford
assistent à la fête de Marseille. Ce sont des invités importants et assez
inhabituels. Le duc et sa femme aiment les sciences, lisent beaucoup, et les
deux époux aiment s’entourer de jeunes gens brillants et cultivés. La fille qui
s’est évanouie fait partie de ces jeunes gens. C’est la fille d’un fameux
historien marseillais. Son nom est Anne de Brot. Tout le monde redoute qu’elle
ait attrapé le choléra. Un docteur apparaît. Il semble savant et plein
d’autorité. Lui et ses assistants emportent la jeune fille. Les gens commencent
à partir, effrayés. Les Montford partent aussi, désolés pour la jeune fille.
Capitolo XXV
Nel
quale proviamo a stuzzicare la mente dei nostri gentili lettori
“Vi stavamo aspettando, Kismet!” - dice con
voce rude un uomo di alta statura che Zacharie non ha
visto arrivare.
“Chi vi manda?” - chiede il nostro eroe,
ritraendosi istintivamente e ricordando che deve essere soprattutto prudente.
“Colui che siete
venuto ad interrogare per la sua sapienza ed erudizione” - ribatte l’uomo con un tono solenne e
ossequioso – “Avete forse intenzione
di passare la
notte per strada?”.
“Sì, se mi fa comodo - replica Zacharie in
maniera un po' troppo decisa per un semplice mercante quale dovrebbe sembrare.
Alla pallida luce della luna egiziana Kismet
si rende conto, osservandolo bene, che l’uomo ha l’aria d’essere una specie di
zingaro, come se ne incontrano a decine nei bazar. Ma nell'ombra che cominciava
a infittirsi, presso un carrozzone scorge anche una
splendida ragazza dai capelli corvini e la pelle color ambrato. La donna,
appena visibile, avanza svelta e in uno strano idioma, nel quale Zacharie riconosce un miscuglio di
lingue, dice rivolgendosi allo zingaro:
“Hassaf, lascialo stare e vieni a mangiare”.
Zacharie non può
trattenersi dal sorridere, ammaliato com’è dal fascino semplice e al tempo
stesso conturbante della ragazza, ma subito nella stessa lingua, benché con accento
molto diverso, lo zingaro risponde alcune parole:
“Hai ragione, Amira. Ma
adesso devo portare a termine il mio incarico accompagnando questa
persona. Domani ripartiremo”.
“Domani?” - replica a mezza voce la donna con
un tono che indica una certa sorpresa.
“Sì, Amira - risponde lo zingaro – domani
stesso andremo ... proprio dove vorresti tu!”
Quindi l'uomo lascia la ragazza che rientra
nel carrozzone, la cui porta viene richiusa
accuratamente.
“Bene! - pensa Kismet - se questi zingari ci
tengono a non farsi capire, consiglio
loro di usare un'altra lingua, quando
parlano davanti a me!”
Dalla spianata coperta da baracche di legno,
Zacharie che ha impugnato il suo coltello e lo zingaro raggiungono
il quartiere adiacente alla reggia riservato alla popolazione giudaica. Ad
attendere il nostro eroe è il vecchio Isaac Reitesheim, rigido e imponente pur
nella sua spaventevole magrezza.
“Hai indovinato dove cercarmi. Devi sapere che
i primi testi manoscritti di carattere alchemico provengono da Alessandria d’Egitto,
redatti in greco tra il II e il V secolo d.C., agli
inizi dell'era cristiana. Ti aiuterò non ne dubitare … ma prima di darti le
informazioni che desideri ho bisogno di sapere a quale
conclusione sei arrivato dalla decifrazione dei documenti lasciati da tua madre
e redatti da Michel de Nostredame sottoforma dei raga e ragini
di cui parla il Brahmana.
“Come sai queste
cose?”
“A me non sfugge nulla, Kismet!”
“A quanto sembra ogni melodia pare rimandare al numero 7 che è ricorrente nella struttura degli spartiti,
ma pensiamo che ci sia qualcos’altro di cifrato e misterioso in questi
documenti”.
“Ottimo lavoro, Kismet! – esclama sorridendo
Isaac Reitesheim - il 7 è proprio il numero al quale dovevi pervenire. Il sette
è universalmente il simbolo della totalità e indica il passaggio dal noto
all’ignoto. Nell’antico Egitto era il simbolo della vita
eterna, sette sono i pianeti della tradizione alchemica e sette i bracci
del candelabro (menorah) degli Ebrei.
Sette sono i doni dello Spirito Santo, rappresentati
sottoforma di colombe nella tradizione dei Cattolici e sette, secondo alcuni
testi dei Musulmani, sono pure i sensi esoterici del Corano collegati ai
sette centri sottili dell’Uomo. Ma sette sono pure i
gradi della perfezione”.
A questo punto Isaac Reitesheim si ferma,
scorgendo nello sguardo di Zacharie un attimo di smarrimento. Poi, il vecchio
Ebreo riprende il discorso da dove ha interrotto:
“Kismet, oppure desideri che ti chiami Zacharie … devi sapere che il numero sette ha anche
alcuni significati particolari in questo tuo cammino. E’ giunta l’ora che io sveli il significato della tua esperienza. Sei pronto ad
ascoltare?”
“Non aspetto altro! – dice bruscamente Kismet
con insofferenza.
“Devi sapere che sette sono le generazioni che
dividono te dal tuo avo materno, Michel de Nostredame, meglio noto come
Nostradamus e autore di questi spartiti in codice, scritti sullo stile dei raga e ragini indiani. Tua madre Mélissande era l’ultima discendente del
figlio prediletto di Michel che dalla moglie Anna Ponsard ebbe sei figli. Per
diritto di primogenitura sei stato tu a ereditare le
carte per cui sei l’Eletto per un’impresa memorabile che potrebbe portarti a
controllare il globo intero”.
“A me non interessa tutto
questo … io voglio conoscere i responsabili della morte di mio padre!”
“Ogni cosa sarà svelato
al momento opportuno. Stavo per dire che sette sono
pure le persone coinvolte nel tuo “apprendistato”. La prima è stata ovviamente
Mélissande; poi tuo padre Olivier e suo fratello Lucien che portandoti con sé
nei suoi lunghi viaggi fin da fanciullo, ti ha fatto
conoscere paesi, lingue e tradizioni diverse; il Siciliano che ti ha istruito nel campo medico e alchemico; la
giovane Sarasvati che ha decifrato gli spartiti e che il Siciliano, sotto mentite spoglie, ha messo intenzionalmente sulla
strada della famiglia de Cabre; io, Isaac Reitesheim che in questo momento ti
sto raccontando queste cose e la settima persona che incontrerai altrove” -
dice l’Ebreo poggiando la sua mano rugosa sulla spalla di Zacharie.
“E’ appena stata soppressa in Spagna
l’Inquisizione del Santo
Officio e forse ti sarà
più facile entrare in possesso di alcuni documenti fatti scomparire nel 1500
che neppure Nostradamus riuscì a consultare. Ma stai
attento figliolo che nel mondo parecchie persone sono coinvolte in altre ricerche, tutte connesse in
qualche modo con la tua. Queste persone potrebbero rendere vana la tua impresa.
La persona che dovrai incontrare è il marchese Rodrigo de La Roca che troverai
a …
Un urlo spaventoso echeggia all’improvviso.
L’anziano Isaac Reitesheim non ha il tempo di pronunciare il nome della
località che un affilato pugnale lo ha raggiunto al cuore.
Zacharie non ha il tempo di rendersi conto
della tragica situazione che qualcuno cerca di uccidere anche lui. Si tratta di
Hassaf lo zingaro, ma l’intervento provvidenziale della bella
Amira, comparsa all’improvviso e rapida come una saetta nel mettere
fuori gioco l’uomo, servendosi di un acuminato fermaglio per capelli, salva il
nostro eroe da morte sicura.
Chapitre XXV
Dans lequel
on s’occupe d’exciter l’intelligence de nos aimables lecteurs
L’homme qui a
abordé Kismet est un Gitan qui l’invite à le suivre, mais une splendide Gitane,
Amira, assiste à la scène. Arrivé dans le quartier juif, notre héros rencontre
le vieil Isaac Reitesheim, lequel l’informe que sept générations séparent
Zacharie de son aïeul maternel, Nostradamus, auteur des partitions manuscrites
composées dans le style des raga et ragini indiens. Sa mère,
Mélissende de Cabre, était en fait la dernière descendante du fils préféré du
voyant. Sept seront aussi les personnes participant à son “apprentissage”,
Mélissande, Olivier, l’oncle Lucien, le Sicilien, Sarasvati, Isaac
Reitesheim et qui d’autre? Peut-être le marquis Rodrigo de La Roca? Le vieil
Isaac Reitesheim n’a pas le temps de finir son discours qu’un poignard
l’atteint au coeur. Son assassin est Hassaf le Gitan, qui tente de tuer aussi
Zacharie, mais l’intervention providentielle d’Amira met l’homme hors de
combat, frappé par une épingle à cheveux.
Texte de Riccardo N. Barbagallo, Vincent Mollet et Gennady Ulman
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feuilleton.
Alla Prefettura di
Marsiglia
Chapitre XXVI
Un homme accourait aux côtés d’Amira. Bien
qu’il ne l’ait pas vu depuis des années, Kismet le reconnut, à sa grande
stupéfaction.
« Eugène Bérenger ? Qu’est-ce que
tu fais là ? »
“Pour l’instant, la même chose que
toi : je m’attire des ennuis ! Ne restons pas ici.»
Après avoir vérifié qu’il n’y avait plus
rien à faire pour le vieux cabaliste, Kismet, Amira et Eugène sortirent
rapidement de sa maison et reprirent en sens inverse le chemin suivi quelques
minutes auparavant. Tout en marchant, le docteur raconta à son ami comment il
avait appris sa présence à Alexandrie et l’avait suivi à travers la ville, pour
découvrir avec étonnement qu’il se rendait au camp des Zingares, un endroit où
lui-même avait des relations.
« Amira et moi nous connaissons depuis
longtemps, » expliqua le docteur en passant son bras autour des épaules de
la jeune femme. « Elle a d’abord été furieuse que je vienne la voir chez
elle, au risque d’être surpris par un membre de la tribu. Mais je l’ai
convaincue de partir avec moi sur tes traces… d’autant que, m’a-t-elle dit, son
mari était également à ta poursuite !
Nous sommes arrivés à temps pour te sauver, mais trop tard, hélas,
pour le vieux Juif. »
« Il avait parlé d’un marquis Rodrigo
de La Roca, » dit pensivement Zacharie. Je me demande qui ce peut
être ? »
Si le nom n’évoquait rien pour Eugène,
Amira répondit aussitôt :
« C’est un savant espagnol. Il était
venu dans ce pays il y a quelques années, pour faire des fouilles dans les
monuments des anciens Egyptiens. Hassaf – que Shaitan dévore son âme – lui
avait servi de guide. »
« Vraiment ? Où avait-il
fouillé ? »
« Près d’Al-Ahram » répondit la
Zingare, utilisant le nom arabe des Pyramides de Gizeh. « Mais je ne sais
pas s’il a trouvé quelque chose. »
« Et où est-il aujourd’hui ?
Reparti en Espagne ? »
« Il est reparti quelques années dans
son pays, mais il est revenu en Egypte depuis peu. Le vieux Juif ne le
savait peut-être pas, mais Rodrigo de La Roca est repassé par Alexandrie il y a
quelques jours. Il allait vers Gizeh – seul, cette fois. »
Après avoir laissé Amira au camp des
Zingares, où dès le lendemain elle ameuterait toute la tribu sur la
« mystérieuse disparition » de son mari, Zacharie et Eugène
regagnèrent l’auberge du patron Azim. Quelques heures après, ils y tenaient conseil
avec Darcène.
