Deuxième partie : La nostalgie d’une autre colonisation

2.1. Nostalgie de la colonisation

2.2. La figure de l’Indien

2.3. Le métissage

 

2.3. Le métissage : une colonisation rêvée ?

2.3.1. L’anti-modèle : la colonisation anglo-saxonne

2.3.2. L’impossible métissage

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2.3.          Le métissage : une colonisation rêvée ?

 

Dans plusieurs passages de ses oeuvres, Gustave Aimard réprouve la violence du processus de colonisation américaine envers les tribus indiennes. Toutefois, il semble dans l’impossibilité de proposer une alternative à ce modèle d’expansion à cause des fondements idéologiques qui sous-tendent sa pensée.

 

 

2.3.1. L’anti-modèle : la colonisation anglo-saxonne

 

C’est par ces paroles très sévères à l’endroit des Américains que s’ouvre un des chapitres des Trappeurs de l’Arkansas :

 

« Aux États-Unis, pays sur le compte duquel on commence beaucoup à revenir, mais que des gens prévenus ou mal informés s’obstinent à représenter comme la terre classique de la liberté, se rencontre cette odieuse anomalie de deux races dépouillées au profit d’une troisième qui s’arroge sur elles le droit de vie et de mort et ne les considère que comme des bêtes de somme.

Ces deux races, si dignes de l’intérêt de tous les esprits éclairés, et des véritables amis de l’espèce humaine, sont les races noire et rouge. »[1]

 

Gustave Aimard, en âme probe pourfendant les injustices, se dresse contre la colonisation des territoires indiens car les colons nord-américains se sont peu à peu mis à exploiter les peuples opprimés sous couvert de défendre les principes de liberté et d’égalité. Selon lui, ce sont les origines même de la colonisation américaine qui sont en cause car « Les États-Unis ont hérité de l’Angleterre ce système d’envahissement et d’usurpation continuel qui est un des points saillants du caractère britannique. »[2]

Cette accusation, si savoureuse soit-elle, n’a rien d’original car, venant d’un républicain patriote, elle ne fait que témoigner de l’anglophobie récurrente dans l’esprit des Français.[3] Et si la prose d’Aimard est aussi acerbe, c’est que, selon lui, la colonisation américaine ne s’est faite qu’au profit des seuls colonisateurs qui, négligeant tous les droits des autochtones, se sont arrogé une souveraineté sur des territoires qui ne leur ont jamais appartenu. Et cela avec un cynisme que les oripeaux de la religion ont bien des difficultés à cacher car : « les Américains en fait de Dieu n’en connaissent qu’un seul : Le Dieu Dollar ! qui de tout temps a été le seul adoré par les pirates de toutes les contrées. Qu’on en tire la conséquence ! »[4]

Loin du mythe, Aimard tente donc d’ancrer sa représentation de la conquête de l’Ouest dans une réalité qui n’est pas aussi glorieuse qu’on a pu le prétendre. Abandonnant le ton épique, c’est avec malice qu’il dépeint l’avancée de la frontière sur les territoires inconnus de l’Ouest :

 

 « Les squatters, ces gens sans feu ni lieu, sans droit ni loi, reniés par toutes les nations, et qui sont la honte et le rebut de la population nord-américaine, s’avancent incessamment vers l’Ouest, et de défrichements en défrichements, tentent de relancer les tribus indiennes de leurs derniers refuges.»[5]

 

Les États-Unis ne sont donc pas cette grande et majestueuse nation dépeinte par certains auteurs : ils ne doivent leur existence qu’à une population de forçats venus tenter leur chance là où nul ne viendra blâmer leurs méfaits. Les qualificatifs à valeur axiologique abondent pour démontrer combien cette population de « squatters » est vile et méprisable : « gens sans feu ni lieu, sans droit ni loi », « reniés par toutes les nations », « la honte et le rebut de la population nord-américaine ».

