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1818-1883.

Notes biographiques.

Principaux romans.

Aperçu de l'œuvre.

Aventure, idéologie et représentation du monde indien chez Gustave Aimard (Mémoire de maîtrise par Emmanuel Dubosq).

Bibliographie complète des oeuvres, (voir quelques couvertures).

Bibliographie critique.

Lire Jim l'Indien; début de L'Aigle noir des Dacotahs; chapitre un du Grand chef des Aucas.

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Autres auteurs français.

 

Notes biographiques.

Gustave Aimard est avec Gabriel Ferry, dont il s'est en partie inspiré, le grand représentant en France du roman western. Outre ce type de récits, l'auteur a également écrit des romans maritimes (cycle des bohèmes de la mer, 1863-1877), des récits patriotiques (La guerre sainte en Alsace, 1871) et des œuvres se déroulant dans les bas-fonds parisiens dans la tradition des mystères urbains (Les vauriens du pont neuf, 1878); mais la très grande majorité de ses oeuvres privilégie le continent américain.

Auteur prolifique de romans d'aventures, Gustave Aimard a eu lui-même une vie mouvementée dans laquelle il est difficile de distinguer la réalité du fantasme. Né en 1818, abandonné par ses parents, puis adopté par le couple Gloux, l'enfant est turbulent, au point de se faire renvoyer de plusieurs institutions scolaires et de se retrouver mousse à 9 ans sur des navires voyageant en Europe, puis en Amérique (autant d'événement évoqués dans le roman autobiographique Par mer et par terre, 1879). Il passe ensuite une partie de sa jeunesse en Amérique du Sud où, dit-il, il est fait prisonnier par les Patagons (voir Le Guaranis, 1864), puis devient coureur des bois, voyage, étant tour à tour chercheur d'or, chasseur, trappeur, négrier, voleur peut-être. Plus tard, il s'engage dans la Marine Royale (1835) où son tempérament orageux et ses multiples escapades lui doivent de durs châtiments corporels. Il déserte en 1839 au Chili, participe - peut-être - aux luttes contre le dictateur Rosas (voir Rosas, 1867), puis se fait pêcheur de perles ("Le pêcheur de perles", 1871). On prétend qu'il a également été capturé par les Indiens, attaché à deux reprises au poteau de tortures  des Apaches (Les trappeurs de l'Arkansas, 1858, et bien d'autres romans) et marié à une Cheyenne, de laquelle il aurait eu un enfant (cela expliquerait l'opposition qu'il établit entre bons et mauvais Indiens, ou sa fascination pour les sang mêlés - à commencer par Balle-Franche - et les coureurs des bois -Valentin Guillois ou le Coeur-Loyal).

De retour en Europe en 1847, il voyage en Espagne, en Turquie et dans le Caucase. Après la révolution de 1848, sa désertion de la Royale est amnistiée, et il peut rentrer en France. Puis il participe en 1852 - du moins le prétend-il - à l'expédition rocambolesque au Sonora organisée par le comte Raousset-Bourbon (voir La grande flibuste, La fièvre d'or ou Curumilla, 1860).

De retour en France en 1854, il se met sérieusement à écrire à partir de 1856. Son premier récit important, Les Trappeurs de l'Arkansas (1858) profite de la mode de l'Amérique du Nord (c'est l'époque de la ruée vers l'or en Californie), et du succès récent du Coureur des bois de Gabriel Ferry (1856). Il enchaîne ensuite les œuvres à un rythme étourdissant (12 romans parus sous son nom en 1867!). Lors de la guerre franco-prussienne, il est à l'origine de la constitution - et du scandale - des francs-tireurs de la presse et, si son rôle dans les combats n'est pas très important, il lui fournira matière à plusieurs romans (Les scalpeurs blancs, 1873). On le voit, l'existence de Gustave Aimard est démesurée, elle est aussi très certainement en grande partie imaginée et, si elle a certainement nourri son œuvre, il semble que la biographie se soit également inspirée des romans et qu'Aimard se soit progressivement écrit une existence à la mesure de ses héros - cela a en tout cas affecté sa santé mentale: atteint de mégalomanie, il est interné à Sainte Anne où il meurt en 1883.