« Les pyramides de Gizeh » dit
pensivement Zacharie. Cela me rappelle un quatrain :
Ce
qui a fui : le Graal, la vérité,
Est
dans un pays chaud et ancien
Où
par la femme-lionne est gardée
La
porte de l’Agartha souterrain. »
Renonçant à demander où Zacharie avait lu
ce quatrain, et ce que pouvait bien être l’Agartha, Darcène se borna à faire
remarquer :
« La femme-lionne ? Voilà qui
peut évoquer le Sphinx de Gizeh. »
« Oui, » approuva Zacharie, «
sans un détail : si la Sphinge des Grecs est incontestablement de sexe
féminin, le Sphinx de Gizeh, comme tous les sphinx égyptiens, n’est pas une
femme-lionne, mais un homme-lion. Pour autant, je crois savoir comment
éclaircir ce point. »
« Quant à moi, » proposa Eugène,
« grâce à mes fonctions au service de santé, je peux connaître les noms de
tous les voyageurs arrivant au port d’Alexandrie ou en partant. Je vais essayer
de retrouver ce Jésuite qui vous harcèle. »
Le
père Ventura n’était pas bien loin. Dans le cabinet dévasté du vieux cabaliste
Isaac Reitesheim, il pansait la blessure d’Hassaf qui gémissait de douleur.
« Cessez
donc de vous plaindre, » ordonna-t-il. « Remerciez plutôt votre dieu
que je sois arrivé à temps pour vous soigner. Vous auriez pu vous vider de
votre sang. De surcroît, les dernières paroles du regretté Isaac contiennent
tout ce que j’avais besoin de savoir. »
« Il
est seulement regrettable que maintenant, Kismet le sache aussi, » grimaça
le Zingare.
« Vous
disiez bien qu’il y avait deux personnes avec lui ? »
« Oui.
Je ne sais pas qui étais l’homme… Mais quant à cette garce d’Amira, dès que
j’aurai mis la main sur elle, elle regrettera le jour de sa
naissance ! »
Chapter XXVII
In which Zacharia de Cabre yields to an impulse not
connected with his father’s death
At
He
was deeply in thoughts. “I wish”, he was thinking – “I could visit this place a
couple of thousand years ago. Damn the darkness in the hearts of all people.
Who wouldn’t call Caesar an intelligent conqueror, not only a reader, but also
a writer. So what? Did anything prevent him from
setting this unique library in a bonfire? And what about Christians, people who
suffered so much from tortures? Did they become milder to the treasures of the
others? Didn’t they continue eliminating the same thing, which the pagans
started?”
Suddenly
he heard the voice of an old Sicilian who would definitely say, “Tortures bear
only new tortures. Those who were the slaves, might
become only the same slaves.”
“Omar, the enlightened caliph? The
same, if what the historians say is correct. But how
convenient it would be if the library still existed. Well, it does
exist. This small brown-brick building constructed not long ago, is all what
has been left from the library, which was considered the eighth wonder of the
world.”
Zacharie
tightened his old cloak and entered the central entrance.
It
was dark and slightly cooler than outside. A small-sized man with the features
of an Indian, bowing, came up to him closer and looked at him enquiringly. The
Indian did not ask any questions. He just waited. Zacharie smiled and asked if
he was talking to Dr. Singh Kwali, the learned keeper of the manuscripts. The
man nodded, turning to be not a too talkative type.
“I am
Mr. De Cabre. I corresponded with you for a while. I am interested in the
materials of Agarrtha and Grail.”
“I
remember, said Dr. Kwali. “May I inquire why the gentleman is interested in the
thing not widely popular in the countries of Occident?”
“Not
widely popular? But it was the European, more than that, Frenchman, who turned
up that topic, more than 50 years ago.”
“I
remember this too. But do you really think that Occident can understand
Orient?”
“This
is not the question of the discussion. I want to be frank with you. Mt old
relative, who died a lot of years ago, left several, still unknown to the wide
public, quatrains. You, know, of course, what is a quatrain.
It
was more a confirmation, not a suggestion, and the scientist slightly nodded,
and asked - “You, certainly are talking about Notredame?”
“Who else? The old man, as I told you, is studied all
over. One of his quatrains I was able to decipher, a medical one. But there is
something else.”
“May
I look at it?”
Zacharie,
who was almost always not a credulous type of a person, felt some inexplicable
trust towards a scientist. He also nodded.
Dr.
Kwali led him along the corridor, and they entered a small, but cozy room. The
savant clapped his hands, and a tiny girl, brought the favorite drink of
Kismet. It was hot and fragrant coffee. Each of them made a small gulp “You may
smoke”
They both produced the pipes, stuffed them with tobacco, and lit
them.
Kismet,
as not too much of Zacharie had been left by that moment, took out from his
breast pocket a sheet of paper “I copied it, of course”.
The
other man gave it a scrutinizing look, and read aloud, demonstrating a perfect
for an Indian, French pronunciation:
And all that vanished : the
truth, the Grail, the arts,
Had gone to where the land is hot and so old
To where the lion woman guards,
Agarrtha entrance-cool and sacred hole.
“Do
you have any explanation?”, said the Indian.
“That’s
why I came to you. I, actually, am busy with another thing. But this is
attractive, isn’t it?”
“Time to visit
Chapitre XXVII
Dans lequel
Zacharie de Cabre cède à une impulsion sans lien avec la mort de son père
Zacharie va
voir un vieux savant, le Dr Kwali, qu’il consulte sur le vieux document qui est
gardé dans sa famille depuis des générations. C’est un quatrain de Nostradamus
parlant du Graal et de l’Agartha. Le docteur Kwali est très intéressé. Le
quatrain parle d’un mystère qui pourrait être caché à Gizeh. Le docteur Kwali
suggère à Zacharie de visiter cette cité. Il sait que d’autres personnes
s’intéressent à la même chose.
Capitolo XXVIII
Nel
quale facciamo la conoscenza di un nuovo scellerato personaggio
Mentre assistevamo ai
drammatici fatti occorsi nelle sale della Prefettura di Marsiglia, da un’altra
parte della città una giovane, stanca dopo una dura giornata di lavoro, usciva
dal laboratorio di moda della celeberrima Madame Claudette.
Era ormai buio, ma quella sera la proprietaria
aveva chiesto alla ragazza di lavorare fino a tardi perché occorrevano alcune
rifiniture ad un’ordinazione urgente.
Con gli occhi arrossati e la schiena a pezzi,
Jeannette - perché proprio di lei si trattava – si mise rapidamente in cammino
per raggiungere la sua abitazione dove sapeva che la madre l’aspettava
trepidante, ignara del contrattempo.
Da appena una settimana la
ragazza lavorava, anche se ancora in prova, presso la famosa modista che
l’aveva accolta su espressa raccomandazione delle due figlie maritate della
principessa Veratowska.
Certo, i primi momenti furono difficili
per Jeannette, soprattutto a causa della gelosia che suscitava nelle lavoranti
più anziane, ma aveva pazientemente sopportato ogni commento delle malelingue
senza lamentarsi. Aveva bisogno di lavorare e nulla dà
più coraggio del timore di perdere un impiego che rende lo stretto necessario
per assicurare la vita ai propri cari.
La madre Marguerite aveva molto lottato anche
lei prima d’ammalarsi. Rimasta vedova ancora molto giovane e senza alcun aiuto
economico, la donna accettava i lavori più duri e gravosi per procurarsi da
vivere. Spesso Jeannette le aveva chiesto qualche
notizia sulla loro famiglia, ma Marguerite non amava parlare di queste
questioni ed il suo volto si rattristava improvvisamente. Fu così che la
ragazza non fece più domande sull’argomento.
Una sera, non molto prima che Siffrein
iniziasse a suonare il violino per le strade di Marsiglia e che lei s’ammalasse,
Marguerite chiamò la figlia dalla stanza nella quale
era intenta a ricamare.
“Siediti accanto a me, Jeannette” – disse la
donna senza alzare la testa.
Obbediente, la ragazza si accomodò ai piedi
della madre. La conosceva bene, e sapeva che quando lei si comportava in quel
modo aveva sempre qualche cosa d’importante da dire.
“Cosa hai da dirmi
mamma? – chiese la fanciulla, fingendosi intenta ad
osservare il fine ricamo che usciva dalle mani sottili di Marguerite.
“La salute sembra sfuggirmi, piccola mia ed io
ho bisogno che tu
… mi faccia una promessa!”.
“Lo sai mamma che ascolto ogni tuo consiglio”.
“Lo so … ma qualsiasi cosa avvenga prometti che
sarai sempre onesta e timorata di Dio”.
“Mamma, perché mi dici queste parole?”.
“Ho le mie buone ragioni figlia adorata. Tu
sei una bella ragazza e il mondo fuori è tanto cattivo. Io raccomando sempre la
tua innocenza alla protezione di Dio affinché possa preservarti dal cadere nelle
mani di qualche scellerato. Non è la prima volta che si approfitta delle
sventure di una donna …”.
La ragazza non comprese fino
in fondo il significato delle sibilline parole della madre, ma quella sera,
all’uscita dal laboratorio di moda di Madame Claudette, le tornarono in
mente all’improvviso. Faceva molto freddo e la poverina, quasi presagendo
qualcosa di sinistro, sentiva crescere la paura e allungava il passo.
Era quasi prossima a casa quando dallo
sportello di un fiacre fermo ad un
angolo della via uscirono all’improvviso due uomini che l’afferrarono alla vita
caricandola di forza all’interno della vettura. Nella carrozza, le misero un
fazzoletto in bocca, lo sportello si chiuse e la vettura partì velocemente.
Come descrivere l’angoscia della poverina? Il
primo uso delle forze fu di buttarsi verso lo sportello per slanciarsi fuori,
ma venne trattenuta a forza dai due aguzzini. Ben
presto il colore le sfuggì dal viso e un sudore freddo imperlò la fronte;
travolta dall’emozione Jeannette si abbandonò e
svenne.
Trasportiamoci adesso a palazzo
Montford dove ad aspettare impaziente la preda come un avvoltoio è Milton, il
quartogenito del duca, pronto ad assaporare con selvaggia voluttà le grazie
delicate della propria vittima. Da quando la vide di sfuggita in casa propria
in occasione dell’ordinazione della madre, il giovane vizioso fu preso da un
indomabile fuoco sensuale e decise, con la complicità della
titolare della casa di moda, di rapire Jeannette per farla sua in occasione
della serata alla Prefettura.
Dopo un periodo di tempo che Milton giudicò
interminabile, i suoi complici depositarono la ragazza negli appartamenti della
principessa Veratowska, quasi disabitati da quando la madre era stata colta da
quella sua strana ed ingenua follia.
Jeannette aveva perso i
sensi ma il perfido Milton la guardava con concupiscenza. La
poverina allora, quasi consapevole di quello sguardo lascivo si riprese
alzandosi rapidamente dal divano nel quale era stata adagiata. Poi, con
la voce rotta dal pianto, la testa bassa, le guance rigate di lacrime e le mani
giunte, disse:
“Per l’amor di Dio
lasciatemi andare, signore! Cosa vi ho fatto di male, abbiate misericordia di un’onesta
fanciulla”.
“Avvicinati!” le ordinò Milton, ma la ragazza
volse su di lui il suo sguardo impaurito; vide il luccicare dei suoi occhi ed
un istintivo spavento la invase.
“Che volete? -
balbettò.
“Quel che voglio?” – e una sconcia risata
risuonò nell’austero palazzo.
“Voglio che tu ti avvicini”. E si avanzò con passo deciso verso di lei, poi la sua mano
cadde su Jeannette.
“Ah! Fai la schizzinosa!”
Jeannette si piegò, rimanendo quasi
inginocchiata.
“Pietà!” – implorò ancora una volta.
Ma Milton,
spaventevole a vedersi, si curvò su di lei e le sue labbra si agitarono nell’ignominia
di un bacio. Un grido d’orrore uscì immediatamente dal petto della giovane che,
convulsamente, si svincolò dalla stretta micidiale. Il suo candore, tutto stava
per essere contaminato, annientato inesorabilmente.
“Moucheron!” – chiamò Jeannette.
