Lavarède, héros de Paul d'Ivoi, est le modèle du héros français

nationaliste et gouailleur.

 

Présentation générale.

Principaux auteurs.

Où trouver des romans d'aventures français?

Auteurs d'autres pays.

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Edmond Dantes, Alias le Comte de Monte Cristo

héros d'Alexandre Dumas.

 

Présentation Générale.

Si l'on en croit les critiques anglo-saxons qui se sont consacrés à l'étude du roman d'aventures (Andrea White, Sandison, JanMohammed, etc.), ce genre est profondément lié à l'expansion impérialiste de l'Europe. Aussi, nulle raison de s'étonner qu'un pays comme la France, qui accorda une grande place à la politique coloniale, ait également développé une importante tradition du roman d'aventures. Cette tradition est suffisamment forte pour qu'on puisse aisément distinguer les récits français de ceux des autres pays.

Paradoxalement, les spécificités du roman d'aventures français viennent du relatif dédain avec lequel il a été traité au moment même où le genre connaissait son plus grand succès. En effet, l'intelligentsia française du XIXème siècle méprisait la littérature d'imagination: le courant réaliste a rapidement prédominé dans ce pays, et un auteur comme Emile Zola pouvait aisément affirmer "J'insiste sur la déchéance de l'imagination, parce que j'y vois la caractéristique même du roman moderne" (Le Roman expérimental, "Du Roman"). Dès les années 1870, alors même que le concept de roman d'aventures commençait à se spécifier comme genre distinct, il apparaissait comme un type de littérature déchu, dépassé.

Ainsi, la situation en France est très différente de celle qu'a connu l'Angleterre: n'oublions pas qu'un auteur comme Stevenson, qui a imposé sa marque dans la tradition anglaise du roman d'aventures, a écrit en grande partie contre les réalistes - voir l'article "A Footnote on Realism", où il s'attaque directement à Zola. D'un côté, les britanniques reconnaissent une littérature d'imagination, le romance, et laissent donc le champ libre à des romans d'aventures destinés aux publics lettrés (Stevenson, Conrad, mais aussi Buchan ou Haggard sont, à des degrés différents, dans cette situation); de l'autre, la France discrédite dès l'abord toute littérature d'imagination, a fortiori lorsqu'elle se donne pour objectif de divertir.

Dévalorisé, le roman d'aventures français ne peut, à la fin du XIXème siècle, être tout à fait pris au sérieux. Avant d'être déterminé comme un genre spécifique, c'est-à-dire avant les années 1860-1870, ce type de récits a pourtant connu un certain prestige, à travers les œuvres d'Alexandre Dumas et de Gabriel Ferry, tous deux loués pour leur art à peindre des mœurs différentes des leurs. Mais avec le déclin du goût romantique pour l'exotisme, ce type de récits se destine de plus en plus au seul public enfantin, ou tout au plus à un public peu cultivé. Les grands éditeurs de romans d'aventures sont alors Dreyfous (Bibliothèque des voyages et aventures", dont les éditions les plus anciennes répertoriées à la Bibliothèque Nationale datent de 1878), Hetzel (dont la série "Les romans d'aventures" commence à paraître en 1880) et Flammarion. Il faut également prendre en compte le "Journal des voyages" (à partir de 1877), qui joua un rôle considérable dans la diffusion du genre dans la jeunesse, en publiant les œuvres de Louis Boussenard, Paul d'Ivoi et le capitaine Danrit. Enfin, dans un second temps, les éditions Tallandier vont tenir une place importante dans l'édition des romans d'aventures, à travers un grand nombre de collections (" Bibliothèque des grandes aventures ", 1902-1953, et " Le Livre national; romans d’aventures et d’explorations ").

Ces éditions, malgré leur succès, sont destinées à un public enfantin (Dreyfous, Hetzel), ou à un public populaire (Flammarion, Tallandier, qui se destinaient également à un jeune lectorat). Dès lors, la littérature d'aventures ne peut pas se prendre au sérieux, et progressivement, une esthétique distanciée s'est mise en place. Déjà, chez Alexandre Dumas, l'humour est souvent présent, comme si l'auteur n'était pas tout à fait dupe de ses intrigues. Mais c'est surtout par la suite que cette tendance va s'accentuer: Assollant donne une tournure parodique à ses aventures de Corcoran, Verne propose presque systématiquement un ou plusieurs personnages comiques dans ses récits. Boussenard et surtout Paul d'Ivoi vont encore accentuer cette sorte de désinvolture humoristique des romans d'aventures français. Le héros ou son acolyte est souvent un Parisien goguenard, farceur, un frondeur qui se joue des lois avec humour. Il possède ce qu'on appelait à l'époque l'"esprit français". Et l'on devine alors que cet "esprit français" est également lié à une idéologie cocardière: l'ennemi est en général l'Anglais ou l'Allemand (dans les récits historiques, on se reporte aux grandes batailles franco-britanniques, et les héros sont souvent des officiers français; dans les récits d'aventures exotiques, le héros est en général opposé à des Allemands ou des Anglais, et l'on trouve fréquemment des critiques de la politique et de la gestion des colonies britanniques).

D'autres particularités du roman d'aventures français découlent des caractéristiques de la littérature enfantines et de la littérature populaire. Destiné généralement à la jeunesse, le roman d'aventures français a bien souvent, comme les récits britanniques d'avant les années 1875, des visées didactiques, et les voyages qu'entreprennent les héros sont l'occasion de longues descriptions détaillées des mœurs et des particularités des pays visités: le contrat signé par Jules Verne avec son éditeur Hetzel spécifie que les récits auront pour but d'éduquer et de distraire à la fois, et le "Journal des voyages" prétendait faire découvrir le monde à ses lecteurs. Quant à la littérature populaire, outre le fait qu'elle explique en partie la relative longueur des récits (due en partie aux contraintes de la sérialisation, puisque les récits étaient fréquemment publiés en feuilletons), elle donne au texte des tonalités fréquemment mélodramatiques: de Louis Noir à Paul d'Ivoi, en passant par Gustave Aimard, les récits ne s'interdisent pas des moments sentimentaux, des intrigues amoureuses, mais aussi, autre aspect du mélodrame, des émotions exacerbées, et les souffrances sont décrites avec emphase, et les méchants sont vraiment cruels.

