L'indien (ici, dans Le Cratère, de Fenimore Cooper),
longtemps l'ennemi favori dans les romans d'aventures américains.
Où trouver des romans d'aventures américains?
L'un des thèmes les plus chers aux auteurs américains, est certainement le récit - transformé en légende - de la colonisation de leur continent. Dès les récits de Fenimore Cooper, le pionnier, le trappeur ou le chasseur de pistes figurent parmi les principaux héros de cette littérature. Certes, Jack London a écrit autant sur les mers du Sud que sur l'Alaska. Mais ses récits les plus célèbres, White Fang ou The Call of the Wild ont pour décor le Nord de l'Amérique, et The Sea Wolf débute à San Francisco. De même, on oublie trop souvent que Burroughs (qui appartint quelque temps au 7ème de cavalerie) écrivit plusieurs westerns, dont le célèbre Apache Devil.
En fait, il semble que les Américains aient vu dans le roman d'aventures un moyen de peindre l'épopée de la colonisation qu'ils ont opérée. Ils se sont efforcés, dans ces récits, de mettre en place les grandes figures mythiques qui fonderont leur culture commune. Curwood et London ont développé les figures du trappeur et du chercheur d'or, et Fenimore Cooper a posé les bases de ce qui caractérisera le cow boy: solitude, attitude ambiguë envers la civilisation et ses signes, rapports passionnés avec les autochtones (les Amérindiens), etc.
D'autres figures se constitueront à partir de la frange de romans d'aventures la plus populaire: les dime novels et Pulps. Ceux-ci inventeront le desperado ou l'inénarrable Buffalo Bill; puis viendront le justicier (mélange du détective et de l'aventurier), et la cohorte des aventuriers de l'espace que l'on rencontre dans les space operas.
Ainsi, si la moisson des romans d'aventures américains n'atteint pas les proportions et la richesse de la production britannique, elle joue un rôle fondamental dans la mise en place de l'imaginaire collectif américain.
Edgar Rice Burroughs. (Notice longue). Richard Harding Davis (Notice prochainement). Edward Sylvester Ellis (Notice longue). Philip Jose Farmer (notice prochainement). |
Zane Grey (notice prochainement). Louis Lamour. (Notice longue). Jack London (notice prochainement). Hermann Melville (Notice prochainement). Johnston McCulley (notice prochainement). Talbot Mundy (d'origine anglaise, naturalisé en 1916). Sydney Parkman (Notice prochainement). Sax Rohmer (Notice prochainement). Mark Twain (Notice prochainement). Stewart Edward White (notice prochainement). |
Jean M. Auel: Auteur contemporain d'un cycle d'aventures préhistoriques (Earth's Children) situées en Dordogne, dont le titre le plus connu est sans doute Le clan de l'ours des cavernes (The Clan of the Cave Bear), et dont le dernier épisode, The Shelters of Stone a été traduit en français sous le titre Les refuges de pierre. En utilisant ses connaissances de l'histoire préhistorique, Auel renouvelle considérablement la tradition de l'aventure préhistorique, dont les frères Rosny (La guerre du feu) avaient fixé les règles au tournant du siècle: rigueur scientifique, description de moments clés de l'évolution de l'humanité (ce que systématisera Rahan dans le domaine de la bande dessinée), tonalité épique qui passe par un langage recherché et parfois précieux (et dont on retrouvera une retranscription dans la veine "barbare" de la fantasy). En ce sens, l'oeuvre de Jean Auel est à placer au côté de celle, moins connue, de Pierre Pelot (L'ombre de la louve, Le rêve de Lucy avec Pierre Coppens).
James Warner Bellah (1899-1976): Auteur de westerns ayant inspiré le cinéma. Trois de ses nouvelles ont en effet donné lieu à des adaptations fameuses par John Ford: Fort Apache, She Wore a Yellow Ribbon et Rio Grande. Ses héros sont souvent des soldats de la cavalerie américaine. Bellah a également travaillé pour Hollywood en tant que scénariste: outre l'adaptation de She Wore a Yellow Ribbon, on lui doit celle de The Man Who Shot Liberty Valence, tirée d'un récit de Dorothy Johnson.