Quel buffo soprannome,
quella parola uscì dalla sua gola come un ultimo sospiro, ma uno scoppio di
risa cinico le rispose, scaturito dalla bocca abietta e vorace dell’aggressore
…
Chapitre
XXVIII
Dans lequel
nous faisons la connaissance d’un nouvel et scélérat personnage
Durant la
fête à la préfecture de Marseille, Jeannette sort de l’atelier de mode de
Madame Claudette, où elle travaille comme couturière depuis une semaine sur la
recommandation des deux filles mariées de la princesse Veratowska. Les premiers
moments ont été difficiles à cause de la jalousie qu’elle a suscité
chez les ouvrières plus anciennes, mais Jeannette a supporté patiemment tous
les commentaires sans se plaindre. Sa mère Marguerite, restée veuve encore très
jeune et sans aucune aide financière, a elle aussi travaillé très dur avant de
tomber malade. Un terrible secret semble avoir toujours assombri sa vie. Au
moment d’arriver chez elle, Jeannette est enlevée et conduite dans un fiacre à
la villa Montford où Milton, le quatrième enfant du duc, veut abuser de la
grâce délicate de la jeune fille.
Chapitre XXIX
Dans lequel une déesse apparaît et deux
femmes disparaissent
A
Alexandrie, le capitaine de Cabre n’avait pas révélé à ses amis ce qu’il avait
trouvé dans la bibliothèque. Néanmoins, dès le lendemain, il entamait la
remontée du Nil sur une felouque, en compagnie de Darcène, Siffrein et Poussin.
Le « Phénix » avait été laissé à la garde des deux matelots. Quant à
Eugène Bérenger, il restait lui aussi à Alexandrie, retenu par ses fonctions de
médecin. Celles-ci lui avaient déjà permis d’établir, en consultant les
registres du service de santé, que le père Ventura avait bel et bien débarqué à
Alexandrie deux jours auparavant ; toutefois, il avait depuis disparu
quelque part en ville, sans que l’on puisse savoir où il était allé. Amira
avait promis de mener sa propre enquête dans les bas-fonds de la ville.
Tout
long du voyage, Darcène n’en jeta pas moins des regards inquiets sur le Nil,
comme s’il craignait de voir ressurgir le prêtre à la tête d’un équipage de
pirates. Un cri de Siffrein, qui monté en haut du mât avait été le premier à
apercevoir les Pyramides, le tira de ses inquiétudes : on approchait de
Gizeh.
Sitôt
débarqué, Zacharie s’informa d’un étranger qui menait des fouilles aux environs
des Pyramides. A leur grande déception, ses compagnons apprirent qu’ils ne
verraient pas de près le Sphinx ni les trois géants de Chéops, Chéphren et
Mykérinos : Don Rodrigo était parti à quelques lieues plus en amont, près
d’un village nommé Abousir.
Des
mulets de louage conduisirent en quelques heures le petit groupe sur les lieux
où quelques ouvriers arabes fouillaient le sol, sous la direction d’un homme
aux cheveux et à la barbe grisonnants, coiffé d’un chapeau à larges bords. Il
regarda approcher les nouveaux venus avec méfiance, mais Zacharie l’interpella
courtoisement dans une langue inconnue, sur quoi il parut agréablement surpris
et répondit dans ce qui semblait être le même langage. Sur un signe de sa part,
les Français le suivirent vers sa tente plantée à quelques toises de là.
« En
quelle langue avez-vous parlé, capitaine ? » se risqua à demander
Poussin.
« En
égyptien antique », répondit simplement Zacharie.
« Quoi ? »
s’étrangla Darcène. « Je croyais que plus personne ne parlait cette langue
aujourd’hui ! »
« Aussi
bien, grâce à un excellent livre publié voici quelques années par le regretté professeur Champollion, tout un chacun peut
apprendre à parler l’égyptien antique. Don Rodrigo est évidemment un lecteur
assidu de Champollion… même si, personnellement, c’est ailleurs que j’ai étudié
cette langue. »
La
conversation se poursuivit sous la tente, et toujours dans la même langue. Tout
en dégustant le thé servi par le domestique de l’Espagnol, Darcène tenta
désespérément de comprendre quelques mots. Il parvint seulement à saisir que
Zacharie s’était présenté sous le nom de « Kismet Efendi »,
c’est-à-dire, en turc, le docteur Kismet, qu’il avait une fois dans la
conversation prononcé à nouveau le mot mystérieux d’ « Agartha »,
et que Don Rodrigo l’avait alors approuvé avec satisfaction.
C’est
dans un français parfait que le savant invita ensuite ses hôtes à venir admirer
le résultat de ses fouilles. Les quatre amis – cinq, si l’on compte Amiral qui
cela va de soi avait suivi son jeune maître – l’accompagnèrent jusqu’au lieu où
la pelle des ouvriers avait mis à jour des pans de murs à moitié écroulés,
révélant la présence autrefois d’un édifice d’assez grande taille.
« Aux
temps anciens, » expliqua-t-il à ses visiteurs, « Abousir ou Busiris
était une manière de faubourg de Memphis, la métropole de l’Egypte, la
résidence des pharaons qui firent sculpter le Sphinx et construire les plus
grandes pyramides. Memphis et sa région était consacrées au Vulcain égyptien, dont le nom indigène était Ptah, le dieu de
la connaissance des arts et des sciences. Or, nous sommes ici parmi les ruines
d’un temple où Ptah est représenté en compagnie de son épouse, une déesse à
tête de lionne qui n’a son équivalent ni chez les Grecs ni chez les
Romains. »
Darcène
avait quelque mal à suivre les explications de leur guide, mais son attention
fut immédiatement attirée par la mention de cette déesse à tête de lionne. On
arrivait devant un vaste bas-relief représentant précisément cet être mi-femme
mi-fauve, faisant face à une foule d’adorateurs dont les uns jouaient de la
harpe et d’autres instruments, et les autres paraissaient chanter.
« Voyez-vous
ces hiéroglyphes au-dessus des danseurs et des chanteurs ? » fit
remarquer Don Rodrigo. « Observez leur disposition, si différente de
l’ordonnancement habituel. De surcroît, on chercherait vainement à les
regrouper en mots et en phrases… Pour moi, il s’agit tout bonnement d’un
système de notation musicale ! »
Si
le cœur de Zacharie fit un bond en comprenant qu’il atteignait une nouvelle
étape dans la connaissance des mélodies de Nostradamus, l’ambiance à Marseille
était moins heureuse. Après le tumulte causé, bien malgré elle, par la
malheureuse Anne de Brot, plusieurs familles de notables se préparaient à
quitter la ville, avant que le préfet, qui jusque là avait retardé sa décision,
ne soit contraint de prendre des mesures de quarantaine. Les habitants de
l’Hôtel de Cabre n’envisageaient pas de partir, se sentant suffisamment
protégés par leur relatif isolement et les mesures prophylactiques ordonnées
par Zacharie. Ils avaient toutefois d’autres soucis. Jeannette, qui avait
promis de passer à l’hôtel le lendemain du bal, n’était pas apparue. Dépêché
dans l’immeuble qu’elle habitait, Moucheron trouva son humble chambre complètement
vide. Une voisine lui raconta que Jeannette n’était pas rentrée de la nuit. Le
lendemain, sa mère, mortellement inquiète, avait décidé de partir à sa
recherche, malgré son mauvais état de santé. La voisine avait vainement tenté
de la retenir : Marguerite avait descendu l’escalier en chancelant, puis
était partie en direction de l’atelier où travaillait Jeannette. Elle non plus
n’était pas revenue, bien qu’elle soit sortie tôt le matin et que la nuit
tombât déjà au moment où Moucheron était venu s’informer.
Chapter XXX
In which we learn that strange signs can
frighten a criminal no less than a good fist
Perhaps, in the books which were stored in the library
of the Palace of the Montfords, one could read when the Palace was build, by
whom, and what mysteries it held for the passed centuries. But nobody took a
specific interest in the subject. Except the Duke himself, who could often be
found in his sancta sanctorum with special magnifying glass? and
hundreds of dusty old manuscripts.
One thing could be told for sure, even without
reading---the walls of the Palace were amazingly thick, built by ancient
constructors from solid rocks. If somebody screamed there, the sound was lost.
Marguerite Lambert was looking for her daughter. She
was sure Jeanette did not have friends to stop at, at least, without warning
her mother. The only person whom she could confide to, or ask any advice was
Moucheron. Marguerite respected him. She was sure he was not only well-built
physically, but also had witty brains. Besides, from time to time, he muttered
something in a completely different language, and Marguerite respected people,
who could speak different languages. But now she forgot everything. She could
not find her daughter, and that was the only thing that mattered.
Usually,
At first, she asked the cabmen, everybody at
Jeanette’s work, but none was able to give her any useful information. The girl
vanished.
Marguerite did not know that the giant was also
looking for his love, and even if she knew, how would it help her ?
But Moucheron did have brains, and it did not take him
too long to deduce where possibly the girl might be. He knew where she worked; he
knew who were the frequent visitors, he also knew the
reputation of the cruelest seducer in the city. So why not to check ?
Meanwhile, Jeanette was spending the whole day and
night blinded with some duster covering her eyes. She was thirsty, hungry, and
could not understand who had ravished her. She needed water and some other
things as she was a clean and a decent girl. She was waiting for somebody to
attack her, and after what seemed eternity, the duster was rudely taken of her
eyes. Some hand grabbed her throat; half-strangled, half-scared she was
glancing at Milton de Montford with utter fear. He was not bad-looking, but the
combination of lust and sadistic satisfaction made his face ugly.
He tore the dress, chemise, and for the first time in
her life, the girl stayed alone with a man, almost naked. She was trembling so
severely that except non-understandable sounds, could not utter a word.
He bent down, stroke the
girl’s calf, and suddenly winced back. “What is it ?,
he showed his index finger at the girl’s hip. He saw something. It was an ink
circle, not too big, with a half-rubbed figure inside of it.
Jeanette could not understand anything. “Are you sick ?”, roared
He did not even think for a minute that his parents
were in the same building. He wanted to look for some fuel, but at this moment
some shadow from the darkness tugged him by the collar of his shirt, leaped on
the window-sill, and said with a familiar voice of Moucheron “I knew that from
the start”.
Chapitre XXX
Dans lequel
nous apprenons que d’étranges signes peuvent effrayer un criminel non moins
qu’un bon coup de poing
Jeannette se
trouve à la villa des Montford. Elle est victime du désir de Milton, un des fils du duc. Milton tente de la posséder,
étouffée et presque évanouie. Il réussit presque, mais remarque un étrange
signe sur la jambe de la jeune fille. Il devient certain que c’est un signe
avertisseur du choléra. Il a désormais peur de toucher la jeune fille. A ce
moment, Moucheron, jeune homme rusé et méfiant, découvre la jeune fille, bondit
dans la chambre, assomme Milton et la ramène chez elle, retrouvant aussi
Marguerite qui cherchait sa fille partout. Le lendemain, Jeannette a la joie d’être
chez elle.
Capitolo XXXI
Nel
quale si ammette una qualche funzione istruttiva ai romanzi
Sono
trascorsi quattro giorni dalla serata alla Prefettura durante la quale è avvenuto il rapimento di Jeannette e d’allora
l’armatore Jourdan si trova in uno stato di profonda agitazione a seguito di un
colloquio avuto con il duca di Montford.
Dopo
l’improvvisa entrata in scena del misterioso “medico dalla maschera bianca”
pronto a soccorrere Anne de Brot, il nobile inglese si era avvicinato con una sorta di grave
compunzione al vecchio Jourdan confessandogli di non aver detto tutta la verità
durante la discussione precedente. Poi Montford aveva rivelato di aver appreso
dal figlio Milton che Victor, stabilitosi a Parigi per studiare, in realtà
stava sperperando il denaro paterno fra i piaceri più costosi e facendosi
vedere troppo spesso in compagnia di un’attrice piuttosto discussa per la sua
non irreprensibile condotta. Saputo delle difficoltà finanziarie del giovane
Jourdan, l’inglese aveva sentito il dovere di aiutare il figlio dello stimato
notabile marsigliese facendo avere del denaro a Victor con l’espediente delle
bizzarre ricerche alla Bibliothèque nazionale inerenti gli antichi romanzi
cavallereschi.