 

Principales œuvres.

Il est difficile de ne pas se noyer dans une œuvre aussi nombreuse. D'autant que l'incroyable monotonie des titres augmente encore la perplexité de l'amateur: comment ne pas confondre Les Trappeurs de l'Arkansas (1858) et Les Forestiers du Michigan (1867)? Les Bandits de l'Arizona (1881) et Les Outlaws du Missouri (1868)? Les rois de l'océan (1877) et Les Titans de la mer (1873)? Les coupeurs de routes (1879), Le trouveur de sentiers (1888) et Le Chercheur de pistes (1858)?

Posons quelques jalons.

Les récits pour lesquels Gustave Aimard est le plus célèbre sont certainement les westerns (si on peut utiliser cet anachronisme pour les définir - il est plus juste de parler de romans de l'ouest). Parmi ceux-ci, les plus réédités ont été Les trappeurs de l'Arkansas (1858), premier roman de l'auteur, et Les Outlaws du Missouri (1868). Certains récits, comme Le Souriquet (1882, sous-titré Légende de la perte du Canada), s'inspirent d'événements historiques. D'autres s'appuient essentiellement sur un exotisme de pacotille (Les bandits de l'Arizona, 1881). On retrouve dans ces oeuvres un certain nombre de héros récurrents: Valentin Guillois (Le grand chef des Aucas, 1858, Valentin Guillois, 1862), le Coeur-Loyal (Les trappeurs de l'Arkansas, 1858, Le Coeur-Loyal, 1861), Balle-Franche (L'éclaireur, 1859, Balle-Franche, 1861, Les Outlaws du Missouri, 1868 et La forêt vierge, 1870). Ces oeuvres se déroulent essentiellement en Amérique centrale et dans le sud de ce qui est aujourd'hui les Etats-Unis (la trilogie du Chercheur de pistes, 1858-1859, le diptyque des Coupeurs de routes, 1879). Elles peuvent cependant se dérouler également au Canada (Le Souriquet, 1882, La Belle rivière, 1874), en Amérique du Sud (Le grand chef des Aucas, 1858, Rosas, 1867) ou dans le reste de l'Amérique du nord (Les outlaws du Missouri, 1868).     

Le second type de récits qu'a écrits Gustave Aimard, a pour cadre la mer et le monde de la piraterie: c'est la série des Rois de l'océan en sept ou huit volumes, selon les éditions: elle comprend Les aventuriers, 1863, Les Bohèmes de la mer, 1865, La Castille d'or, 1865, Le forestier, 1869, Les Titans de la mer, 1873, et Les Rois de l'océan, 1877 (parfois divisé en L'Olonnais et Vent-en-Panne). Cette fresque d'aventures maritimes, mais aussi sur terre, qui se déroule au XVIIè siècle, a pour héros Vent-En-Panne.

Enfin viennent les textes mineurs, ceux qui prennent pour cadre les bas-fonds parisiens (Les Invisibles de Paris, 1863-1877, et Les Vauriens du Pont-Neuf, 1878) et  les romans patriotiques, ou encore une robinsonnade (Le Robinson des Alpes, 1888).

 

Aperçu de l'œuvre.