Henry Bedford-Jones (Henry James O'Brien) (1887-1949): Auteur prolifique de qui fit les beaux jours des pulps américains (Argosy, Blue Book), il est l'une des grande figures du récit d'aventures populaire américain. Il s'est en particulier spécialisé dans les récits de guerre (voir la série des "Arms and Men" dans le Blue Book), mais aussi de récits d'aventures historiques (d'Artagnan, Cyrano, The King's Passport - voir sur cet autre site un résumé de l'ouvrage), récits exotiques et romans de piraterie (Pearls from Macao, The War Lord's Gold). Canadien de naissance (1887, Napanee), il a été naturalisé américain et est mort à Beverly-Hills en Californie.
Max Brand (Frederick Faust) (1892-1944): Auteur prolifique de westerns, peu connu en France, il jouit aux Etats-Unis d'une réputation aussi grande que celle de son contemporain Zane Grey. On peut citer, parmi ses oeuvres, Vengeance Trail, Border Bandit, ou le recueil de nouvelles Black Rider.
Edgar Rice Burroughs. Cliquez sur le lien pour lire une présentation détaillée de cet auteur.
Fenimore Cooper (1789-1851): On considère souvent Fenimore Cooper comme l'un des pères du roman d'aventures. S'il a influencé toute la littérature européenne (en France, Balzac, Chateaubriand ou Barbey d'Aurevilly le citent comme l'un de leurs maîtres), c'est en effet dans l'imaginaire de la littérature populaire que son importance a été la plus durable. Avec The Pilot (1824), il crée les règles du roman d'aventures maritimes, et sera imité, entre autres, par Frederick Marryat en Angleterre (Masterman Ready) ou Eugène Sue en France (La Salamandre). Avec The Pioneers (1823) et surtout Last of the Mohicans (1826), il est à l'origine du roman d'aventures géographiques, opposant deux univers, celui de la civilisation et de la sauvagerie, et à travers eux, deux systèmes de valeurs qui s'affrontent. Si la vision romantique de la nature et des coureurs des bois qu'il développe a été critiquée par ses successeurs (et en particulier par Mark Twain), en décrivant la frontier, il a directement influencé un grand nombre d'auteurs: en France, on citera Gustave Aimard (Les trappeurs de l'Arkansas) et Gabriel Ferry (Le coureur des bois); en Grande-Bretagne, Mayne Reid (The Scalp Hunters); en Allemagne, Friedrich Gerstäcker, Balduin Möllhausen, et surtout Karl May (Winnetou).
La série des Leatherstocking (Bas-de-Cuir), comprend The Pioneers (1823), Last of the Mohicans (1826), The Prairie (1827), The Pathfinder (1840), The Deerslayer (1841). On trouve une traduction de l'ensemble du cycle en un volume, sous le titre "Le roman de Bas-de-Cuir" dans la collection Omnibus, aux Presses de la Cité.
Pour une présentation plus détaillée de cet auteur, on peut se rendre sur les sites suivants:
- The James Fenimore Cooper Society (en anglais): Site de référence sur l'auteur, proposant, outre une biographie et une bibliographie très complètes, des textes de l'écrivain, ainsi que de nombreux articles sur lui.
- Biographie et bibliographie sur Cooper (en anglais).
- Liste de liens sur Fenimore Cooper.
- Présentation des Leatherstocking Tales (en anglais).
