Présentation de l'auteur.

Voir la première partie du Pathéorama du "Tour du monde d'un gamin de Paris".

Principales oeuvres de l'auteur.

Bibliographie.

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(où trouver ses oeuvres?)

Présentation de l'auteur.

Louis Boussenard bénéficie, avec Michel Zévaco et Jules Verne, du triste privilège d'avoir été immortalisé par Jean-Paul Sartre dans quelques pages célèbres des Mots. Dans son roman autobiographique, Sartre écrit: "Boussenard et Jules Verne ne perdent pas une occasion d'instruire: aux instants les plus critiques, ils coupent le fil du récit pour se lancer dans la description d'une plante vénéneuse, d'un habitat indigène. Lecteur, je sautais ces passages didactiques; auteur, j'en bourrais mes romans [...] Je me sentais délicieusement ennuyeux, aussi distingué que Boussenard". Cette brève et sévère référence à un auteur aujourd'hui à peu près complètement oublié est d'autant plus dure qu'elle est par bien des côtés juste.

Le lien de Louis Boussenard avec Jules Verne est non seulement évident mais revendiqué par l'auteur: le héros de son premier roman, Le Tour du monde d'un gamin de Paris (1879-1880), décide de partir à l'aventure après avoir lu Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Mais l'écriture de Boussenard est surtout proche de celle de Jules Verne parce qu'elle s'inspire du modèle d'écriture mis en place contractuellement entre Jules Verne et l'éditeur Hetzel: il s'agit d'éduquer en divertissant. Les aventures sont l'occasion de longues digressions que Sartre décrit assez justement: "Boussenard et Jules Verne ne perdent pas une occasion d'instruire: aux instants les plus critiques, ils coupent le fil du récit pour se lancer dans la description d'une plante vénéneuse, d'un habitat indigène". Cette volonté d'instruire explique par exemple que Friquet, le "gamin de Paris", héros d'une longue série de récits de Boussenard (Aventures d'un héritier à travers le monde, 1884, Aventures d'un gamin de Paris à travers l'Océanie, 1882, au pays des lions, 1885, des tigres, 1885, des bisons, 1885, Le Fils du gamin de Paris, 1905-1906, Friquet, Totor et Compagnie, 1912-1913), découvre tour à tour les différentes parties du globe, occasion à autant de leçons sur les mœurs, les usages, les peuples, la géographie, les climats, la faune et la flore. Les autres récits de Boussenard, s'ils n'ont pas Friquet pour héros, conservent en général le même schéma, et à Friquet se substitue un autre gamin de Paris ou d'ailleurs.

Ce type d'écriture, proche également de celle, plus tardive, de Paul d'Ivoi, a caractérisé un périodique qui connut un succès considérable à la fin du dix-neuvième siècle: le Journal des voyages et des aventures de terre et de mer (qui paraît à partir de 1877). Boussenard, avec d'Ivoi et le capitaine Danrit (de sinistre mémoire) fut le pilier de ce journal, où il sera publié dès 1878. Comme Paul d'Ivoi, il tente d'insuffler un ton français à un roman d'aventures dominé par l'esthétique britannique. Son héros possède l'esprit parisien (c'est un "gamin de Paris" dans la tradition de Gavroche): il est farceur, frondeur, et aime se jouer des populations locales; car comme Paul d'Ivoi, comme Jules Verne, comme Louis Jacolliot ou comme Louis Noir, Louis Boussenard participe fréquemment d'une vision raciste et colonialiste du monde. A l'époque, le roman d'aventures français est à la fois nationaliste, républicain et colonialiste. Le Français part dans le monde diffuser les valeurs de son pays, par le fer s'il le faut. Car les remarques racistes alternent avec des grands discours humanistes teintés de paternalisme: il s'agit de protéger les peuples d'eux-mêmes et des autres nations occidentales, beaucoup plus fourbes. Les ennemis sont moins les autochtones que les Anglais et surtout les Allemands (Les Français au Pôle Nord, 1892) à qui l'on ne pardonne pas la défaite de 1870. Ainsi, si l'on joue des tours aux populations locales, le plus grand plaisir est de tourner en ridicule le véritable ennemi, l'Allemand ou l'Anglais… Et l'on en revient aux caractéristiques du héros de Boussenard: farceur, frondeur. Car la légèreté du style et du ton choisis par Boussenard est à l'origine de l'optimisme des personnages, de leur santé et de leur grande générosité: le goût du sacrifice confine parfois dans ces récits au désir de martyre.