Ces caractéristiques vont perdurer longtemps, jusqu'à la seconde époque du roman d'aventures français, débutée en 1913, lorsque Jacques Rivière publie dans la "Nouvelle Revue Française" un article sur "le roman d'aventures": cet article témoigne d'un renouveau d'intérêt en France pour ce genre, avec la découverte des œuvres de Joseph Conrad. Le roman d'aventures cesse alors d'être considéré comme une littérature puérile, mais est présenté comme le moyen de rendre compte de l'homme dans sa vérité la plus profonde, celle qui se fait jour dans les situations extrêmes. Cette école française du roman d'aventures connaîtra quelques illustrations fameuses, parmi lesquelles il faut citer au premier chef André Malraux, Saint Exupéry ou Joseph Kessel. Avec ces auteurs, l'aventure et la vie sont liées étroitement, non seulement parce que les écrivains se voulaient hommes d'actions, mais parce que, pour eux, l'aventure doit être réaliste, afin de rendre compte de ce qui fait la nature humaine. Plus ambiguës sont les positions de Pierre Mac Orlan ou t'Serstevens: leurs œuvres semblent être plus nostalgiques du roman d'aventures britannique, teintées d'une sorte de romantisme poétique, elles prennent parfois une dimension presque parodique, tant elles reprennent les règles du roman d'aventures.

Ainsi, il semble qu'il ait existé deux romans d'aventures français, sans véritable solution de continuité entre eux, un roman d'aventures populaire sans grande prétention, et un roman d'aventures, plus tardif, aux visées beaucoup plus ambitieuses. Cela vient sans doute de l'extrême cloisonnement de la culture française, qui sépare fortement grande littérature et littérature populaire, et qui a longtemps considéré tout récit d'imagination comme une œuvre de seconde zone.

Là où les britanniques, en distinguant novel (roman réaliste) et romance (roman d'imagination) proposent deux grilles de lecture différentes, les français, en ne proposant qu'une grille réaliste, discréditent a priori toute approche des récits d'imagination. Le second type de roman d'aventures fut sauvé parce qu'il était le fait d'une intelligentsia qui a su exploiter les possibilités théoriques du genre, mais il lui était impossible de se référer à l'autre tradition du roman d'aventures français, trop populaire, trop loin de ses préoccupations.

Où trouver ces auteurs?

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Lagardère, le fameux "bossu" de Paul Féval.

 

Principaux auteurs.

Amédée Achard (1814-1875). Notice brève.

Jean d'Agraives (1892-1951). Notice longue.

Gustave Aimard (1818-1883). Notice longue.

Marcel Allain (1885-1969). Notice brève.

André Armandy (1882-1958). Notice longue.

Alfred Assollant (1827-1890). Notice longue.

Pierre Benoit (1882-1962). Notice brève.

Arthur Bernède. Notice prochainement.

Albert Bonneau (1898-1967).  Notice longue.

Pierre Boulle. Notice prochainement.

Louis Boussenard. (1847-1910). Notice longue.

Blaise Cendrars. Notice prochainement.

Edouard Corbière. Notice prochainement.

Capitaine Danrit (colonel Driant, 1855-1916). Notice longue.

Leo Dex. Notice prochainement.

Alexandre Dumas (1802-1870). Notice longue.

Philippe Ebly. Notice prochainement.

Jean d'Esme. Notice prochainement.

Gabriel Ferry (1809-1852). Notice prochainement.

Paul Féval père (1816-1887). Notice longue.

Paul Féval fils (1860-1933). Notice longue.

John Flanders (Jean Ray). Notice prochainement.

Arnould Galopin (1865-1934). Notice longue.

Emmanuel Gonzalès (1815-1887). Notice prochainement.

Jules Gros. Notice prochainement.

Fernand Hue. Notice prochainement.

Paul d'Ivoi (1856-1915). Notice longue.

Louis Jacolliot (1837-1890).  Notice longue.

Joseph Kessel. Notice prochainement.

Jean de La Hire. Notice longue.

Edmond Ladoucette. Notice prochainement.

Maurice Landay. Notice prochainement.

André Laurie (1844-1909). Notice brève.

Georges Le Faure. Notice prochainement.

Gustave Le Rouge (1867-1938).  Notice longue.

Jules Lermina (1839-1915). Notice longue.

Gaston Leroux (1868-1927). Notice brève.

Pierre Mac Orlan (1882-1970). Notice prochainement.

Pierre Maël (Charles Vincent et Charles Causse). Notice longue.

André Malraux. Notice prochainement.

Henry de Monfreid. Notice prochainement.

José Moselli.  Notice prochainement.

Louis Noir (1837-1901). Notice longue.

Pierre Pelot (1945). Notice prochainement.

Paul Ponson du Terrail (1829-1871). Notice brève.

Arthur Rimbaud (1854-1891). Article long.

J. H. Rosny (1856-1940). Notice longue.

Eugène Sue (1804-1857). Notice longue.

Albert t'Serstevens (1886-1974). Notice prochainement.

Jules Verne (1828-1905). Notice prochainement. Quelques liens.

Henri Vernes. Notice longue.

Michel Zévaco (1860-1918). Notice longue.

 

 Auteurs d'autres pays.

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