CHAPITRE IX

 

JIM L'INDIEN EN MISSION

 

 

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Page consacrée à Gustave Aimard.

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Sur l'extrême sommité du coteau, les deux amis aperçurent en reflet la tige d'un arbre qui se balançait à droite et à gauche, de façon à indiquer l'intervention active d'un homme ou d'un animal.

L'artiste fit usage de son télescope pour inspecter longtemps en silence ce phénomène inexpliqué.

‑ Pouvez‑vous me définir cela? demanda‑t‑il à son compagnon, en lui passant la lunette.

‑ Au moment où l'arbre s'est incliné à droite, reprit Will en parlant lentement sans cesser de regarder, il m'a semblé apercevoir quelque chose comme une tête. Maintenant, appartient‑elle à un Indien ou à un b1anc, je l'ignore. Voyez un peu Adolphe.

L'artiste regarda longuement et avec une attention soutenue, sans pouvoir déterminer à quelle espèce humaine appartenait l'être mystérieux, objet de sa curiosité.

Cependant les deux jeunes gens avaient arrêté leurs chevaux; cette halte fût sans doute remarqué par l'inconnu, car ses signaux devinrent plus agités qu'auparavant.

‑ Approchons‑nous, dit Brainerd ; au moins nous saurons à quoi nous en tenir.

‑ Ce sera quelque pauvre réfugié, épuisé par une longue course, et ne sachant plus à quel saint se vouer.

‑ Dans tous les cas, pourquoi ne descend‑il pas vers nous pour se faire connaître?

‑ Impossible à dire; ma curiosité est piquée au plus haut degré, il faut que j'aille savoir ce que c'est.

‑ Je crains quelque perfidie, observa Brainerd. Suivant toute probabilité, il y a quelque bande Indienne blottie, là‑haut, dans les broussailles.

‑ Bah! ils auraient déjà fondu sur nous, pour nous envelopper.

‑ Non; ils ne possèdent sans doute pas de chevaux, et leur ruse constitue à se cacher. Ils savent parfaitement qu'ils ne peuvent rien contre nous, à moins que nous n'approchions à portée de fusil : c'est là ce qu'ils attendent.

‑ Nous ne saurons rien d'ici, reprit Halleck, il faut nous approcher un peu.

Brainerd mesura soigneusement la distance du regard.

‑ Nous pouvons faire une centaine de pas dans cette direction; à cette distance nous courons quelques chances d'être fusillés sans trop de danger. Il y a peu de tireurs capables d'atteindre leur but à pareil éloignement ; néanmoins j'ai connu des Indiens qui s'en seraient chargés.

Ils s'avancèrent vers la colline, doucement et avec mille précautions; puis, lorsqu'ils se crurent au point extrême qu'il était prudent de ne pas dépasser, ils firent halte.

L'artiste regarda au travers de sa lunette ; à ce moment l'arbre tomba par terre, mais personne n'apparut derrière.

‑ Qu'est‑ce encore, cela? demanda‑t‑il en se retournant vers son compagnon.

‑ Il s'aperçoit que nous venons à lui, et il juge convenable de suspendre ses signaux.

‑ Eh bien! s'il en est ainsi, tournons‑lui le dos; il recommencera son manège.

Les jeunes gens ramenèrent leurs chevaux dans une direction opposée, comme s'ils avaient voulu s'éloigner. Mais lorsqu'ils eurent fait quelques pas, un appel lointain arriva à leurs oreilles ; en retournant la tête ils aperçurent un Indien qui étendait vers eux sa couverture blanche.

‑ Bon! fit Brainerd; le voilà furieux de notre prudence, il nous insulte de loin.

‑ Voyons, que je le lorgne cette fois, comme si je voulais faire son portrait.

A ces mots, l'artiste braqua sur lui son télescope, le regarda attentivement; puis, baissant soudain son instrument:

‑ Je parie que je connais cet homme, Will. Qui croyez‑vous ?...

