L'hommage à Conrad dans la NRF fut l'une des étapes importantes

de la naissance d'un roman d'aventures à la française.

 

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Situation du roman d'aventures au sein de la littérature.

L'expression de "roman d'aventures" nous donne déjà un certain nombre d'indices évidents pour situer le genre au sein de la littérature en général: le roman d'aventures est avant tout "roman", c'est à dire qu'il appartient à la narration fictionnelle (à la différence du théâtre ou de la poésie).

Si l'on s'intéresse aux caractéristiques de cette fiction, on peut également opérer une nouvelle distinction. En effet, le roman d'aventures cherche à dépayser: l'espace dans lequel se déroule l'action n'est pas le monde quotidien, et ce qui arrive au héros (rencontrer des pirates, tuer un homme, piloter un navire, trouver un trésor… Cf. Treasure Island de Stevenson) est également extraordinaire (pour plus de précision, voir le résumé de mes recherches).

Nous sommes donc face à une littérature non réaliste, au sens où le vraisemblable dans ces récits n'est pas pensé comme une conformation à la logique du réel, du quotidien (comme c'est le cas de la littérature réaliste), mais comme une conformation à la logique du texte lui-même, et aux attentes du lecteur. Cette logique propre à l'œuvre peut aller contre le réalisme (pensé comme conformité au réel): ainsi, lorsque le héros est naufragé, le lecteur s'attend à ce qu'il soit sauvé par miracle (comme c'est le cas à deux reprises dans The Sea Wolf de Jack London), même si en réalité la probabilité en est extrêmement faible. De même, un combat à un contre dix (qu'on songe aux affrontements de King Solomon's Mines de Haggard) peut très bien s'achever sur la victoire des héros sans que cela gène le lecteur. La vraisemblance devient alors un savant dosage dans les coups de théâtres (qui permettent d'un côté de rendre l'action extraordinaire, mais qui est toujours à la limite de l'invraisemblable): trop d'événements hors du commun, et le récit cesse d'être haletant pour ne devenir qu'ennuyeux, peu crédible (voir par exemple l'analyse de certains passages de Gustave Le Rouge).

Cette logique interne du récit nous invite à rapprocher le roman d'aventures du romance, ce type de fiction que le critique Northrop Frye oppose au Novel, l'un désignant la littérature d'imagination, l'autre, la littérature réaliste. En effet, le récit d'imagination se fonde sur l'écart recherché par rapport à la réalité, aussi ne peut-il fonder sa vraisemblance que sur une logique interne.

Pour résumer, on peut dire que le roman d'aventures est un type de narration fictionnelle d'imagination, un romance. Il partage cette particularité avec, entre autre, le roman sentimental, le récit d'épouvante, le roman policier, le fantastique, mais aussi avec les genres fictionnels qui en sont issus.

Ce qui caractérise le roman d'aventures au sein des autres romances , c'est le choix qu'il fait d'une action violente dans un cadre exotique (que cet exotisme soit spatial ou temporel - voir le résumé de mes recherches). Qu'on ait seulement une action violente sans exotisme (ou avec un exotisme au rôle négligeable), et l'on se retrouve face à un récit d'épouvante, un thriller, etc. Qu'on soit confronté à un récit exotique sans action violente, et le récit devient récit historique (c'est d'ailleurs ce qui rend problématiques certains récits d'Alexandre Dumas ou de Walter Scott) ou un récit exotique (comme chez Pierre Loti ou Victor Segalen).

A présent que nous avons situé le roman d'aventures au sein de la littérature en général, on peut tenter de distinguer, dans le genre, les différents types de récits qui existent.

 

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