 

« Derrière les squatters, arrivent cinq ou six soldats, un tambour, une trompette et un officier quelconque, portant un drapeau étoilé.

Ces soldats élèvent un fort avec quelques troncs d’arbres, plantent le drapeau au sommet et proclament que les frontières de la Confédération s’étendent jusque-là. »[6]

 

Le laconisme de cette description vise à ridiculiser un acte qui, sous une plume bienveillante, pourrait faire l’objet de développements moins prosaïques : l’imprécision du nombre de soldats (« cinq ou six », « quelques ») et la pauvreté de cet effectif (« un tambour, une trompette et un officier quelconque ») décrivent la fondation d’une ville de manière à la rendre dérisoire, banale et peu glorieuse. De même, l'édification du fort, destinée à symboliser la toute-puissance des États-Unis sur leur territoire, est décrite dans sa plus plate simplicité (« avec quelques troncs d’arbres »).

 

« Alors autour du fort se bâtissent quelques cabanes, se groupe une population bâtarde, composé hétérogène de Blancs, de Noirs, de Rouges, de Cuivrés, etc., et voilà une ville fondée à laquelle on donne un nom sonore comme Utique ou Syracuse, Rome ou Carthage, par exemple, et quelques années plus tard, lorsque cette ville possède deux ou trois maisons en pierre, elle devient de droit la capitale d’un nouvel État qui n’existe pas encore.

Ainsi se passent les choses dans ce pays, c’est bien simple, comme on le voit. »[7]

 

C’est dans ce passage que la volonté de dérision du narrateur se dévoile tout entière au lecteur. Le ton froid et distancié de l’observateur cède alors la place à la raillerie (« et voilà... ») pour mettre à nu l’ineptie et la vacuité d’un pays qui se construit sur des chimères et des prétentions démesurées. La disproportion entre les légendes évoquées par les noms de villes illustres (« Utique ou Syracuse, Rome ou Carthage ») et la médiocrité des lieux (« quelques cabanes », « lorsque cette ville possède deux ou trois maisons en pierre ») ne rendent que plus ridicules les ambitions américaines. Les États-Unis ne doivent donc leur existence qu’à la croyance collective en un pays qui, dans les faits, n’existe pas réellement car il n’est qu’un agrégat de communautés dont l’unité est inexistante (« elle devient de droit la capitale d’un nouvel État qui n’existe pas encore »).

Chez Aimard, l’avancée de la frontière n’est donc pas décrite comme héroïsation du colon anglo-américain : les rares personnages de squatters ne tiennent ainsi qu’un rôle secondaire dans le récit en mettant en valeur l’héroïsme des aventuriers et des trappeurs.[8] Pour eux, la colonisation des territoires indiens ne se fait pas au nom d’un idéal ou d’une quelconque idée transcendante : c’est une simple question de survie. Le colon américain est donc privé de tout caractère héroïsant, car il n’est que le spectateur d’une lutte qui se joue au-dessus de lui, entre Indiens et aventuriers.

 

Si Aimard semble aussi critique envers la colonisation de l’Amérique du Nord, ce n’est pas uniquement parce que le squatter n’incarne pas l’idéal de l’aventurier qui se dessine durant les années 1850-1860, c’est aussi parce que les colons américains, en organisant une « chasse aux Indiens »[9] pour étendre leurs possessions, ont fait preuve d’un cynisme qui, aux yeux d’Aimard, condamne d’emblée la nation américaine. Toutefois, cela n’empêche pas l’auteur d’entériner la victoire des Blancs sur la race rouge, en concluant Balle-Franche par cette remarque lapidaire, venant après la défaite de Natah-Otann et de sa tentative de soulèvement contre la présence américaine : « L’hiver s’écoula sans incident nouveau, la rude leçon donnée aux Indiens leur avait profité. »[10]

 

 

2.3.2. L’impossible métissage

 