‑ Un Petit‑Corbeau, un Nez‑Coupé quelque autre de cette espèce?...

‑ C'est Christian Jim.

Au moment où Brainerd, avec un signe d'incrédulité, cherchait à vérifier cette assertion, ils purent distinguer Christian Jim accourant vers eux à grande vitesse.

Quoique certains, cette fois, d'avoir affaire à un ami, les jeunes gens ne firent aucun mouvement pour aller au‑devant de lui, tant ils redoutaient de faire quelque fausse démarche.

Mais, dès qu'il fût à portée de la voix, Brainerd, incapable de maîtriser sa fiévreuse impatience, s'écria :

‑ Où les avez‑vous laissés, Jim?

‑ Là‑bas, à quarante milles environ dans les bois.

‑ Et comment vous trouvez‑vous ici ?

‑ Je vous cherche, riposta l'Indien d'un air mécontent; prenez‑moi vite sur un cheval, vite ! les Indiens sont là !

Tous deux jetèrent un regard inquiet sur les environs; mais n'apercevant rien, ils interrogèrent le Sioux du regard:

‑ Ils sont là‑bas, dans l'herbe; c'est pour çà que je restais sur la colline; je n'aime pas ces Indiens fermiers.

‑ Comment se sont passées les choses, au commencement de votre fuite?

‑ Bien; nous avions pris une grande avance dans la prairie. Vers le soir, il y a eu des pistes derrière nous; l'oncle John était parti trop tard; les Wacoutahs suivaient nos traces.

‑ Ah! mon Dieu! Et, ma mère, ma sœur, que disaient‑elles ?

‑ Rien; les femmes Faces‑Pâles ont été courageuses, elles ont chargé les armes en se préparant au combat. L'oncle John a poussé les chevaux ; le char courait très‑vite. Ensuite Christian Jim a prêté l'oreille jusqu'à terre, des plaintes volaient en l'air et retombaient dans la prairie; les maisons craquaient dans les flammes. Le massacre et l'incendie étaient partout, devant, derrière, à côté, avec les Indiens.

Diable! interrompit Halleck, la situation est donc vraiment terrible?

‑ Continuez, Jim! dit Brainerd impatiemment.

‑ Alors, l'oncle John a dit: « Nous ne sommes pas en force pour combattre un aussi grand nombre d'ennemis; il faut que Will et Adolphe arrivent au plus tôt.

‑ Et alors?... demanda Halleck.

‑ Alors, Christian Jim a conduit le chariot dans un fourré impénétrable; il y a caché les femmes et le vieux guerrier. Ensuite il a effacé avec soin toutes les traces, et il a couru chercher les amis qu'on attendait.

‑ Mais, pourquoi ne descendiez-vous pas de la colline, au lieu d'y rester occupé à manoeuvrer comme un télégraphe incompréhensible? demanda Halleck.

‑ Quand Christian Jim vous a vus, il a aperçu en même temps, une bande d'Indiens à cheval qui cheminait à très peu de distance. Pour ne pas être découvert par eux, il est resté caché derrière un arbre, tout en vous faisant des signaux capables d'attirer votre attention.

‑ Eh bien! nous l'avons échappé belle ! murmura Will en pâlissant. C'est une chose terrible! Un voyage ainsi côte à côte avec la mort, sans même le soupçonner! Et ces indiens, que sont‑ils devenus?

Jim, au lieu de répondre, incline son oreille presque jusqu'à terre, et écouta pendant quelques instants avec une anxiété profonde.

‑ Ils partent au grand galop; entendez! fit‑il en se relevant.

Les jeunes gens prêtèrent l'oreille ; un bruit semblable à un tonnerre lointain parvint jusqu'à eux, accompagné d'une clameur sauvage.

‑ Oui, répondit Brainerd, c'est le galop de leurs chevaux; ils s'éloignent.

‑ Puissent‑ils aller jusqu'en enfer et ne jamais revenir ! soupira sentencieusement Halleck.

