(Paris, 1839-Paris, 1915)

 

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Né le 27 mars 1839, Jules Lermina fait des études secondaires et devient bachelier. Il se marie à dix-huit ans, un an plus tard il est père de famille. Pour subvenir à ses besoins, il trouve une place de secrétaire dans un commissariat de police. Mal à l’aise dans ce milieu, il démissionne et travaille dans une banque, puis part pour l’Angleterre où il se lance sans succès dans les affaires. De retour en France, il entre comme inspecteur dans une compagnie d’assurances.

Dès 1859, Lermina commence une carrière de journaliste, collabore au Diogène, au Petit Journal, au Journal littéraire et au Soleil. Dès qu’il devient rédacteur en chef du Soleil, il lui donne une ligne politique très marquée par son opposition au Second Empire. En 1867, Lermina fonde et dirige Le Corsaire. Il est arrêté et emprisonné à Mazas pour la première fois. A sa sortie de prison, il reçoit une lettre de soutien de la part de Victor Hugo. Le Corsaire en faillite est remplacé par le Satan, tout aussi virulent dans la défense des valeurs républicaines. En 1870, Il s’inspire de Proudhon pour une brochure incendiaire : À MM. les propriétaires ! Plus de loyers ! Ses multiples écrits polémiques lui valent d’être condamné à deux ans de prison, mais avec la proclamation de la République il est libéré.

Dès lors il se consacre davantage à l’écriture. Il publie de très nombreux romans d’aventures, donne deux suites au Comte de Monte-Cristo de Dumas: Le fils de Monte Cristo et Le trésor de Monte Cristo (de façon anonyme). Dans Le fils de Monte Cristo, il propose ainsi une vision beaucoup plus politique du personnage de Dumas, faisant du héros un justicier socialiste, dans la tradition du personnage de Rodolphe, le héros des Mystères de Paris d'Eugène Sue - mais un Rodolphe qui aurait tiré les leçons de l'échec du socialisme utopique d'avant 1848. Cette relecture socialiste du personnage est exprimée par le testament de Dantès, au terme de l'aventure:

 

"L'homme qui va mourir, et qui inscrira tout à l'heure son nom au bas de ces lignes, a été plus puissant que les plus puissants de la terre [...]

"Et cet homme va mourir, mourir d'épuisement et de misère...

"Il l'a voulu ainsi...

"Pourquoi a-t-il fait cela?

"Pour se punir.

"Longtemps il a douté, aujourd'hui il a compris... Il a pris la mauvaise voie. Il a voulu tout courber à sa volonté. Il a été le justicier implacable et le glaive dont il a frappé les coupables s'est retourné contre lui et l'a blessé au coeur...

"L'homme est sur cette terre pour accomplir une mission sociale...

"Celui qui va mourir a accompli une mission égoïste...

"Il se courbe, il se repent.

"Possédant des millions, alors que tant d'hommes meurent faute d'un peu de monnaie, il se repent de ne pas avoir employé cette fortune immense au soulagement de ces misérables.

"Il se repent et il meurt."

 

On doit à Lermina une autre oeuvre prolongeant la manière d'Eugène Sue: Les Mystères de New York (1874) écrit sous le pseudonyme de William Cobb. Le roman reprend la tradition du mystère urbain à valeur sociale, en privilégiant le cadre américain, déjà assimilé à l'époque à l'imaginaire du capitalisme débridé. C'est sous ce même pseudonyme qu'il publiera Les loups de Paris, autre feuilleton qu'on pourrait rapprocher du modèle du roman d'aventures sociales, qui mêle ici encore une intrigue de vengeance et de reconnaissance assez proche du Monte Cristo de Dumas à un discours social relativement discret, mais omniprésent: ainsi de cette remarque, au fil du récit, "Ce qu'elle voyait, cette femme, c'est que la misère avait tué son mari, et que cette misère était l'oeuvre de la société". C'est encore sous le nom de Cobb qu'il écrira les Histoires incroyables, nouvelles fantastiques que Lautréamont évoquera, dans ses Poésies, parmi les oeuvres d' "intelligences de deuxième ordre", au côté de celles de Musset - sans doute pour blesser ce dernier par une comparaison cruelle.

Il écrit également quelques pièces de théâtre, représentées à la scène mais peu couronnées de succès. À partir des années 1880, le romancier se tourne vers l’occultisme. Il publie des nouvelles dans L’Initiation, la revue créée par Papus en 1888, et donne des conférences sur les sciences occultes. C'est à cette époque qu'il écrit un grand nombre de récits fantastiques, comme L'elixir de vie, La deux fois morte, etc. Ce dernier récit est le seul texte de Lermina à être actuellement disponible. Il est paru en 2003 chez Mille et une nuits (édition établie par Jérôme Solal). Ce récit fantastique occultiste raconte les efforts d’un jeune veuf qui, pour faire revenir à la vie la femme qu’il aime, met au point une « technique de résurrection ».

Soucieux de la diffusion du savoir, Lermina écrit ou dirige des ouvrages de vulgarisation : Dictionnaire de la France contemporaine, catalogues des œuvres et des auteurs de l’époque qui comptent (1884), Le Réveille-mémoire, encyclopédie de poche, manuel de conversation (1906). Et, s’il poursuit jusqu’à la fin de sa vie une œuvre de romancier populaire, il ne renonce pas à défendre ses idées politiques, comme avec la publication de L’A.B.C. du Libertaire en 1906.

 

 

 

Bibliographie romanesque sélective

 

Sous le nom de Jules Lermina:

 La Succession Tricoche et Cacolet (1877),

Le Fils de Monte-Cristo (1881),

La Criminelle (1881),

La Haute Canaille (1881),

Le Fils de Monte-Cristo (1881),

Les Hystériques de Paris (1885),

L’Élixir de vie (1890),

La Magicienne (1892),

La Deux Fois Morte (1895),

L’Énigme (1895),

Dix mille lieues sans le vouloir (1903),

L’Effrayante Aventure (1913)

 

Sous le nom de William Cobb :

Les Mystères de New York (1874),

Marien (1875),

Le Prince Mouffetard (1975),

La Roche du Diable (1875)

 

Sans nom d’auteur :

Le Trésor de Monte-Cristo (1885)

 

Quelques liens.

On peut consulter un bon nombre d'oeuvres de Lermina en ligne, sur le site de Gallica.

Le site des suites, plagiats, pastiches de Dumas consacre de fort belles pages aux romans inspirés du Monte Cristo, ainsi qu'une bonne présentation de l'auteur.

 

Où trouver les oeuvres de l'auteur.

La plupart des romans de Lermina sont depuis longtemps épuisés. La seule édition à être actuellement accessible est celle de La Deux Fois Morte, récit fantastique paru en 2003 chez Mille et une nuits. On peut en consulter un certain nombre d'autres sur le site de Gallica (au format image malheureusement). On peut également trouver en ligne (au format texte), L'ABC libertaire, texte théorique de l'auteur, sur le site de la Bibliothèque Libertaire. Pour les autres ouvrages, le plus simple est, comme d'habitude, de se rendre sur le site abebooks.fr, spécialisé dans les livres d'occasion.

 

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