Come i
nostri lettori ormai conoscono, l’attrice in questione è Clementine, la sorella
di Vinnie “Poussin” della quale egli ha perso le tracce dopo che è stata
mandata in un orfanotrofio di Tolone. Trasferiamoci quindi a Parigi dove
assistiamo ad una scenata di gelosia fra Victor e Clementine.
La bella attrice rimprovera al suo compagno di trascurarla anche
perché ha saputo che questi ha deciso di recarsi nella città natale per dei
motivi a lei poco chiari.
“Spiegami
Victor perché mai dovresti andare incontro alla morte? A Marsiglia c’è il colera, me lo hai detto tu stesso!”.
“Innanzitutto
ho già contratto questa malattia e se tu non fossi così sciocchina sapresti che non è possibile rimanere contagiati nuovamente.
Poi, a Marsiglia vive mio padre e devo andarlo a
trovare di tanto in tanto”.
“Tu vuoi ingannarmi Victor, lo so bene. Hai fretta di andare
perché di certo hai una tresca con qualche ragazza marsigliese e mi lasci qui da sola a struggermi di solitudine”.
“Non
ho nessuna altra ragazza, fuorché te Clementine. Parto
domattina ma prometto che quando ritorno a Parigi ti porterò dove vorrai”.
“Sta bene … ti metto subito alla prova. Il 25 gennaio al
Théâtre Italien si rappresenterà la prima de I Puritani del musicista Vincenzo Bellini, il “cigno” catanese e
tutta la Parigi che conta sarà presente all’evento. Tu mi porterai al teatro
presentandomi … come la tua fidanzata!”.
“Ma Clementine, non sai che odio mortalmente i melodrammi?”
“Tutte
scuse Victor, non vuoi che ci vedano assieme perché tu hai vergogna di me!”.
“Ti sbagli mia cara, non ho affatto vergogna. Sei una splendida
ragazza e hai tutto quello che può piacere ad un uomo”.
“Ecco
… sono queste le cose che non sopporto sentirmi dire
dagli uomini. Non credere che io sia un’ignorante.
Certo non m’interesso di politica, ma ad esempio amo la lettura”.
“Allora
bella mia, dimmi che cosa hai letto di recente?”
“Ho
letto una storia di Honorè de Balzac. Il titolo del romanzo è
Eugénie Grandet. Racconta di un certo Félix Grandet, ex commerciante
arricchitosi attraverso spregiudicate speculazioni, che vive in un regime
familiare di avarizia al quale sottopone la figlia
Eugénie, a lui del tutto sottomessa. L'arrivo del cugino Charles turba questo equilibrio. La ragazza se ne innamora e giunge a
donargli il prezioso tesoro di monete d'oro affidatogli dal padre. Charles parte per l'India in cerca di fortuna e per la ragazza inizia
l'attesa del ritorno. Fiduciosa in un amore che crede
ricambiato accetta di vivere segregata nella sua stanza, punita dal padre.
Charles ritorna, ma sposa un'altra ed Egénie accetta un matrimonio con un
anziano pretendente che la lascia vedova ben presto”.
“Vedo
Clementine che ti è piaciuto questo romanzo!”.
“Sicuramente
… mi ha insegnato tante cose. Ad esempio che non bisogna
farsi troppe illusioni per amore e che il denaro è la cosa più importante nella
vita di una persona. Pensandoci bene, forse dovrei conoscere tuo padre
che è vedovo e … molto ricco”.
“Lascia stare questi discorsi, non mi stavi parlando de I Puritani?”
“Ti fa comodo cambiare discorso, in ogni caso conosco la trama
de I Puritani. E’ un dramma ispirato ad
un romanzo di Walter Scott incentrato sulla contrastata storia d’amore fra
Elvira e Arturo nell’Inghilterra del XVII secolo”.
“Lo conosco bene, Old Mortality
è il titolo originale del romanzo. Narra delle lotte tra i seguaci di Olivier Cromwell e
quelli degli Stuart”.
“Olivier,
come?”
“Vedi
gattina presuntuosa che parli tanto ma non sai nulla? Olivier Cromwell era un nobile
puritano a capo dell'esercito ribelle che sbaragliò le truppe reali di Carlo I Stuart che aveva continuato la linea politica del padre d'assolutismo
monarchico ed aggravato il problema religioso perseguitando i puritani inglesi
e presbiteriani calvinisti scozzesi. Cromwell fece saltare nel 1649 la testa
del re, prese le redini del paese ed inaugurò una politica d’incentivazione dei
commerci, regolarizzando e riducendo il prelievo
fiscale. Abolì tutti i privilegi feudali dei nobili come la possibilità di
essere giudicati da un tribunale di pari o quella di passare impuniti per il
reato d’insolvenza dei debiti. Cercò anche una politica di pacificazione
religiosa, nonostante avesse dovuto sedare con la violenza una rivolta degli
scozzesi. Questa politica prevedeva la tolleranza per tutte le religioni meno
che per quella cattolica. Cromwell, nonostante gli fosse stato proposto, non
prese mai il titolo di re limitandosi a quello di lord protettore di Inghilterra, Scozia e Irlanda e a rendere ereditaria la
sua carica”.
Poi,
come avveniva sempre in occasioni del genere, Victor termina la sua lezione
avviluppando Clementine in un abbraccio voluttuoso.
Chapitre XXXI
Dans lequel on reconnaît quelque fonction
instructive aux romans
Quatre jours après la soirée à la préfecture,
l’armateur Jourdan est inquiet à la suite de sa conversation avec le duc de
Montford qui l’a informé des difficultés financières de son fils, qu’il aide en
lui confiant de bizarres recherches à la Bibliothèque nationale sur les romans
de chevalerie. A Paris, entretemps,
Victor a décidé de revenir à Marseille voir son père. Il doit revenir à temps pour
aller le 25 janvier 1835 au théâtre des Italiens, où aura lieu la première des Puritains
de Bellini, le “cygne de Catane”. Clémentine voudrait que le jeune homme la
présente à cette occasion comme sa fiancée.
Texte de Riccardo N. Barbagallo, Vincent Mollet et Gennady Ulman
Retour à la page de présentation de ce
feuilleton.
Victor
e Clementine
Quelques jours après, Victor débarquait à l’hôtel
des diligences de Marseille, au milieu des rares voyageurs que le choléra
n’avait pas découragés de visiter la Porte de l’Orient. Sa première visite fut
pour son père. Le vieux Jourdan avait, par précaution, envoyé son épouse, ainsi
que les frères et soeurs plus jeunes de Victor, dans sa maison de campagne près
de Roquevaire. Il avait néanmoins estimé que ses affaires requéraient sa
présence à Marseille de façon indispensable, et se trouvait donc seul chez lui.
“Ta fiancée se trouve elle aussi à la campagne, avec
ses parents,” dit-il à son fils après lui avoir donné des nouvelles de sa
famille. “Nous avons eu bien peur: elle a été victime d’un accès de choléra, au
beau milieu d’un bal à la préfecture! Mais grâce à Dieu, un habile médecin...”
et il raconta à son fils l’étrange scène qui s’était déroulée chez le préfet.
Victor ne goûta guère l’allusion à sa fiancée. Anne
de Brot et lui étaient, depuis plusieurs années, destinés l’un à l’autre par
leurs parents. Les deux familles trouvaient cette union parfaitement assortie –
les Jourdan apportant l’argent, et les de Brot la noblesse – mais le jeune
homme n’en éprouvait que peu d’enthousiasme, et n’en devinait pas plus chez sa
fiancée.
“Dans un an,” ajouta le père Jourdan en levant
sentencieusement un doigt, “tes études seront terminées et tu pourras épouser
Anne, en lui apportant le nom d’un savant et d’un homme honorable, pour peu que
tu te sois dignement conduit jusque là !”
Quelque peu mal à l’aise et redoutant que son père
ne fût au courant de sa liaison avec Clémentine, Victor s’échappa de la maison
pour courir à la villa Montford. Il la trouva plongée dans l’affliction, Lord
Reginald lui annonçant la grave maladie de son fils Milton.
“Le choléra?” s’inquiéta Victor.
“Non, hélas, la folie! On rencontre, paraît-il, des
cas semblables en période d’épidémie. Un matin, voici quelques jours, nous
avons trouvé Milton sans connaissance sur le tapis de sa chambre. A son réveil,
mon malheureux fils, bien qu’il ne présentât aucun des symptômes du choléra,
s’imaginait atteint par le terrible mal. Il s’est enfermé dans son appartement,
après avoir exigé qu’on en brûle tous les meubles, et refuse que quiconque le
touche sous peine d’être infecté!”
Victor avait à peine exprimé les condoléances
d’usage que Lord Montford, passant de la manie de son fils à la sienne propre,
l’entreprenait sur ses découvertes parisiennes.Leur résultat enthousiasma le
vieil Anglais.
“Ces documents sont tout à fait ce que je cherche!
Il faut que j’aille les consulter à la Bibliothèque nationale, et j’aurai
vraisemblablement encore besoin de votre aide pour les déchiffrer. M’accompagnerez-vous?”
“D’autant plus volontiers qu’il y a une raison
impérative pour que je sois à Paris le soir du 25 janvier. Comme les voyages
seront vraisemblablement retardés par
les contrôles sanitaires, le mieux est de partir dès que possible.”
Voilà donc comment, laissant la princesse Jadwiga
soigner son fils du mieux qu’elle pouvait, le duc de Montford partit pour la
capitale en compagnie de Victor Jourdan. Leur voyage ayant, comme ils s’y
attendaient, été ralenti par les barrières qui commençaient à se mettre en
place pour lutter contre le choléra, ils n’arrivèrent à Paris que le soir même
du 25 janvier, et quelques minutes après Victor surgissait dans le boudoir de
Clémentine, à la grande joie et peut-être à la grande surprise de cette
dernière. Il ne lui laissa que le temps de passer une robe avant de l’entraîner
au Théâtre des Italiens.
De son côté, Lord Montford, s’il croyait avoir
deviné quelle raison impérative nécessitait la présence de Victor à Paris ce soir-là,
s’était discrètement absenu d’y faire allusion. Laissant le jeune homme courir
à ses amours, il s’était installé dans un hôtel le plus proche possible de la
Bibliothèque nationale, et conséquemment proche de la rue Vivienne où se
tenaient alors les Italiens. Passant par hasard devant l’affiche qui annonçait Les
Puritains d’Ecosse, il lui prit fantaisie de voir cette oeuvre inspirée
d’un des grands auteurs de son pays natal, et il entra.
De sa loge, comme il regardait distraitement le
public s’installer à l’amphithéâtre, il avisa Victor qui arrivait accompagné de
Clémentine. Il n’eut pas le temps de sourire d’avoir découvert le secret du
jeune homme, car la vision de sa compagne lui fit hausser les sourcils, et il
l’ajusta aussitôt avec ses jumelles de théâtre. Certes, son ancienne
belle-fille, Olympe de Cabre, ne se coiffait pas aussi artistement, se fardait
moins et portait des robes moins décolletées; mais la ressemblance avec
Clémentine restait stupéfiante!
Pendant ce temps, à Marseille, Moucheron recevait
une lettre ainsi conçue, à défaut d’être signée:
“J’ai trouvé. Rejoins-moi avec Sarasvati au Caire.
Laisse Saltis veiller sur l’hôtel. Rassure la mère et la soeur
de Siffrein.”
Chapter
XXXIII
In which Moucheron comes
to unusual conclusions
Jeannette was reluctant to let Moucheron go
so far. She was still badly shocked, and became much paler than she had been
before. The giant was not willing to leave her himself, but Saltis promised
that the girl would be safe. Moucheron knew that the word of Saltis was the
word of a man of honor. Besides, Saltis though thin, hardly was weaker than
Moucheron. The giant had several opportunities to become convinced in this true
fact. He also realized that he would not be called for nothing. Something
important, perhaps, happened, and he was glad to demonstrate his friendship and
devotion.