Personne ne répondit, la marche continua silencieusement dans la direction de l'ouest. La journée était lourde et brûlante, comme il arrive souvent au mois d'août; par cette suffocante atmosphère, hommes et chevaux étaient accablés; cependant les jeunes gens, dans leur hâte d'arriver, auraient surmené leurs montures si Christian Jim ne les eût retenus.

‑ La route est longue, dit.il, les chevaux tomberont.

‑ Mais pourtant, il nous faut joindre, à tout prix, les pauvres fugitifs, répliqua Brainerd avec une légère disposition à la mutinerie; ils peuvent avoir besoin de notre secours à chaque instant:

‑ Je ne le crois pas.

‑ Mais, au nom du ciel! Jim, les croyez‑vous en sûreté?

‑ Ils sont entre les mains du Grand Père! répondit l'Indien avec une solennité qui impressionna vivement les jeunes gens.

‑ Nous le savons, Jim, reprit Brainerd après un moment de silence; mais nous savons aussi que, pour mériter le secours du Tout‑Puissant, nous devons, nous‑mêmes, remplir nos devoirs et agir courageusement jusqu'à la dernière limite de nos forces.

‑ Le Grand Père fait ce qui lui paraît 1e meilleur.

‑ Parlez‑moi d'eux... Que pensez‑vous de leur situation, des chances qu'ils ont d'échapper aux poursuites des Indiens?

‑ Moi, je les crois sains et saufs. On ne les verra pas s'ils restent cachés dans le bois.

‑ Mais le chariot avec ses roues, les sabots des chevaux, ont dû laisser des traces profondes et faciles à reconnaître. Les yeux des Hommes- Rouges sont perçants, ils aperçoivent ce qui resterait invisible pour nous.

‑ Leurs regards sont voilés aujourd'hui par la fumée de l'incendie; ils voient tout couleur de sang; ils n'aperçoivent que les scalps des femmes, des babies ; ils ne regardent que le pillage. Le démon est dans leurs cœurs, ils ne savent plus ce qu'ils font.

Jusque‑là l'artiste n'avait presque rien dit; mais, pour plaider la cause de ses honorables Indiens, il retrouva la parole

‑ Vous ne pouvez, dit‑il, établir aucun parallèle entre ces honteux coquins, ces affreux vagabonds et le vrai Aborigène. Le vrai guerrier Indien est chevaleresque, honorable et loyal dans la guerre; n'est‑ce pas, Jim ?

Le Sioux le regarda avec des yeux étonnés, dont l'expression indiquait qu'il n'avait pas compris son interlocuteur. L'artiste recommença une explication ;

‑ Vos guerriers, c'est‑à‑dire vos vrais Indiens, ne sont pas semblables à ces hommes‑la.!... Ils sont meilleurs, plus sensés, plus modérés dans la guerre?... hein?...

‑ Je n'en connais point comme çà, répliqua Jim en détournant la tête.

Brainerd se mit à rire et ajouta :

‑ Vous aurez besoin d'un fier microscope; mon pauvre Halleck, pour découvrir les phénomènes que vous rêvez. Car; vous venez de vous en convaincre, ils sont invisibles à tous les yeux.

L'artiste eut une moue dédaigneuse et sardonique; indiquant que sa foi n'était nullement ébranlée, et qu'il admettait une seule chose, savoir que le nombre des vagabonds exceptionnels était considérable sur les frontières.

Dévoré d'inquiétude, Brainerd n'avait pu se résoudre à faire halte; il s'était contenté de ralentir le pas; mais, malgré cette modération à leur fatigue, les pauvres animaux continuaient de souffler et de transpirer d'une façon inquiétante.

Pour ne pas imposer toujours au même, une surcharge au‑dessus de ses forces, l'Indien montait en croupe tantôt derrière Halleck, tantôt derrière Will.