James Oliver Curwood (1878-1927). James Oliver Curwood est, avec Jack London, l'un des maîtres des récits du Grand Nord, avec des récits comme The Golden Snare ou encore The Danger Trail (1910), roman qui débute sur un véritable hymne à l'esprit d'aventure associé à ces régions: "For perhaps the first time in his life, Howland felt the spirit of romance, of adventure, of sympathy for the picturesque and the unknown surging through his veins". On lui doit aussi bien des récits animaliers, parmi lesquels Kazan the Wolf Dog (1914), Nomads of the North (1919), ou le fameux Grizzly-King (1916) qui a été adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud (L'ours). Il a d'abord été journaliste pour le Detroit News-Tribune, et l'est resté jusqu'en 1907. En parallèle, il publie un grand nombre de nouvelles et de romans (le premier, The Wolf Hunters, 1908), qui jouissent immédiatement un grand succès et sont largement adaptés au cinéma (The Alaskan, 1924, The Ancient Highway, 1925; en tout, une centaine de films). C'est à partir de 1909 que l'existence tout entière de Curwood connaît un tournant décisif après un premier voyage dans le Grand Nord canadien. A partir de cette date, l'écrivain passe près de six mois par an dans les solitudes glacées, où il vit dans une cabane et se nourrit des produits de sa chasse. Son amour pour la nature le conduit à développer une philosophie de la nature proche du mysticisme, militant pour la protection de l'environnement, la limitation de la chasse, etc. Loin de la vision pessimiste et doloriste que Jack London offre du Grand Nord, lieu de misère et de souffrance (A Daughter of the Snows, Children of the Frost), Curwood y voit une source de vie, de laquelle l'homme tire une puissance physique et morale qui en fait un être à part (ce qu'évoquent directement les premières pages de God's Country... and the Woman, 1915). Son primitivisme se traduit par des évocations lyriques de la nature sauvage, où le "détail vrai" le dispute à une volonté d'élever l'espace à une dimension mythique.
Curwood a publié en tout une trentaine de romans et de recueils de nouvelles, la plupart ayant été traduits en France par Paul Gruyer et Louis Postif. On peut lire une traduction de ses oeuvres les plus fameuses réunies en un volume dans la collection Bouquins, chez Robert Laffont, sous le titre "Bêtes et gens du Grand Nord".
On trouve quelques renseignements sur Curwood dans les sites suivants:
- Une biographie, une bibliographie et une filmographie très complète par la Shiawassee District Library.
- Une description de la cabane de Curwood dans les bois canadiens;
- Quelques informations précieuses, mais en vrac, sur l'auteur.
- Une page sur le site de Violet Book, qui propose en particulier un grand nombre de reproductions des jaquettes illustrées des éditions originales de ses ouvrages.
Lester Dent (1904-1959): Avec Henry Bedford-Jones, Lester Dent est un autre grand auteur de l'âge d'or des pulps américains. Il est en particulier le créateur, sous le pseudonyme de Kenneth Robeson, du personnage fameux de Doc Savage, "l'homme de bronze" (appelé ainsi à cause de la couleur de sa peau), justicier et surhomme que ses exploits situent au croisement du récit policier, du roman d'aventures et de la science-fiction. Comme le Shadow, ou son homologue britannique Richard Hannay (créé par John Buchan), Doc Savage est en effet un justicier. En ce sens, il se situe au croisement du détective (et ses méthodes déductives) et de l'aventurier (puisque l'enquête laisse vite place au coup de poing). Il est l'héritier des grands héros de dime novels, Nick Carter ou Nat Pinkerton: comme chez eux, le mystère se dissipe vite pour laisser place à la ruse (déguisements, pièges et enlèvements) et à l'affrontement. Comme dans les récits d'aventures fantastique et la première science-fiction, les enquêtes de Doc Savage aux quatre coins de la planète le conduisent à découvrir de nombreux "mondes perdus" (The Land of Terror, 1933, Up From Earth's Center, 1949). A la fois médecin, athlète, et érudit, Doc Savage maîtrise à la perfection la plupart des langues et des dialectes du globe. D'une richesse en apparence inépuisable, il n'hésite pas à employer les moyens les plus modernes, et parfois quelque peu futuristes (sous-marins et aéroplanes), pour faire échec au crime.
La série des aventures de Doc Savage parait chez Street and Smith à partir de l'année 1933 (The Man of Bronze en est le premier récit, The Land of Terror le deuxième) dans une revue qui lui est dédiée. La série s'arrête en 1949, après que le héros a vécu près de deux cents aventures. Quelques décennies plus tard, le héros repart pour de nouvelles aventures, grâce à Philip José Farmer (Escape From Loki, 1991), auteur qui avait déjà fait revivre Tarzan (Tarzan Alive, 1972) et les héros de Jules Verne (The Other Log of Phileas Fogg, 1973); puis par Will Murray (1991-1993).