L'action, la gaieté des récits, la nécessité de maintenir l'attention d'un lecteur sans cesse rebuté par les digressions didactiques, tout cela conduit Boussenard à mener son récit à un rythme échevelé: les actions s'enchaînent sans temps mort, chaque chapitre est le lieu de nombreuses péripéties qui fournirait ailleurs matière à un roman entier. Au point que le lecteur finit par se lasser de cette succession monotone de dangers et d'aventures. Mais c'est oublier que les récits de Boussenard étaient avant tout prévus pour une lecture en feuilletons, ce qui suppose un rythme différent de celui de la lecture suivie: il s'agit de ne pas perdre de temps et de réveiller constamment une attention qui tendrait autrement à s'étioler au fil des semaines; le récit débute in medias res, les dialogues, abondants, sont rapides et enlevés.

Cette rapidité du récit donne aux intrigues un aspect paradoxal: l'humour est souvent présent, qui donne un rythme enlevé au récit, mais à l'inverse, la nécessité de maintenir l'intérêt du lecteur oblige l'auteur à une surenchère permanente, aussi bien dans l'intrigue (un glissement de terrain succède à un tremblement de terre et à une attaque ennemie), que dans la façon de la caractériser: quand Boussenard n'abuse pas de stéréotypes mélodramatiques, il témoigne d'une fascination pour l'horreur et la violence étonnante pour un auteur au public essentiellement enfantin: si le genre du roman d'aventures impose ces effets de violence, il n'explique pas l'étonnante jubilation du texte lors des scènes de massacre, de souffrance ou de torture. Et l'on pense à un autre auteur de romans d'aventures, Rider Haggard, chez qui un même goût du sang se distingue.

Car derrière la vision impérialiste, morale et didactique du monde, c'est toujours cette même fascination pour le Wild, cette sauvagerie ancrée en nous, que l'on devine dans les romans d'aventures. Boussenard est sans doute l'un des auteurs qui, par les excès d'un discours oscillant constamment entre vulgarisation pédagogique et goût pour une aventure violente, témoigne le mieux de cette ambiguïté profonde du genre.

 

Principales oeuvres de l'auteur.

Nous n'indiquons que les oeuvres les plus fameuses, et privilégions les romans d'aventures. Les dates indiquées sont celles de la publication en volume.

1879. A travers l'Australie.

1880. Le tour du monde d'un gamin de Paris.

1882. Les Robinsons de la Guyane (3 volumes).

1883. Aventures d'un gamin de Paris à travers l'Océanie (3 volumes).

1884. Les voleurs de diamants (3 vol.).

1885. Aventures d'un héritier à travers le monde (3 vol.)

1886. Aventures d'un gamin de Paris au pays des lions.

1886. Aventures d'un gamin de Paris au pays des tigres.

1886. Aventures d'un gamin de Paris au pays des bisons.

1887. Les chasseurs de caoutchouc.

1891. Le défilé d'enfer.

1892. Les Français au Pôle Nord.

1896. Sans le Sou.

1897. L'île en feu (regroupe le récit homonyme et Voyages et Aventures de Mademoiselle Friquette).

1900. L'enfer de glace.

1901. Capitaine Casse-Cou.

1903. Le Zouave de Malakoff (parfois orthographié Malakof).

1909. Le fils du gamin de Paris (regroupe le récit homonyme et L'Archipel des monstres).

1997: Lettres d'un paysan: chroniques rédigées en patois beauceron dans Le Gâtinais de 1902 à 1910 et réunies par Thierry Chevrier.

Premier numéro du feuilleton 

du Défilé d'enfer 

dans le Journal des voyages.

 

Bibliographie.

Il existe une excellente bibliographie de Louis Boussenard, par Thierry Chevrier: Le Globe Trotteur de la Beauce, Louis Boussenard, Hors série numéro 3 des "Cahiers pour la littérature populaire", 1997.

 

Où trouver ses oeuvres?

                La terreur en Macédoine.

                Le tour du monde d'un gamin de Paris.

 

 

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