Après avoir marché pendant quelques heures Jim annonça qu'on approchait et que, si aucun accident ne survenait, on aurait rejoint l'once John à la tombée de la nuit.

Mais, à peine eût‑on fait cent pas que l'Indien poussa un grognement de déplaisir.

‑ Qu’y a‑t‑il encore? demanda Will, derrière lequel celui‑ci était en croupe à ce moment.

‑ Ugh ! les Indiens ! grommela Jim en indiquant le côté nord de l'horizon.

Tous les yeux se tournèrent dans cette direction ‑ les jeunes gens aperçurent à une grande distance un tourbillon qu'on aurait pu prendre pour un troupeau d'animaux sauvages lancés à fond de train dans la prairie. Leur course impétueuse soulevait derrière elle des nuages de poussière; les yeux inexpérimentés des deux hommes Blancs ne virent d'abord là autre chose qu'une horde de buffles ou de sangliers nomades. Mais bientôt le télescope d'Halleck révéla des cavaliers qui caracolaient çà et là, activant la marche de ce groupe effaré.

‑ Des Indiens chassant les bestiaux pillés dit le Sioux.

‑ Quelle direction prennent‑ils ?

‑ Droit sur nous.

‑ Alors faisons vite un écart pour nous dissimuler à leur vue, nous courons les plus grands dangers; ils sont bien montés, et nos chevaux sont trop épuisés pour nous tirer d'affaire.

Mais une double difficulté se présentait; s'ils faisaient un trop grand détour, il leur devenait impossible de joindre les amis avant la nuit; s'ils ne se cachaient pas promptement et sûrement, le danger était pire encore.

En quelques secondes l'état des choses empira de telle façon que les fugitifs n'eurent même plus le temps de délibérer. Les Indiens arrivaient sur eux, au vol, toujours chassant devant eux les bestiaux affolés de terreur. Cette espèce d'avalanche vivante n'était plus qu'à deux ou trois cents pas de distance, lorsque Jim fit signe à ses compagnons de se jeter à terre et de renverser leurs chevaux dans les grandes herbes.

Les pauvres animaux, épuisés de fatigue, comprenant peut-être aussi le danger, restèrent étendus sur le sol, sans faire aucun mouvement, à côté de leurs maîtres également immobiles et silencieux.

Il était temps! Comme une trombe beuglante, mugissante, hurlante, bestiaux et Indiens passèrent si près, qu'un moment Brainerd se crut découvert. Mais, aveuglée par la poussière, enivrée de fureur et d'orgueil sauvage, la bande rouge passa sans rien apercevoir.

Les fugitifs les regardèrent s'éloigner, toujours cachés, l'oreille et l'œil au guet, la carabine au poing, prêts à disputer chèrement leurs vies, si le malheur voulait qu'une mêlée s'engageât.

Aussitôt qu'ils furent hors de vue, Jim donna le signal du départ, et on se remit vivement en route. Les premières ombres du soir ne tardèrent pas à arriver, et, avec elles, une brise agréable, dont la fraîcheur ranima les hommes et les chevaux; la marche se continua plus allègrement, plus promptement; bientôt, à l'extrême limite de l'horizon bleuissant, apparut un bouquet d'arbres; c'était le refuge où l'oncle John et sa famille attendaient anxieusement l'arrivée de leurs trois amis.

‑ Si une horde de ces vagabonds vient à tomber sur les traces du chariot, dit l'artiste, ils se mettront en tête de les suivre; et alors, Dieu sait qu'il faut nous hâter.

‑ Cela peut arriver, répliqua Brainerd, mais c'est le cas le moins à craindre. En ce moment, il y a des fuyards dans toutes les directions, les Indiens auraient trop à faire pour suivre toutes les pistes; ils prennent au hasard. Je crains surtout que quelque groupe ennemi ait eu l'idée fortuite de camper dans le bois et ait ainsi découvert nos amis; je crains aussi que ces derniers aient eu la malheureuse idée de fuir.