The place of destination was known. The
tickets were ordered, and in two days after getting the letter, Moucheron and
Sarasvati were standing on the board of a not too big vessel ready to set off.
They both had never been too close, and were mostly silent.
Sarasvati looked exotic with her sun-tanned
skin and almost indescribable beauty which actually was not too rare in
Sarasvati had a small separate cabin, and
Moucheron had the like, not too far from her. However, both of them understood
that they had to keep together.
They had supper in a large room with other
passengers. Then they went on deck together. Sarasvati was deep in her
thoughts. She gave the short answers to the questions which Moucheron asked
her, not because he was interested in her response, but not to be silent.
Finally, she said Good night and the giant accompanied her to her cabin. He
could not sleep. He kept remembering the event which had brought him to the
garden of the Montfords. It was the first time when he saw his beloved almost naked,
in torn clothes.
When he grabbed the unconscious girl on his
hands, he was in a hurry, but as usual, whatever he did, there was no fuss. He
suddenly recalled the strange sign on the inner side of her leg. What could it mean ? He was ashamed to ask the girl, and thus to embarrass
her. Even less, he was inclined, of course, to ask her mother, but he was
curious. He could not understand why namely this recollection sort of bothered
him, and suddenly he seemed to recall. He rushed into his cabin, opened the
small box with his things, and found two long pages of
Moucheron carefully read the article written
by some skilful pen. He was immensely interested. How could he know that this
story would become one of the tragic and most enigmatic events in the history of
the humanity ? How could he know that even after two
hundred years, people would greedily look for any news connected with this
modest recollection printed on a bad sheet of paper ?
Of course, being no prophet or clairvoyant, he could not know such things, but
being a smart man, he felt certain that this odd information would be needed by
people whom he and the beautiful Indian girl were heading to.
Moucheron also read about strange lights
seen on the island by frightened fishermen after darkness, about suppositions
that there might be even Saint Grail hidden by the scarce Knights of the
Chapitre XXXIII
Dans lequel Moucheron arrive à des conclusions
inhabituelles
Moucheron et Sarasvati sont à bord du bateau
pour l’Egypte. Moucheron conduit la jeune fille dans sa cabine, et rentre dans
la sienne. Il se rappelle avoir vu un étrange signe sur le mollet de Jeannette
en la faisant sortir de la villa Montford. Il croit se rappeler avoir vu ce
signe dans un journal. Il retrouve le journal, et découvre la similarité du
signe de Jeannette et d’une marque sur un rocher qui a été trouvée sur la
mystérieuse île aux Chênes, au Canada. En relisant l’article du journal,
Moucheron arrive à la conclusion que les chercheurs de trésor ont trouvé non
pas une cache à trésor, mais… une porte.
Capitolo XXXIV
Nel quale iniziano a sciogliersi alcuni nodi
dell’intricata matassa
A palazzo de Cabre regna un profondo silenzio da
quando Moucheron e Sarasvati sono partiti. Ritto in mezzo alla sala del
pianoforte, Saltis osserva con attenzione il grande
ritratto ad olio che aveva suscitato la curiosità di Siffrein, rappresentante
una donna meravigliosamente bella i cui occhi sembrano seguire coloro che
l’osservano. Il volto è atteggiato ad un’espressione d’indicibile sofferenza,
mentre alle sue spalle la figura del marito sorride con un’inquietante
espressione di simulata innocenza.
Saltis si avvicina alla scrivania, prende il
messaggio ricevuto alcuni giorni prima da Moucheron e lo legge per l’ennesima
volta. “Ho trovato. Raggiungimi con Sarasvati al Cairo. Saltis veglierà sul
palazzo. Rassicura la madre e la sorella di Siffrein”. Nient’altro,
nessuna firma, neppure la famosa C del Capitano
che l’amico usa ogni qual volta intende farsi riconoscere dalle persone fidate.
L’uomo rimugina qualcosa senza riuscire a spiegarsi
il perché della propria agitazione, poi esclama a voce alta. “Possibile che
Zacharie intendesse separare Sarasvati da
Madame dopo averla ritrovata da
appena sei mesi?”
Da quando aveva rivisto Sarasvati per la donna era iniziata una sorta di rinascita. Prima sembrava
che nessuna emozione riuscisse a scuoterla dal suo
torpore, poi aveva iniziato a muoversi e, pur come una sonnambula, andava da
sola a sedersi al pianoforte per intonare delle struggenti melodie partenopee
accompagnandosi con la sua voce soave. Saltis le conosceva bene quelle melodie dato che era stato lui ad insegnarle a Madame quando entrambi erano adolescenti.
A quell’epoca Saltis si chiamava ancora Horace de
Sainte-Croix ed era follemente innamorato di lei … Olympe, la sorella del suo
amico Zacharie de Cabre. Benché appartenesse ad una
delle più stimate famiglie marsigliesi, Horace aveva vissuto la sua infanzia a
Napoli durante il turbolento regno di Ferdinando di Borbone. Quando
nel 1799 i genitori furono barbaramente trucidati dai lazzari nel loro palazzo, ingiustamente accusati di essere dei
giacobini per avere dato ospitalità ad un generale francese, il bambino riuscì
a salvarsi solo con l’aiuto di un fido domestico che lo fece espatriare. A
Marsiglia si stabilì presso una zia vedova, il marito della quale era fratello
maggiore del visconte de Chauvignac, padre di Roland conosciuto
dai nostri gentili lettori col nome di Darcène il mimo.
Horace avrebbe voluto sposare Olympe ma lei gli aveva preferito il più maturo Vladimir, ufficiale sotto il
Primo Impero, benché
la famiglia Montford si opponesse fermamente a quell’unione. Olympe partì per
San Pietroburgo con il marito mentre Horace, Roland e Zacharie diventarono
ufficiali della marina. De Cabre, in particolare, all'indomani della
spedizione di Cadice nel 1823, dove si era comportato con valore, era stato informato
di parecchi segreti di Stato ed aveva intrapreso uno strategico viaggio sotto
il falso pretesto di seguire lo zio Lucien per affari a Cipro. In realtà Zacharie
doveva esaminare le installazioni turche in quei territori nella previsione di
una futura offensiva francese. Da qual viaggio i suoi compagni lo videro
tornare con una bambina indiana, Sarasvati, che s’installò presso la famiglia
de Cabre.
L’anno successivo, mentre i Greci erano in
piena rivolta contro l'oppressore turco e gli Stati Maggiori
francesi facevano segretamente piani per un intervento militare in loro favore,
dei documenti caddero nelle mani dei Turchi e i tre ufficiali di marina furono accusati
di tradimento. Tuttavia, il giorno stesso in cui dovevano
essere fermati sparirono misteriosamente, aiutati da Vladimir Montford che era
rientrato a Marsiglia con la moglie. Zacharie prese a nolo un cavallo a
Tolone e, galoppando come un forsennato, raggiunse la casa paterna per
proclamare davanti al genitore la sua innocenza
e dimostrarla di fronte all’opinione pubblica …
Ma Olivier propose al figlio
di nascondersi per il momento in una soffitta che il genero Vladimir aveva
preso in affitto per l’occasione; poi, aperta la cassaforte, gli aveva dato una
grossa somma di denaro assicurandogli di risolvere la questione con l’aiuto di
una persona molto influente alla quale avrebbe consegnato, come contropartita,
dei documenti scottanti.
Disgraziatamente
la mattina dopo il vecchio de Cabre fu trovato cadavere e Zacharie accusato di
averlo ucciso. Iniziarono le indagini per riuscire a scovare il giovane e i suoi
complici, ma nessuno intuì che l’ufficiale si fosse nascosto
al Vecchio Porto. Una settimana dopo i funerali di Olivier
de Cabre, i nipoti scomparvero nel nulla. Zacharie, assieme a Horace e Roland, avrebbe
voluto iniziare le ricerche dei bambini, ma Vladimir fermò
il cognato asserendo di voler procedere per motivi di sicurezza personalmente. Ne
scaturì un violento scontro fra i tetti dell’edificio in seguito al quale Vladimir
rimase ferito alla testa; la sera stessa, mentre Zacharie cercava
i nipoti, il corpo di Vladimir veniva trovato sfracellato sulla strada. Presto
si sparse la voce che Oympe si fosse gettata in mare per la disperazione
causata dalle continue sventure.
Zacharie si convinse di essere stato la causa
della morte del cognato e si sarebbe consegnato alla gendarmeria
di Marsiglia se Horace e Roland non lo avessero fermato e costretto a partire
con loro per l’estero. I rimorsi di Zacharie erano però troppo forti e qualche settimana dopo lasciò ai compagni una
lettera nella quale diceva di non cercarlo e li esortava a rifarsi una vita
altrove. E in effetti, i tre ufficiali continuarono una vita da fuggitivi,
cambiando nome e facendo delle battaglie per la Libertà la
loro bandiera.
Horace tornò in Italia aderendo alla carboneria. Si trovava a Napoli nel 1829
durante la persecuzione dei rivoluzionari da parte di Francesco I e due anni
dopo divenne uno dei principali collaboratori di Giuseppe Mazzini che dal suo
esilio a Marsiglia diffondeva le sue idee
rivoluzionarie attraverso la “Giovine Italia”. Nel 1833 conobbe un certo
Giuseppe Garibaldi, giovane deciso e intraprendente, poi l’anno successivo a
seguito della drammatica repressione da parte del governo di
Genova, seguì Mazzini a Ginevra dove si preparava un’invasione della Savoia e
un’insurrezione nel Napoletano. Ma l’esito fu disastroso e Garibaldi venne condannato a morte in contumacia per il suo tentativo
di rivolta. Gli insuccessi non disarmano l’animo di Mazzini, anzi lo rafforzano
nei suoi ideali che si fecero più vasti con la fondazione della “Giovine Europa” tra indicibili difficoltà e pericoli,
costretto a vagabondare in diverse città della Svizzera con alcune persone
fidate, fra le quali lo stesso Horace de Sainte-Croix.
Quanto a Zacharie si stabilì
in Turchia dove il Siciliano ne fece
il suo allievo, iniziandolo ad un gran numero di discipline. L’uomo misterioso
seguiva da parecchio tempo le vicende della famiglia de Cabre e, per i suoi
oscuri progetti, aveva messo sulla strada del giovane la piccola Sarasvati che sin
dalla primissima età era stata istruita alle melodie antiche. Il Siciliano non svelò mai a Zacharie i
suoi piani ma gli promise di aiutarlo a vendicarsi
della morte del padre.
Per anni Zacharie viaggiò
per il mondo diventando un personaggio da romanzo, carismatico e sempre pronto
a combattere valorosamente contro ogni sopruso. In Valacchia salvò Moucheron da
morte sicura e lo accolse nella Phénix.
Durante i lunghi viaggi s’imbatté in Sergio Brunetto
che durante il suo peregrinare in Sud America aveva studiato il calendario dei
misteriosi antichi popoli di quelle terre. Brunetto desiderava ardentemente
diventare discepolo e successore del Siciliano,
ma questi aveva già fatto la sua scelta e, cosciente di aver ormai solo pochi
anni da vivere, pensò di sfruttare l’ambizione del veneziano per una sfida con
“Michel” Zacharie, così da vedere realizzati in anticipo i suoi ambiziosi
disegni. Ma Zacharie non amava essere manipolato e si
liberò rapidamente di Brunetto che iniziò a meditare vendetta diventando, sotto
il nome di padre Ventura, segretario personale del Siciliano. Questi, tuttavia, lo teneva sempre d’occhio e continuava
a finanziare le azioni di Zacharie che, di tanto in tanto, faceva qualche
apparizione presso i suoi compagni.
Circa sei mesi prima degli
avvenimenti raccontati de Cabre ritrovò, forse
fortuitamente, la sorella in un harem nel Marocco. Olympe non lo riconobbe e nessuno
seppe spiegare come vi fosse giunta, ma Zacharie riuscì
a rapirla e portarla via. Si prodigò amorevolmente in ogni modo per lei,
convincendosi che un unico filo sottile collegasse i fatti tragici occorsi e
che la sorella avrebbe sicuramente avuto parecchie cose da raccontare. Mise allora al corrente della situazione i due compagni,
invitandoli a precederlo a Marsiglia allo scopo di risolvere definitivamente il
mistero della morte del padre e riuscire a riabilitare loro e se stesso
dall’infamante accusa di tradimento.