Dans un passage de ses Mémoires d’Outre-Tombe, François-René de Chateaubriand décrit les populations métisses qui ont progressivement peuplé le Nouveau-Monde depuis l’arrivée des premiers colons au XVIIème siècle :

 

« Ces hommes, surnommés, Bois-brûlés, à cause de la couleur de leur peau, sont les courtiers de change entre les auteurs de leur double origine. Parlant la langue de leurs pères et de leurs mères, ils ont les vices des deux races. Ces bâtards de la nature civilisée et de la nature sauvage, se vendent tantôt aux Américains, tantôt aux Anglais, pour leur livrer le monopole des pelleteries » [11]

 

On décèle sans grande difficulté le point de vue racialiste qui conduit Chateaubriand à penser le métis comme un être fondamentalement marqué par sa double origine : de ce point de vue, la duplicité du caractère métis n’est en fait que la conséquence du mélange opéré entre deux races aux attributs physiques et psychologiques incompatibles.[12] L’inégalité entre les races condamnant d’emblée toute tentative de fusion, le métis ne peut être qu’un individu trouble, physiquement et mentalement marqué par la duplicité.

Gustave Aimard n’est pas éloigné de cette perspective racialiste lorsqu’il met en scène des personnages de métis hispano-indien, tel cet individu nommé le Babillard, servant de guide à une caravane mexicaine bien qu’il commerce avec les bandits de la Prairie.[13] Son portrait est d’ailleurs assez explicite pour provoquer chez le lecteur un sentiment de rejet :

 

Le Babillard « était un homme d’une quarantaine d’années, d’une taille haute, carrée et musculeuse ; sa physionomie, sans être laide, avait quelque chose de repoussant dont on ne pouvait se rendre compte, ses yeux fauves et louches, enfoncés sous l’orbite jetaient une lueur sauvage, son front bas, ses cheveux crépus et son teint cuivré complétaient un ensemble qui n’avait rien de fort agréable. Il portait le costume des coureurs des bois, était froid, impassible, d’une nature essentiellement silencieuse et répondait au nom de Babillard, que sans doute les Indiens, ou ses compagnons eux-mêmes lui avaient donné par antiphrase. »[14]

 

Dans ce portrait, Aimard emploie un des stéréotypes de la littérature d’aventures, en l’occurrence la figure du métis coupable de trahison parce qu’il est surdéterminé par sa double appartenance raciale. En mêlant jugements esthétiques et moraux, grâce notamment à des adjectifs qualificatifs tels que « repoussant » ou « louches »[15], le narrateur empêche toute tentative de dissociation entre les aspects physique et moral du personnage. Le lecteur est ainsi convaincu que le Babillard est un traître car son visage ne peut que révéler sa nature abominable. En associant indissolublement les caractéristiques physiques dues au métissage à des facultés morales condamnables, le narrateur soumet le lecteur à sa pensée sans que celui-ci puisse en remettre en cause le principe, la solidarité indéfectible du moral et du physique.

À cause de son instabilité native, le métis des romans d’Aimard est invariablement condamné à accomplir des actes que la morale réprouve. Le dérèglement physiologique provoqué par la rencontre de deux races, ne lui permet pas de se choisir une ligne de conduite entre le Bien et le Mal. Par conséquent, il est fondamentalement déséquilibré et ne peut s’investir que dans une direction :

 

« Domingo était une de ces natures comme il ne s’en rencontre que trop sur les frontières ; douées de grandes qualités et de grands vices, aussi bonnes pour le bien que pour le mal, capables d’accomplir des choses extraordinaires dans un sens comme dans l’autre, mais qui, pour la plupart du temps, ne se laissent guider que par leurs mauvais instincts. »[16]

 

Comme bon nombre des personnages de métis des romans d’aventures du XIXème siècle, Domingo est un être de la duplicité et de la sur-intensité.[17] Par sa capacité à nuire, il incarne le Mal porté au plus haut point. Dès lors, seuls les justiciers de la Prairie, trappeurs et aventuriers, peuvent s’opposer à son action néfaste en rétablissant l’ordre et la justice.