La perspective immense de la prairie trompe comme celle de l'Océan ; plus on marchait, moins on paraissait s'approcher du petit bois : deux ou trois fois, dans son ardeur impatiente, Brainerd manifesta le désir de lancer les chevaux au triple galop; heureusement la sage influence de Jim tempéra cette hâte imprudente qui n'aurait abouti qu'à épuiser les montures dont ils avaient si grand besoin.

Sur la route s'offraient à eux, çà et là, un spectacle navrant, des scènes effrayantes. Ici une ferme brûlée ; là des corps sanglants, criblés d'affreuses blessures ; plus loin des groupes surpris dans leur fuite, des familles entières massacrées, mais qui avaient eu le triste bonheur de rester unies dans la mort comme elles l'avaient été dans la vie; plus loin encore, les restes m­tilés d'un enfant, d'une jeune fille, d'un vieillard, tombés sous l'horreur d'une mort solitaire, en un épouvantable duel avec quelque bourreau  plus acharné que les autres.

Le sang bouillonnait dans les veines des jeunes gens, à de pareils spectacles : Brainerd surtout, le visage sombre, les sourcils froncés, la main crispée sur son rifle, regardait des yeux du cœur, plus loin, là-bas, où peut‑être il faudrait chercher aussi dans les herbes rougies, les restes aimés de ceux qui l'attendaient pleins d'angoisse.

Jim conservait son visage de bronze, vrai masque métallique de l'Indien; cependant à quelques ressauts des muscles de ses joues, au tremblement insaisissable de ses narines, un observateur attentif aurait pu deviner un orage intérieur et de dangereuses dispositions pour les bandits auteurs de tous ces forfaits.

Quant à l'artiste, il s'était d'abord furieusement indigné de tant d'atrocités et avait jeté feu et flammes; mais au bout de quelques instants son caractère mobile et frivole reprenant le dessus, il s'était remis à admirer le paysage, et avait même parlé de s'arrêter un peu pour dessiner un site " délirant" . Mais une sévère rebuffade de Brainerd le ramena à des sentiments plus sérieux.

Le soleil venait de se coucher lorsque la petite cavalcade arriva, auprès du petit bois où était cachée la famille Brainerd, Les jeunes gens ralentirent l'allure de leurs chevaux pour laisser à leur ami Indien le soin de reconnaître les lieux.

Mais à peine ce dernier eût‑il fait quelques pas qu'il poussa une exclamation étouffée. En réponse à la muette interrogation de Will, il montra du doigt un mince filet de fumée qui surgissait précisément du milieu du bois, et s'évanouissait dans l'azur du ciel après s'être élevé tout droit dans l'air.

Cet indice, presque imperceptible, était d'un fâcheux augure; il pouvait déceler la présence des Indiens dans le fourré où s'étaient abrités l'oncle John et les siens; et, dans ce cas, que s'était‑il passé!

Il serait impossible de définir les émotions qui bouleversèrent les deux jeunes gens à l'aspect de ce signe alarmant. Brainerd terrifié voyait déjà une scène de massacre et d'horreur; les cheveux blancs de son père souillés de son sang, sa mère gisante sur le sol défigurée à coups de tomahawk, Maggie, Maria, massacrées aussi, ou, sort également affreux ! entraînées en captivité ?

L'artiste amorça et examina son revolver en proférant de terribles menaces contre ces "vagabonds odieux qui déshonoraient la race Indienne".

Le Sioux ne disait rien; il aurait été difficile de savoir ce qu'il pensait, car il ne répondit point aux questions que lui adressaient les jeunes gens.

‑ Il faut que j'examine le bois, avant tout, leur dit‑il enfin ; retirez‑vous derrière ces broussailles avec vos chevaux et ne bougez qu'à la dernière extrémité.

Aussitôt l'Indien se mit à ramper dans l'herbe de façon à faire le tour du bois, et arriver ainsi inaperçu jusqu'à ce feu mystérieux dont la fumée était si inquiétante.

 

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