In attesa del rientro
di Zacharie, i “cugini” Horace e Roland, sotto le mentite spoglie di due
saltimbanchi, Saltis e Darcène, controllavano la situazione a Marsiglia. Durante
quel periodo Saltis conobbe un bambino, Siffrein, che con un vecchio violino suonava
per le strade di Marsiglia la stessa melodia in compagnia di uno smagrito cane.
Insegnò al bambino i principi della musica e gli trasmise il suo ampio repertorio musicale.
Nel novembre scorso Zacharie
giunse in città e sistemò Madame a
palazzo in compagnia di Sarasvati che, frattanto, era
diventata una graziosa ragazza. In quegli anni Sarasvati si era ricongiunta con
i genitori presso i quali l’aveva accompagnata Roland de Chauvignac che prese a cuore la
causa indiana. L’uomo sposò una donna del luogo, Keska, ed entrò in contatto
con la setta dei Guaritori Bianchi – così chiamati per la maschera bianca che
usavano per nascondere la loro identità - cui apparteneva anche il rajah
Basanti, padre di Sarasvati. Ma gli Inglesi non
tolleravano il potere che gli adepti della setta esercitavano sulla popolazione
e li uccisero tutti. Si salvò soltanto il giovane principe Dorgi, promesso
sposo di Sarasvati. Rimasto vedovo, Roland si prese cura di entrambi; quando
Sarasvati lasciò l’India, il principe la seguì a
Marsiglia. Caso volle che s’infatuasse immediatamente della bella
Anne de Brot che strappò al colera per amore, intervenendo al ballo
della Prefettura coperto dalla maschera bianca.
Zacharie, intanto, rivisto
il Siciliano e, consapevole dello
stretto legame fra la morte del padre e le carte ereditate da Mélissande, aveva
deciso di partire per l’Egitto, mentre Saltis era riuscito ad ottenere delle
informazioni secondo le quali fra le logge misteriose di tutto il mondo
cominciava a circolare il nome de Cabre.
“Ne sono
certo, quel messaggio è una trappola. Qualcuno vuol fermare Zacharie e
tutti i suoi amici!”.
Nello stesso momento, a parecchie centinaia di chilometri da
Marsiglia, nella nave che trasporta Sarasvati e Moucheron, un uomo si avvicina
al colosso e lo stordisce con un pesante oggetto alla testa. Poi, rivolto ad un complice, gli ordina, “prendi quest’uomo e
sbarazzatene, io penserò alla ragazza indiana. Soltanto quando sarò sicuro che
avrai fatto fuori questo colosso saremo più tranquilli. Bada a non fare nessuno
sbaglio, sono queste le istruzioni che abbiamo ricevuto!”
Chapitre XXXIV
Où l’on commence à défaire
quelques noeuds de cet enchevêtrement
A l’Hôtel de Cabre,
Saltis, resté seul avec Madame, se persuade que la lettre reçue de
Zacharie est un faux. Nous apprenons que son vrai nom est Horace de
Sainte-Croix. Dans sa jeunesse, il a été follement amoureux d’Olympe, la soeur
de son ami. Après la mort de ses parents à Naples en 1799, il a, encore enfant,
gagné Marseille où il s’est installé chez une parente veuve, dont le mari était
l’oncle de Roland de Chauvignac, plus connu sous le nom de Darcène. Lorsque le
vieux de Cabre fut assassiné, que les enfants et Olympe disparurent et que
Vladimir s’écrasa mort dans la rue, fin dont Zacharie se convainquit d’être la
cause, Horace et Roland adoptèrent une vie de fugitifs, changeant de nom et
faisant leur bannière des batailles pour la liberté. Horace adhéra à la Charbonnerie,
rejoignant Mazzini et Garibaldi, tandis que Roland prenait à coeur la cause
indienne, épousant une indigène, Keska, et entrant en contact avec la secte des
Guérisseurs Blancs, à laquelle appartenait aussi le rajah Basanti, père de
Sarasvati. Mais les Anglais ne toléraient pas le pouvoir que les adeptes
exerçaient sur la population et les tuèrent tous. Seul survécut le jeune prince
Dorgi, fiancé de Sarasvati. Resté veuf, Roland prit soin d’eux; lorsque
Sarasvati quitta l’Inde, le prince la suivit à Marseille. Là, il s’éprit d’Anne
de Brot qui attrapa le choléra. Environ six mois avant le début de l’action,
Zacharie retrouva, peut-être par hasard, sa soeur dans un harem au Maroc.
Olympe ne le reconnut pas et personne ne put expliquer comment elle était
arrivée là, mais Zacharie réussit à l’enlever et l’emmena avec lui. Il mit
alors au courant de la situation ses deux compagnons, les invitant à le
précéder à Marseille. Sous le déguisement de deux saltimbanques, Saltis et
Darcène, ils s’assurèrent de la situation à Marseille. Durant cette période,
Horace rencontra Siffrein et lui transmit son ample répertoire musical. Aux
alentours de novembre, Zacharie arrriva en ville et installa Madame à
l’hôtel en compagnie de Sarasvati. Au même moment, sur le navire qui transporte
Sarasvati et Moucheron en Egypte, un homme s’approche du colosse et l’étourdit
en le frappant à la tête avec un objet pesant, tandis qu’un complice enlève la
jeune Indienne.
Chapitre XXXV
Dans lequel les amoureux de Jeannette Lambert ont du souci à se faire
Aux trois quarts inconscient, Moucheron sentit que le complice de son
agresseur le traînait, en suant et soufflant, jusqu’à la lisse la plus proche,
puis le faisait basculer par-dessus bord. L’eau froide acheva de le ranimer; il
se débattit pour revenir à la surface, parvint à reprendre assez de souffle
pour lancer un appel au secours en direction du petit paquebot, mais ne put se
faire entendre du navire qui filait rapidement dans la nuit et à bord duquel,
sans doute, seules deux ou trois personnes veillaient... sans compter les deux
malandrins qui maintenant avaient dû investir la cabine de Sarasvati.
Quelques heures
auparavant, à Marseille, la princesse Veratowska frappait à la porte de
l’appartement où son fils s’était enfermé.
“Milton, un médecin
est venu pour toi. C’est un fameux docteur oriental, qui a déjà réussi une cure
miraculeuse sur la fille de M. de Brot.”
Le jeune Montford
vit entrer dans sa chambre un homme dont il constata, avec surprise, que son
visage était recouvert par un voile de couleur claire.
“Un Guérisseur
Blanc? Je ne m’attendais pas à en rencontrer un ici en Europe.”
Il eut le sentiment
que, derrière le voile, l’expression de son interlocuteur se faisait sévère.
“On n’en rencontre
pas plus en Inde, vos compatriotes anglais y ont veillé.” Puis, sans plus
d’allusion au sujet, il commença à examiner Milton en lui posant des questions
sur sa maladie. Le jeune homme lui raconta piteusement dans quelles
circonstances il croyait avoir été contaminé.
“Et la jeune fille
portait ce signe sur la cuisse? En effet, il sert à désigner les gens suspects
de maladie contagieuse. Son origine est d’ailleurs très curieuse: s’il est
utilisé encore aujoud’hui dans la police sanitaire de Marseille, il y a été
apporté par les Templiers, qui avaient ouvert une maladrerie dans cette ville
au douzième siècle. Il signifie “danger” dans leur langage hiéroglyphique
secret. La chose la plus curieuse étant que je l’ai vu utilisé en Inde... Mais
prenez ceci,” reprit-il en faisant absorber à Milton le contenu d’un petite fiole. “C’est un remède destiné à se prémunir
contre le choléra; je dis bien se prémunir, car pour le moment vous ne
présentez aucun symptôme du mal. J’aimerais utiliser cette liqueur plus
souvent, mais ses composants sont extrêmement difficiles à trouver. Même dans
ma ville natale, en Inde, j’avais du mal à me les procurer.”
“Dans quelle ville
êtes-vous né?” demanda Milton par politesse, après avoir avalé le remède.
“A Chandigarh, dans
le royaume du rajah Basanti.”
En entendant ces noms, le fils de Lord Montford
devint soudain plus livide qu’un malade du choléra. Il sentit le regard du
médecin le transpercer par la fente du voile.
“Est-il utile que je conserve mon masque, Milton
Montford? Ou dois-je dire lieutenant Montford,
anciennement de l’armée des Indes?”
“Le prince Dorgi!” s’étrangla le jeune homme.
“Vous vous souvenez donc de moi! Vous souvenez-vous
aussi du rajah Basanti et de son épouse, que vous avez torturés à mort pour
leur arracher le secret de leur trésor, secret que vous n’avez d’ailleurs
jamais trouvé? Vous souvenez-vous de Keska, l’épouse de mon ami Roland de
Chauvignac? Vous souvenez-vous que vos supérieurs, indignés de vos crimes, vous
ont contraint à démissionner de l’armée? Et, pour que
la cruauté d’un Anglais à l’égard des Indiens suscite l’indignation de ses
compatriotes, il faut qu’elle soit bien atroce! Toutefois, je vous rassure: les
médecins orientaux, comme les médecins occidentaux, ont leur code d’honneur. Je
ne vous ai pas empoisonné, la liqueur que je vous ai fait prendre est bel et
bien une garantie contre le choléra. Je peux néanmoins vous avertir de ceci:
votre mort est déjà dans cette ville, et elle ne viendra ni de moi, ni de la
maladie. Adieu.”
Et le prince Dorgi sortit de la pièce, laissant
Milton Montford plus terrorisé que lorsqu’il s’imaginait infecté
par le choléra.
Chapter XXXVI
In
which we learn that “dolphin” means brother
Moucheron felt a
sharp pain in the nape, and for a moment seemed to
lose consciousness. That’s why he did not remember how he got into
water. However, his blackout was very short : he had a strong neck, and kept
surprisingly clear thoughts. He went straight to the bottom, gulped water,
which was extremely salty, and apparently this brought him to his senses.
Fighting with his shoes and pants, gulping more and more water, being short of
breath, he, eventually, appeared on the surface, spitting and coughing. The
ship was not seen although she could not sail too far. But to yell or somehow
attract the attention was useless. Moucheron understood that. He was not a bad
swimmer even though he never took part in the swimming competitions. He could
not help his head either which was splitting because of the excruciating pain
in the nape. He started to swim as this was the only
thing he could do. The water was not cold, but it was not warm either. Several
times he tried to touch his nape, and the only thing he could understand that
something sticky was immediately washed with water. Moucheron was even glad to
be in this salty water as that was the only remedy to wash and to disinfect his
wound, the character of which he could not even imagine. Perhaps, nothing
vitally important was touched; otherwise, even he, with his iron muscles and
tolerance to pain, would not be able to bear such a wound.
He did not know where he was swimming, nor he had an
idea how long his trained body would stay afloat : such things never worried
him too much. He was not afraid of death; he just did not want it. During his
life-time he had so many short escapes; this was just one of them. No, this time,
the things were slightly different —Jeanette. The pale face of the girl haunted
his thoughts for several minutes, and then Moucheron commanded himself not to
think about her : there were more important things. First of all, the water was
becoming cooler, the head was aching more and more, some blurred shadows passed
him by, touching him with bodies, the sizes of which Moucheron even did not
want to imagine. Besides, the swiftness of his swimming was lowering, and this
was not surprising either.
With an effort, he raised his head, and tried to
look around. He heard the screams of the sea-gulls, and being the resident of
the seaport understood that some kind of
the dry land is around. With the same brightness of the thought, he
realized that he would never make it, even if the land is very close. He was
sure now it was a trap for him and Saraswati, he was also sure some danger
awaits his Michel, but he was in no position to help somebody. ”Oh, Lord”, he
thought,” I am perishing of the people who even can not hit somebody’s head in
a proper way. Is this not stupid ?”