 

D’un point de vue idéologique, les romans de l’Ouest de Gustave Aimard fonctionnent selon un schéma racialiste, et ce de manière quasi systématique :  chaque type de personnage est incarné par une race censée posséder des caractéristiques essentielles. Ainsi, les rôles de traître sont destinés aux métis hispano-indien, tandis que les personnages de trappeur, véritables héros de la Prairie, sont toujours campés par des sang-mêlés franco-indiens. Cette distribution des rôles valorise par conséquent la race blanche, et en particulier le sang français, au détriment des races indienne et espagnole.[18]

Ce clivage racial, affermi par l’assimilation du métis à la race indienne, permet notamment d’éluder tout questionnement sur la race, en présentant comme naturel le combat entre Blancs et Peaux-Rouges. Cette lutte n’en devient alors que plus dramatique et par conséquent plus passionnante pour le lecteur. Mais en opposant aussi radicalement les races indienne et blanche, Aimard voue à l’échec sa tentative de plaidoyer en faveur des Indiens en affirmant que le métissage ne constitue pas une voie de salut pour le peuple indien. Ce discours se heurte en effet à l’idéologie racialiste sur laquelle se fonde la pensée de l’auteur : en condamnant d’avance toute tentative de métissage et en rejetant comme nuisible le mélange entre peuples, Aimard légitime le discours selon lequel la disparition du peuple indien est la seule issue possible à la colonisation du territoire américain.

 


 

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[1] Les Trappeurs de l’Arkansas, p.62.

[2] Les Trappeurs de l’Arkansas, p.61.

[3] L’époque (les années 1860) est en effet à la conquête et à la formation des empires coloniaux. La France, dans cette entreprise n’a guère qu’un ennemi, la Grande-Bretagne, auquel elle s’est heurtée durant le XVIIIème siècle pour la domination de l’Inde. D’où, chez Aimard, la volonté de dénigrer le système colonial anglais en soulignant sa violence et son caractère injuste envers les populations indigènes. Faut-il entendre alors qu’à l’inverse, la colonisation française, fondée sur l’assimilation, est infiniment plus douce et respectueuse des peuples colonisés.

[4] Les Trappeurs de l’Arkansas, p.62.

[5] Ibid.

[6] Ibid.

[7] Les Trappeurs de l’Arkansas, pp.62-63.

[8] Dans Balle-Franche, le squatter John Bright doit ainsi la possession d’une partie d’un territoire sacré indien à la bravoure du comte de Beaulieu qui l’a obtenue de Natah-Otann contre son consentement irrévocable à tout ce qu’entreprend l’Indien. L’Américain jure alors fidélité au Français : « By God ! murmura le pionnier, en jetant son rifle sur l’épaule et rentrant dans son camp, malheur à qui touchera jamais un cheveu de la tête de l’homme auquel je dois tant ! » (Balle-Franche, 344).

[9] Les Trappeurs de l’Arkansas, p.62.

[10] Balle-Franche, p.472.

[11] François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, op. cit., livre VII, chap. X, tome I, p.453.

[12] Selon l’idéologie racialiste, le métissage entre deux races trop différentes se fait au détriment du produit de cette union : au lieu de se traduire par un équilibre entre les races, le métissage produit nécessairement des individus « bâtards », sans réelle identité et donc voués à l’instabilité. Bien entendu, cette perspective dépasse le simple constat de fait et a notamment des conséquences sur le plan politique, l’expérience venant toujours confirmer cette thèse. Gustave Le Bon note ainsi : « Les croisements sont désastreux entre peuples de mentalité trop différentes. L’union des blancs avec des noirs, des Hindous ou des Peaux-Rouges n’a d’autre résultat que de désagréger chez les produits de ces unions tous les éléments de stabilité de l’âme ancestrale sans en créer de nouveaux. Les peuples de métis, tels que ceux du Mexique ou des républiques espagnoles de l ‘Amérique, restent ingouvernables par cette seule raison qu’ils sont des métis. L’expérience a prouvé qu’aucune institution, aucune éducation ne pouvait les sortir de l’anarchie. » (cité par Pierre-André Taguieff, La couleur et le sang. Doctrines racistes à la française, op. cit., p. 101)