Il serait vain de prétendre que Gustave Aimard est un grand auteur. Rien, dans le style de l'auteur ne permet d'affirmer cela: il tire trop souvent à la ligne, ne se relit guère - en témoignent les répétitions, les problèmes de répliques (personnages se répondant à eux-mêmes ou répondant à des questions qu'on ne leur a pas posé), ou les formules stéréotypées, revenant systématiquement dans la caractérisation des personnages (voir les portraits d'Indiens ou de coureurs des bois) ou des lieux (la prairie, décrite toujours de la même façon). Ses intrigues sont extrêmement répétitives, les péripéties sont attendues, et les personnages sont stéréotypés. Les romans d'Aimard obéissent toujours à peu près à la même structure: une bande d'Indiens et/ou de bandits, conduite par un chef à la fois noble et pervers, massacre de façon particulièrement violente des innocents - lorgnant sur une jeune fille qui appartient au groupe de leurs victimes. Un coureur des bois, généralement accompagné d'un jeune aristocrate, est mêlé à l'affaire. Il se lie à une bande de Comanches (ou de coureurs des bois) pour lutter contre les méchants. Au terme d'un combat final particulièrement violent (et après bien des scènes de torture et de machination), les héros triomphent, les méchants sont vaincus et massacrés violemment, et le jeune aristocrate épouse la vierge, tandis que le coureur des bois repart pour l'aventure. Le traître porte toujours la fourberie sur son visage (ce qui est peu commode pour lui), l'Apache est toujours cruel, le Comanche, toujours noble et fier: on est ici de plain pied dans la paralittérature. On s'ennuie parfois un peu en lisant les récits de Gustave Aimard, et l'on a un peu de peine à suivre l'intrigue, tant celle-ci est rendue complexe par les substitutions d'identité, les coups de théâtre et les machinations, ou encore par les effets d'anisochronie dans la narration.

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un jalon important de la littérature d'aventures. C'est avec Gabriel Ferry le principal auteur en France de ce qu'on appellera plus tard le western et qui n'est en réalité encore que le roman de l'ouest, genre hybride du roman d'aventures géographiques (il faudra attendre ensuite Catamount d'Albert Bonneau, et Dylan Starck de Pierre Pelot pour qu'un romancier français connaisse à nouveau un certain succès dans le genre); et ses récits témoignent des hésitations d'un genre encore à naître. Les bandits y forment des sociétés secrètes et sont plus proches des criminels des "mystères urbains" que des desperados modernes. Le paysage lui-même, avec ses souterrains en pleine nature, ses villes incas interdites, et la rareté troublante des descriptions de paysages, substitue une sorte de no man's land abstrait à l'espace exotique, et s'apparente autant à un espace de roman feuilleton urbain (malgré l'absence étonnante de vraie ville et d'habitation humaine dans ce monde de nomades) qu'à celui d'un récits d'aventures géographiques. Le roman hésite fréquemment entre récit historique et fantaisie exotique (Cœur loyal) Les pirates et les Indiens peuvent se croiser (Les titans de la mer). Et l'intrigue sentimentale tient souvent une place considérable dans le récit (La belle rivière). Enfin, en privilégiant des Français, souvent hostiles aux "yankees" (Les bandits de l'Arizona), et étrangers à cette Amérique qu'ils visitent en touristes (Le grand chef des Aucas), Gustave Aimard s'inscrit en réalité dans la tradition du roman d'aventures géographique (d'où son intérêt pour l'épisode colonial - et malheureux - de la Sonore).

On le voit, à l'époque de Gustave Aimard, le western n'existe pas encore vraiment: c'est simplement une modalité du roman d'aventures. L'auteur s'inscrit dans une tradition plus large, celle du roman de l'Ouest européen, que la critique américaine a redécouvert récemment. Il a été précédé en France par Gabriel Ferry (1809-1852), en Irlande par Mayne Reid (1818-1883) et surtout, en Allemagne, par Charles Sealsfield (1793-1864), Balduin Möllhausen (1825-1905) ou Friedrich Gerstäcker (1816-1872). Il sera suivi par Albert Bonneau en France, E. S. Ellis en Grande-Bretagne et surtout par Karl May, en Allemagne, auteur de la série des Winnetou. Indirectement, il s'inscrit dans la lignée de ce qui sera le western spaghetti au cinéma.

 

Où trouver ses livres?

 

Bibliographie critique.

 

 

 

Où trouver les oeuvres de Gustave Aimard?

                Coeur de Panthère.

                La Main Ferme

                Le forestier

                Le mangeur de poudre

                Les bandits de l'Arizona

                Les forestiers du Michigan

                Les Invisibles de Paris

                Les Outlaws du Missouri

                Les Pieds Fourchus

                Les Peaux Rouges de Paris

                Les Révoltés

                Les Terres d'or

                Les Vaudoux

                Ourson Tête de fer

                Par Mer et par Terre

 

 

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