Suddenly the water around him started to boil. Moucheron thought
it was some kraken about which he had heard a lot, and decided that here came
the end of his fighting for life and something started to rise from the depth,
and a dark sliding body appeared close to Moucheron, and he without too much
realizing, tried vainly to clutch at the body, and the next moment he
felt being bent across this strange creature. Thank God, he still did not
faint. The huge dolphin in the center, and two others on the sides as if
guarding the central with the burden on his back were rushing to some invisible
aim. Moucheron seemed to get into some fabulous dream.
Meanwhile, Sarasvati was in the position not too
much better than Moucheron’s.
Chapitre XXXVI
Dans lequel nous apprenons que
« dauphin » signifie frère
Après avoir été frappé, Moucheron se retrouva dans l’eau. Sa nuque lui
faisait mal, mais il lui fallait nager. Il comprit que personne ne pouvait
l’aider. C’était un homme non seulement au corps d’acier, mais aussi au
caractère d’acier. Il se rendit compte qu’aucun organe important n’était
touché. Du sang, sortant de la blessure, se mêlait à l’eau. Ce n’était pas
mauvais, car la blessure serait nettoyée. Cependant, les forces le quittaient
peu à peu. Après tout, il n’était qu’un être humain. A ce moment, il vit
quelque chose de sombre dans l’eau. C’était un dauphin qui émergea à côté de
l’homme. Moucheron essaya de monter sur le dauphin, et y réussit. L’instant
d’après, il fonçait vers nulle part sur le dos d’un dauphin, à demi conscient.
Capitolo XXXVII
Nel
quale assistiamo ad una discussione rivelatrice
Tre settimane dopo l’arrivo
della compagnia a Abousir in Egitto, durante una
mattinata limpida e tranquilla, Zacharie de Cabre accompagnato da una vecchia gitana
e dalla bellissima Amira saliva a bordo dell'Andalusia, la goletta di proprietà del marchese de La Roca che formava
l'ammirazione di tutti i marinai della costa egiziana. Sarebbero immediatamente
salpati alla volta della Spagna dove, alla luce delle ultime scoperte, si dicevano certi di trovare gli ultimi indizi necessari a
risolvere il mistero delle carte ereditate da Zacharie e, probabilmente, i
motivi dell’assassinio del vecchio de Cabre. Darcène, Poussin, Siffrein e
l’immancabile Amiral sarebbero tornati a Marsiglia a bordo della Phénix così da mettere su false tracce
il perfido padre Ventura e i suoi complici.
Don Rodrigo stava fumando
la pipa, seduto davanti ad una bottiglia di vecchio Malaga che contava di finire prima di sera. Quando
seppe dal mozzo di bordo che c'era una señorita insieme a Zacharie, diede
ordine di fare scendere subito gli ospiti in coperta e offrì loro dell’ottimo
vino della riserva personale.
“Consideratevi come a casa
vostra...”, disse lo Spagnolo alzandosi, “e voi, señorita,
fatemi l'onore di accomodarvi. Non mi pare di avere avuto il piacere
d’incontrarvi finora”.
Profondamente commossa, Amira
prese la parola e raccontò al marchese della mirabolante fuga alla quale era stata
costretta, aiutata da Eugène Bérenger, per sfuggire
all’implacabile vendetta dei Gitani che l’accusavano dell’inspiegabile
sparizione di Hassaf, suo compagno e padrone. Eugène, di cui era
innamorata, le aveva consigliato per motivi di
sicurezza di unirsi alla compagnia di Zacharie, in partenza per la Spagna. Con
sé Amira aveva portato la nonna, Tarifa, una saggia donna che
era stata subito di grande aiuto per decifrare i misteriosi segni del
tempio di Abousir.
Ma facciamo un passo
indietro nel nostro racconto.
Poco meno di una settimana
prima, con l’aiuto di Zacharie e Tarifa, lo Spagnolo aveva trovato all’interno
del tempio un prezioso scrigno di marocchino rosso ornato finemente che portava
incise altre figure dello stesso sistema di notazione musicale.
“Che splendore!”, esclamarono
ad una voce Poussin e Siffrein con entusiasmo, cui fece eco un prolungato
latrare di Amiral. Tremante per l’emozione, Don
Rodrigo contemplava estasiato lo scrigno dicendosi che, certamente, soltanto un
potente sacerdote poteva possedere un oggetto così misterioso. Aiutandosi con
le notazioni musicali interpretate a suo tempo da Sarasvati, riuscirono ad
aprirlo trovando all’interno un talismano smaltato e degli ingialliti papiri il
cui contenuto li aveva fatti decidere a partire immediatamente per la Spagna
allo scopo di consultare gli archivi del Santo Officio,
proprio come aveva consigliato prima di morire Isaac
Reitesheim.
“Si tratta di uno strano
manoscritto in doppio originale, egiziano antico e greco, sul quale sono presenti
altri segni misteriosi che invano ho cercato di decifrare”, spiegò dopo la
scoperta lo Spagnolo con enfasi, “vi prego Zacharie, esaminate pure”.
Questi,
dopo una profonda riflessione, prese la parola iniziando ad interpretare il
carteggio. “Come avevo già intuito questi documenti parlano di una civiltà
sotterranea, quella che noi conosciamo come Agarttha
che, secondo alcuni, si estenderebbe per vie
sotterranee nel mondo intero, dall'Asia Centrale, nel vasto territorio che va
dal deserto del Gobi alle impervie montagne del Tibet, fino alle caverne
dell'America ancora abitate dall'antico popolo che disparve sotto terra. La sua
capitale è Shambhalla, mitica “Città
di Smeraldo” più volte citata dai viaggiatori medioevali. Agarttha è retta dal Brahmatma (colui che ha il potere di parlare con Dio); di tanto in
tanto egli si reca nella Cripta del Tempio dove giace, in un sarcofago di
pietra nera, il corpo imbalsamato del suo predecessore, per unire la sua mente
a quella dei Manu del passato. La caverna è sempre oscura, ma quando vi penetra
il Brahmatma, le pareti si
rigano di strisce di fuoco e dal coperchio del sarcofago si levano lingue di
fiamme. Il Guru più anziano sta davanti a lui con il volto e il capo coperti;
egli non si toglie mai il cappuccio, perchè la sua testa è un cranio nudo in
cui di vivo non ci sono che gli occhi e la lingua. Dal sarcofago cominciano a emanare i pensieri del predecessore che esprimono le
volontà della divinità. Il Brahmatma, insieme al Mahatma (colui che conosce il futuro) e al Mahanga (colui
che procura le cause affinchè gli avvenimenti si verifichino), forma una
potente triade; da essa dipende una società di cavalieri-sacerdoti il cui
livello più elevato è formato da dodici iniziati, lo stesso numero dei
Cavalieri della Tavola Rotonda”.
“Ma
qual è il nesso fra il messaggio della dea leonina e la civiltà sotterranea?”, chiese
Don Rodrigo con una certa ansietà.
“Un mondo sotterraneo?”,
ripetè incredulo Poussin, “io credevo che al di sotto delle
catacombe ci fosse soltanto l’inferno dove friggono
i delinquenti della mia specie!”
Zacharie fece un enigmatico
sorriso e rivolgendosi allo Spagnolo disse, “la nostra buona amica
Tarifa potrà esserci d’aiuto perché conosce gli antichi riti Egizi”.
“Signori”, esordì con un lungo sospiro la
zingara dalla pelle color mogano, “grandi e temibili sono
le conoscenze del popolo Gitano. Nessuno può infrangere certi segreti, ma
l’aiuto che avete offerto a mia nipote Amira mi autorizza a rivelarvi dei
misteri arcani”.
La donna chiuse gli occhi e iniziò il suo
racconto, “Ptah era un’antichissima
divinità egizia associata al Fuoco. Quando fu soppiantata da Atum i sacerdoti si trovarono con il dilemma di vedere declassato il
loro dio oppure di trovare il sistema d’inserirlo nella cerchia di Atum. Scelsero
d’identificare Ptah con l'acqua primigenia dalla quale era nato Atum diventando
in questa maniera il padre di questi che così non era
più in condizione di essere un concorrente. In ogni caso, Ptah rappresentava la
scintilla creativa, Fuoco o Acqua, dalla quale tutto ebbe inizio”.
“Ma come tutti i popoli conoscono”, continuò con gravità
Tarifa “al principio creativo è sempre associato l’elemento distruttivo,
Sachmis o Sekhmet dalla testa leonina, moglie di Ptah. Si diceva, d’altra
parte, che l’unione con lo sposo suscitasse una forza
positiva. Il talismano che il marchese ha trovato nel tempio conterrebbe il
Sangue Sacro della divina coppia che, secondo la tradizione, avrebbe una
capacità rigenerante così potente da riportare in vita … i Morti”.
“L'avete con voi il
talismano, marchese?”, chiese improvvisamente Poussin eccitato.
“Sì, lo custodisco
gelosamente”, disse sprezzante Don Rodrigo.
“E
con quale diritto?”, ribattè provocatoriamente il giovane, mentre la sua mano
tratteneva con vigore il braccio del marchese che cercava di nascondere il
talismano in una tasca.
“Lasciamo che la donna
finisca il suo racconto”, impose con autorità Zacharie.
“Il Sangue
Sacro contenuto nel talismano non ha potere se non prima è attivato dalla Luce Verde
scaturita dal Tempio della civiltà sotterranea che contiene, fra l’altro, le Stanze di Dzyan il testo che racconta le origini
dell'Universo. Ma è impossibile portare il testo in
superficie perché significherebbe la fine del mondo”.
“E chi potrà aiutarci
a trovare questo luogo per esporre il talismano alla Luce?”, chiese il
marchese.
“Purtroppo le carte che possiedo sono
incomplete e alcuni brani non sono stati finora interpretati; ma è davvero ciò
che noi desideriamo? Questa febbre che ci assale potrebbe essere fatale”, pronunciò malinconicamente Zacharie.
“Esiste solo un popolo”, concluse Tarifa, dopo
un’interminabile momento di silenzio “nato nelle
profondità sotterranee e che ora vive in superficie … i Gitani. Di quel mondo noi
conserviamo certe facoltà magiche, come la capacità di predire il futuro e
leggere la mano. Le prime tracce del nostro popolo si trovano in una
regione chiamata Sid, da cui fummo esiliati in seguito a
una serie di conflitti e invasioni, ultima delle quali quella di Tamerian,
discendente di Gengis Khan. Da qui cominciò una lunga storia di nomadismo che ci
vide passare in Egitto, in Cechia e in Slovacchia e infine, durante il XV secolo, formare tre gruppi più o meno stabili nei
Balcani-Italia, in Francia e in Spagna, dove siamo diventati stanziali.
La nostra cultura viene tramandata oralmente e gli
archivi del Santo Officio conservano
le confessioni, estorte con la tortura, dei nostri perseguitati fratelli
spagnoli”.
E mentre la
compagnia salpava per la Spagna, a Marsiglia, dopo una notte d’incubo, Iawdiga Verotowska si svegliava lanciando un urlo acutissimo, “Vladimir,
non ti permetterò di farle ancora del male … è tua moglie!”. A quelle parole,
l’orrore si dipinse nel volto di Lord Montford che stava dormendo a fianco
della principessa sua moglie e stravolto le rivolse le seguenti terribili
parole, “Maledetta, hai ucciso mio figlio … ti farò pentire per quello
che hai fatto”.
Chapitre XXXVII
Dans lequel nous assistons à une discussion révélatrice
Trois semaines après l’arrivée du groupe à Abousir, Zacharie, à bord de l’Andalusia
qui appartient au marquis de La Roca, part pour l’Espagne avec Don Rodrigo, Amira et sa grand’mère Tarifa,
qu’Eugène Bérenger a fait échapper du campement gitan. Darcène, Poussin,
Siffrein et l’inévitable Amiral retournent à Marseille à bord du Phénix
pour confondre le père Ventura et ses complices. Environ une semaine
auparavant, avec l’aide de Zacharie et de Tarifa, l’Espagnol a trouvé dans le
temple égyptien un précieux écrin avec des signes gravés du même système
musical, contenant un talisman et des papyri se rapportant à l’Agartha, le
monde souterrain où il est possible d’activer le talisman contenant le Saint
Sang du premier couple sacré d’Egypte. Le talisman aurait une capacité
régénérative et le pouvoir de rappeler les morts à la vie. A Marseille, pendant
ce temps, Iawdiga Veratowska avoue en rêve qu’elle a tué son fils Vladimir pour
sauver sa belle-fille Olympe.