[13] Cf. Les Trappeurs de l’Arkansas. Engagé par un général parti dans le désert à la recherche de son fils, il le trahira en révélant la position du camp à un bandit follement épris de sa nièce. Dans les déserts où la peur de l’Indien est le maître-mot, figurer le rôle du traître sous les traits d’un guide est un facteur de suspens. Comme pour tout personnage au comportement douteux, le lecteur sait qu’il y aura bien trahison de sa part, mais il n’en connaît jamais le moment.

[14] Les Trappeurs de l’Arkansas, p.49.

[15] Ces deux adjectifs peuvent en effet s’appliquer au domaine moral comme au domaine esthétique.

[16] L’Éclaireur, p.493.

[17] Domingo est marqué par l’absence de morale, trait qu’il partage avec les bandits. Personnage s’inscrivant par nature dans la marge (la référence à la frontière établit implicitement une correspondance entre la nature du personnage et le lieu dans lequel il vit), il se soustrait en effet par nature aux obligations morales.

[18] Le métis hispano-indien est toutefois nettement assimilé aux individus de race indienne pure : ils partagent en effet les mêmes caractéristiques mentales et physiques (cf. le portrait du Babillard), commercent ensemble et sont toujours impliqués dans les attaques contre les Blancs. Le métis semble d’ailleurs tellement assimilé à la race indienne, qu’il en devient dans les faits un représentant. En témoigne une scène de bataille des Trappeurs de l’Arkansas, au cours de laquelle le métis Blancs-Yeux, qui a guidé les Indiens et organisé une attaque contre un fort américain, se voit obligé de combattre contre le capitaine de la garnison : « La première personne que le capitaine aperçut en montant sur la plate-forme du fortin fut le vieux chasseur Blancs-Yeux. — Ah ! ah ! murmura l’officier à part lui, que fait cet homme et comment y est-il arrivé ? Tirant alors un pistolet de sa ceinture, il marcha droit au métis (...) — De quelle façon vous êtes-vous donc introduit dans le fort, vieille chouette ? — Eh ! par la porte apparemment, répondit l’autre sans s’émouvoir. (...) — Trêve de raillerie, sang-mêlé, vous nous avez vendus à vos frères, les Peaux-Rouges. Un sourire sinistre éclaira le visage du métis, le capitaine l’aperçut. — Mais votre trahison ne vous profitera pas, misérable, dit-il  d’une voix tonnante, vous en serez la première victime. Le chasseur se dégagea par un mouvement brusque et inattendu ; puis il fit un bond en arrière et épaulant son fusil : — Nous verrons, dit-il en ricanant. Ces deux hommes placés face à face sur cette étroite plate-forme éclairée par les reflets sinistres de l’incendie, dont l’intensité croissait à chaque seconde, avait une expression terrifiante pour le spectateur auquel il aurait été donné de les contempler de sang-froid. Chacun d’eux personnifiait en lui ces deux races en présence aux États-Unis, dont la lutte ne finira que par l’extinction complète de l’une au profit de l’autre. » (Les Trappeurs de l’Arkansas, p.67, c’est nous qui soulignons). En assimilant  métis et Indien, Gustave Aimard radicalise la fracture entre les races blanche et rouge : ceux qui pouvaient encore unir leurs destinées se trouvent ainsi rejetés du côté des ennemis de la race blanche sans autre forme de procès.

 

Mémoire de lettres modernes d'Emmanuel Dubosq.