(1837-1901).

 

 

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Présentation générale.

Louis Noir est aujourd'hui à peu près complètement oublié. Garnier a réédité, dans les années 70, Surcouf, le roi de la mer, qui correspond à la première partie de Surcouf, la seconde étant intitulée Empereur et Corsaire. On ne lit plus ses œuvres, et ceux qui s'y plongent par hasard sont souvent rebutés par les fréquentes remarques racistes et cocardières qui ponctuent ses récits exotiques (tel Une guerre de géants, en trois volumes), mais aussi par un style populaire qui a mal vieilli: Louis Noir n'a ni le souffle de Dumas, ni la rigueur de Verne, ni même la légèreté de Paul d'Ivoi ou la fantaisie de Gaston Leroux.

Louis Noir s'est sans doute inspiré de son passé de Zouave en Crimée, en Algérie, en Afrique et en Italie, pour écrire ses romans d'aventures exotiques (Les Thuggs, 1894, la série des Coupeur de têtes en trois volumes, celle des Mystères de la savane). On retrouve en effet un esprit militariste marqué dans ses récits, et une fascination pour les francs-tireurs qui s'exprimera en particulier dans Le coupeur de têtes. Il décrira son existence de Zouave dans ses Souvenirs d'un zouave (1866).

La couverture de la première livraison du Corsaire aux cheveux d'or de Louis Noir dans Le Conteur (1868).

On doit à Louis Noir, outre les récit d'aventures géographiques déjà cités, plusieurs romans d'aventures historiques de cape et d'épée (tel Le Grenadier sans quartier, Le corsaire au cheveux d'or, ou Surcouf, que son décor exotique rapproche cependant également du roman d'aventures géographiques), et quelques récits de l'Ouest (Les Millions du Trappeur) dans la tradition de Gustave Aimard et de Gabriel Ferry.

Comme nombre d'auteurs de romans d'aventures géographiques de son époque (Jules Verne, Louis Jacolliot, Louis Boussenard, André Laurie, etc.), Louis Noir s'efforce de décrire les pays que ses héros visitent, mêlant didactisme et aventure. Ses récits multiplient les anecdotes et il aime montrer les facettes les plus spectaculaires des contrées qu'il dépeint. Ce goût pour l'extraordinaire se retrouve dans la caractérisation des personnages et le choix des épisodes: les héros de Noir sont si puissants, si formidables qu'au bout d'un moment on se lasse des péripéties inouïes dont ils se sortent sans encombres. Louis Noir a en quelque sorte poussé dans ses extrémités cette tendance qu'a le récit populaire de rechercher la surenchère et l'extraordinaire. Chez Noir, les méchants sont terriblement méchants (ce qui explique en partie, sans l'excuser, le racisme de ses récits: le manichéisme tend à transformer en essence le Bien et le Mal, et de l'essence à la race, il n'y a qu'un pas, que les auteurs de romans d'aventures exotiques du XIXème siècle ont souvent franchi), les richesses fabuleuses (dans Surcouf, les caisses du Rajah de Baroda semblent tirées tout droit des mille et une nuits). Si Louis Noir se laisse le plus souvent aller au style le plus mélodramatique, il est capable aussi parfois de la plus grande sécheresse pour évoquer en particulier certaines scènes extrêmement cruelles. car, comme chez le britannique Rider Haggard, les oeuvres de Louis Noir témoignent d'une véritable fascination pour la violence qu'elles décrivent. Derrière les grands sentiments se cache souvent une étonnante sauvagerie qui se marie étrangement avec les grands sentiments et les discours coloniaux. Le racisme et le mépris des autochtones se mêle à une véritable fascination pour leur existence et pour cette sauvagerie que l'auteur et ses contemporains croient déceler chez les peuples des colonies. C'est peut-être pour cet aspect surprenant de son écriture que Louis Noir mérite d'être évoqué.

Parmi la quantité d'auteurs de romans d'aventures du XIXème siècle, Louis Noir est sans doute l'un des grands oubliés. Ses courageuses prises de position politiques contre le second Empire et pour la République (notamment dans le journal Le Peuple dont il était le rédacteur en chef) qui apparaissent parfois au détour d'une page de roman d'aventures, en font pourtant un intéressant témoin de son époque. Ne fut-il pas le frère du fameux Victor Noir, qui fut tué d'un coup de pistolet par Pierre Bonaparte alors qu'il était témoin d'un duel, et dont les obsèques donnèrent lieu à d'importantes manifestations anti-impériales? Malgré ses défauts, cet auteur mérite d'être étudié, au moins par les spécialistes et les amateurs.

 

Principaux cycles.

  1. Oeuvres en plusieurs volumes.

Les dates ne sont données qu'à titre indicatif, sans garantie, et correspondent à la première occurrence des textes relevée dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale.

Le corsaire aux cheveux d'or.

  • Le corsaire aux cheveux d'or (1868?).
  • La vengeance du roi de la Grève.
Un drame au fond de l'abîme.
  • Un drame au fond de l'abîme.
  • Le secret de la ville fantôme.
 
Le coupeur de têtes.

Une guerre de géants.
  • Une guerre de géants (1879?).
  • Le forban noir.

Jean-qui-tue.
  • Jean-qui-tue (1870?).
  • Le serpent du désert.

Les millions du trappeur.
  • Les millions du trappeur (1876?).
  • Le trappeur malgré lui.

Les mystères de la savane.
  • Les mystères de la savane (1879?).
  • A la conquête des dieux d'or.

 

Le roi des chemins.
  • Le roi des chemins (1881?).
  • Le trou de l'enfer (1881?).
 

Surcouf.

  • Surcouf le roi de la mer.
  • Empereur et corsaire.

 

Le tueur de lions.
  • Le tueur de lions.
  • Un enlèvement au harem.

 

  1. Oeuvres en un volume.

Les oeuvres de Louis Noir sont trop nombreuses pour être toutes indiquées. Nous ne proposons donc que quelques titres parmi d'autres, en particulier ceux que l'on peut trouver sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale.

Le voyageur mystérieux.

Le grenadier sans quartiers.

La tueuse d'éléphants

Les Amazones au Sahara

Le sultan amoureux

Les diamants roses

Une montagne d'or

En route pour le pôle

 

 

Un mariage polaire

Une chasse à courre au Pôle Nord

Une Française captive chez les Peaux rouges

Les rubis du Colorado

 

Les champs de rubis

La Vénus aux yeux verts

Le ballon fantôme

Le grand sorcier

Le pendu rouge du Niger

Les prisonnières des Touaregs

Le secret du chercheur d'or

La colonne infernale (1883?)

 

 

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