Chapitre XXXVIII
Dans lequel se vérifie le
proverbe “qui cherche trouve”
Depuis longtemps, le Phénix et l’Andalusia
s’étaient perdus de vue. Commandé par Darcène, avec pour équipage Poussin,
Siffrein et les deux matelots napolitains, le yacht de l’Homme en Noir filait
en direction de Marseille. Cramponné à la proue, le jeune mousse observait des
silhouettes qui évoluaient à la surface de l’eau, à quelques encablures devant
le navire.
“Poussin!” cria-t-il à son compagnon, “il y a des
dauphins!”
“Je les vois,” approuva le jeune Marseillais en
ajustant une lunette à son oeil. “Et il y a quelque chose au milieu d’eux...
c’est un naufragé!”
Sur les signes frénétiques de Poussin, l’homme de
barre infléchit la route du navire, et bientôt le Phénix arrivait au
milieu du banc de dauphins et lançait une bouée à l’homme qui, entre eux, se
soutenait péniblement à la surface de l’eau.
“Seigneur, mais c’est Moucheron!” s’exclama Darcène
dès que le naufragé eut été hissé sur le pont. “Que t’est-il arrivé?”
Tout en reprenant son souffle, et avant même
d’accepter le moindre cordial, Moucheron raconta à ses amis comment, sur la foi
d’une lettre anonyme, Sarasvati et lui s’étaient embarqués pour Alexandrie, et
comment la nuit précédente il avait été assommé et jeté par-dessus le bord du
paquebot. Il apprit en retour comment le Phénix et l’Andalusia
avaient quitté l’Egypte chacun de leur côté, et comment le yacht de l’Homme en
Noir s’était trouvé à point pour le sauver.
“La manie qu’ont ces braves bêtes, de jouer avec
tout ce qui flotte et qui bouge, t’a sauvé la vie,” conclut Darcène avec un
coup d’oeil vers les dauphins qui maintenant suivaient le Phénix à
quelque distance. “Mais cette lettre était un piège, je suis prêt à jurer que
Zacharie n’en a pas écrit une ligne!”
“Et maintenant, à cause de ma stupidité, la
princesse est aux mains de je ne sais quels gredins!” gémit le colosse au bord
des larmes. Si au moins le capitaine était là!”
“On essaie de rattraper l’Andalusia?” proposa
Poussin.
“Nous n’en avons pas le temps,” décida Darcène, le
regard fixé sur la mer. “Elle doit déjà être à plusieurs centaines de milles.
Ce qu’il nous faut, c’est retrouver ce paquebot, et de préférence avant qu’il
atteigne Alexandrie. Moucheron, devait-il faire une escale en route?”
“Oui, à Malte.”
“Malte...” l’officier réfléchit un moment. “Nous
n’en sommes guère éloignés, et même avec l’aide de tes amis dauphins, tu n’as
pas dû faire beaucoup de chemin depuis ton agression...” Son visage prit une
expression résolue. “Fort bien: je crois savoir qui sont les ravisseurs de
Sarasvati, et où ils l’ont emmenée.”
Bien loin de là, dans son cabinet de travail à la Villa
Montford, Lord Reginald finissait de rédiger la réponse qu’il prévoyait
d’adresser au Courrier de Marseille.
“A lire vos derniers numéros, il semble qu’aucun de
vos lecteurs n’ait encore fait de rapprochement entre cette écriture
mystérieuse découverte en Amérique, et un signe que par les temps qui courent
nos concitoyens ont malheureusement réappris à connaître. Notre illustre
historien, M. de Brot, aurait certainement pu vous en dire long là-dessus, si
la santé de sa fille ne l’avait pas contraint de quitter la ville. Ce signe est
l’idéogramme signifiant “danger”, utilisé à Marseille en cas d’épidémie depuis
l’époque des Templiers. Et maintenant, que fait un symbole templier dans un
puits situé en Nouvelle-Ecosse? Ce n’est certes pas moi qui vous le dirai!”
“Et voilà tout ce qu’ils ont besoin de savoir,”
pensa le lord en cachetant sa lettre. Sa vanité d’historien l’avait poussé à
répondre à l’énigme posée par le Courrier de Marseille, mais il n’était
pas question pour lui de révéler ce qu’il avait découvert dans les fonds de la
Bibliothèque nationale. En consultant les manuscrits originaux et non expurgés
des anciens romans de chevalerie, il avait pu interpréter correctement ces
récits plusieurs fois séculaires, qui reflétaient les traditions et le langage
ésotérique des Templiers. Il savait désormais ce que signifiait le voyage des
chevaliers dans une nef magique jusqu’au château du Graal, et le départ du roi
Arthur outremer pour trouver une guérison à ses blessures. Ces récits allaient
tous dans le même sens: le véritable château du Graal se trouvait au-delà de
l’océan.
“Dans la légendaire île d’Avalon évoquée par les
poètes,” compléta-t-il, “et dont ces providentiels chasseurs de trésor
américains viennent de me révéler l’emplacement!”
Il fut arraché à ses méditations par l’entrée de sa
femme. La princessse Iawdiga ne paraissait garder aucun souvenir du cauchemar
qui l’avait assaillie la nuit précédente, ni des paroles que lui avait alors
adressées son époux. Tout de suite après, elle était tombée dans une espèce de
torpeur dont elle venait à peine de s’éveiller.
“Ma chère Iawdiga,” lui dit le lord avec un sourire
mielleux, “votre santé m’a encore donné des inquiétudes cette nuit.” Puis,
après que son épouse l’ait rassuré par quelques paroles banales, “il faut
décidément que nous quittions l’atmosphère de Marseille, empoisonnée par le
choléra. Mes recherches devraient m’entraîner dans un nouveau voyage, en
Amérique, et je serais heureux de vous emmener avec moi. Mais auparavant, nous
nous arrêterons à Paris...”
Il pensa à la jeune femme qu’il avait rencontrée aux
Italiens en compagnie de Victor Jourdan, et aux entretiens qu’il avait eus avec
elle sur son enfance.
“Il est sans doute trop tôt pour vous donner de
l’espoir, mais je pense pouvoir obtenir des révélations sur le sort de nos
chers petits-enfants.”
“Ah, mon Dieu!” soupira la princesse, en portant la
main à son coeur et en se laissant aller sur une chaise.
“Et si nous ne pouvons les retrouver tous les deux,”
continua Lord Montford en regardant fixement son épouse, “peut-être
pourrons-nous au moins connaître leur ravisseur et l’assassin de notre fils, et
les faire châtier comme ils le méritent.”
“Oui... sans doute...” balbutia la princesse, tandis
que son époux sonnait déjà leur intendant pour organiser leur voyage vers
Paris.
En entrant dans le port de La Valette, Darcène et
ses compagnons y trouvèrent le paquebot sur lequel Sarasvati et Moucheron
avaient pris place. Son équipage et les autorités locales étaient en
révolution: la nuit qui avait précédé son arrivée dans la capitale de Malte, un
des canots de sauvetage et quatre passagers s’étaient mystérieusement évanouis
dans le néant. Les quatre disparus étaient une jeune et noble dame indienne,
son serviteur, un père jésuite italien et le serviteur de ce dernier, qui se
disait Egyptien mais paraissait d’origine bohémienne.
Voilà ce que les deux matelots napolitains, les
seuls à bord du Phénix qui comprissent la langue maltaise, purent
rapporter à Darcène après quelques heures dans une des tavernes du port. Leur
commandant les remit aussitôt en campagne pour tenter de retrouver trace des
disparus, dans la ville ou la campagne environnante. C’est pourtant Poussin
qui, le lendemain, alors qu’il nettoyait le pont du yacht, se figea soudain en
apercevant une silhouette bien connue sur le pont d’un brigantin qui quittait
le port.
“C’était le père Ventura, ou je veux bien être
pendu!” affirma-t-il à Darcène. “Nous nous sommes vus d’assez près, la nuit où
lui et ses sbires ont pris d’assaut le Phénix! Et ce brigantin
s’appelait le Saint-Ignace.”
Il ne leur fallut pas longtemps pour apprendre, des
autorités du port, que le Saint-Ignace, inscrit comme appartenant à un
riche Italien du nom de Sergio Brunetto, était parti à destination d’Almeria en
Espagne.
“C’est vers ce port que se dirigeait l’Andalusia,”
remarqua Darcène. “Dieu merci, elle a quelques jours d’avance sur eux!”
L’Homme en Noir et ses compagnons ne s’étaient guère
attardés à Almeria, prenant rapidement la route de Tolède. Cette vieille cité
castillane, réputée depuis le temps des Maures pour ses alchimistes et ses
nécromanciens, avait aussi longtemps été l’un des terrains de chasse favoris de
l’Inquisition.
En cette année 1835, il n’y avait que quelques mois
que la jeune reine Marie-Christine avait aboli le Saint-Office, et il n’y avait
que quelques années qu’il avait fait brûler sa dernière victime. Le rébarbatif
repaire des inquisiteurs n’avait pas changé, ses murs presque aveugles
enfermant toujours les cachots, la salle des tortures, et aussi les archives de
la terrible institution. Un vieux moine bossu, qui avait dû connaître les
grands autodafés du siècle précédent, guida Zacharie, Don Rodrigo et leurs deux
compagnes à travers les souterrains de la forteresse. Amira frissonna en
constatant que leur chemin passait par la salle des tortures.
“Comme vous le voyez, grimaça le vieux moine, notre
collection d’instruments est restée intacte, même si depuis que les Cristinos
gouvernent nous n’avons plus l’occasion de nous en servir.”
Leur guide ouvrit la porte ferrée qui donnait accès
à la crypte des archives, et s’effaça pour y laisser entrer les deux hommes.
Zacharie fit signe à Amira et à Tarifa de les attendre
à l’extérieur. Livrées à elles-mêmes, les deux femmes errèrent un moment dans
les couloirs bordés de minuscules cachots où l’on ne pouvait se tenir debout,
avant que leur chemin ne les ramène à la salle des tortures. Amira parcourut du
regard le chevalet où le corps des prisonniers était étiré jusqu’à ce que leurs
articulations se disloquent, les bracelets fixés au plafond et destinés à les
suspendre par les poignets avec des poids attachés aux pieds, les bâtons
hérissés de pointes dont on leur frottait le corps, en se demandant combien de
fois ces instruments avaient été utilisés sur ses frères de race. Elle sursauta
en entendant la porte de la crypte s’ouvrir à nouveau: l’Homme en Noir et Don
Rodrigo étaient de retour.
“Tout est clair à présent!” annonça triomphalement
Zacharie. “Il y a sept portes à l’Agartha, dont l’une est située dans un
endroit que je connais fort bien. Le vieux prêtre égyptien dont le marquis a
trouvé les reliques s’était rendu en Inde, là où s’élève aujourd’hui la cité de
Chandigarh, et c’est là que nous allons...”
“Je ne le crois pas” intervint une voix bien connue
de l’Homme en Noir, au moment où une troupes d’hommes
armés envahissait la salle des tortures. Aux côtés du père Ventura qui les
conduisait, Amira reconnut avec horreur son ci-devant époux Hassaf.
“Il y a longtemps que j’attendais ce moment,”
commenta le Jésuite en pousant devant lui Sarasvati aux poignets enchaînés
derrière le dos. Il est temps de voir si les instruments de cette salle peuvent
encore servir.”
Texte de Riccardo N. Barbagallo, Vincent Mollet et Gennady Ulman
Les auteurs assurent, quant aux protagonistes principaux du roman, que toute référence à des personnes et à des faits réels serait pure coïncidence, même si certains noms ont été choisis pour donner une couleur locale marseillaise.
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