Marabout a publié dans les années 60-70, un certain nombre d'oeuvres de la série. Dans les années 90, l'éditeur belge Lefrancq a réédité une quinzaine d'aventures dans deux volumes omnibus ("Doc Savage" I et II). Tous ces ouvrages sont épuisés, mais on les trouve assez facilement chez les coldeurs ou les libraires d'occasion.
On peut citer, parmi les pages ou les sites consacrés à Lester Dent, les adresses suivantes:
- The 86th Floor: Remarquable site consacré au personnage de Lester Dent, superbe et extrêmement complet.
- The Doc Savage Web Ring: "Web Ring" consacré à l'homme de bronze et à Lester Dent, qui propose de nombreux sites (la plupart en anglais) consacrés à cet auteur.
- The Lester Dent Pulp Paper Master Fiction Plot (en anglais), qui propose une description de la formule systématiquement rencontrée dans les récits de Lester Dent
- The Lester B. Dent Collection (en anglais): présentation du fonds Lester Dent, biographie de l'auteur et bibliographie.
Zane Grey: Auteur de romans-westerns, notice prochainement.
Colonel Prentiss Ingraham (1843-1904): Peu connu en France, le colonel Prentiss Ingraham a pourtant joué un rôle fondamental dans le développement de l'imaginaire du western. Auteur prolifique de dime novels, Ingraham ne brille certes pas par ses qualités stylistiques ou par l'originalité de ses intrigues. Mais en choisissant de prendre pour héros de la plupart de ses récits le fameux Buffalo Bill, aventurier et forain qui fit lui-même beaucoup pour sa propre légende, Ingraham a contribué à construire l'une des figures centrales de l'imaginaire américain. Buffalo Bill dirigeait un cirque dans lequel il prétendait représenter les différents aspects de l'Amérique mythique (Indiens, pionniers, chasseurs de bisons, cavaliers et pistoleros), aussi était-il particulièrement désigné pour incarner les valeurs de l'imaginaire épique américain.. Ingraham a d'ailleurs commencé par travailler comme agent de Buffalo Bill dans le cadre de son Wild West Show. Par la suite, Prentiss Ingraham écrira une biographie romancée de Buffalo Bill, bientôt suivie d'un nombre impressionnant d'aventures extraordinaires dans lesquelles l'aventurier affronte des bandes d'outlaws, d'Indiens, et où il abat des bisons par troupeaux entiers pour sauver la veuve et l'orphelin. En faisant vivre à Buffalo Bill toutes les aventures possibles de la frontier américaine, Ingraham reproduit dans la littérature l'ambition du Wild West Show: il propose une encyclopédie de l'Amérique mythique. Comme le wild west, ses oeuvres se diffusent dans le monde entier, même si ses dime sont parfois réécrits ou adaptés dans les fascicules des autres nations. Elles ont certainement contribué, peu avant l'apogée cinématographique du genre, à populariser l'imaginaire du western moderne, dans une Europe qui en était resté à un récit de l'Ouest peuplé de coureurs des bois dans la tradition de Fenimore Cooper et, en France, de Gustave Aimard et Gabriel Ferry.
Outre les aventures de Buffalo Bill, on doit à Ingraham quelques romans d'aventures maritimes et de piraterie.
On trouvera des informations sur l'homme et son oeuvre à l'adresse suivante: http://shs.starkville.k12.ms.us/mswm/MSWritersAndMusicians/writers/Ingraham/IngrahamPrentiss.html
Johnston McCulley: La carrière de Johnston McCulley est paradoxale. Auteur prolixe de pulps américains dans tous les genres, avec une prédilection pour le récit policier et le western, McCulley serait probablement resté dans l'ombre de ses pairs, qu'il n'avait eu l'idée de mêler dans l'une de ses oeuvres les ingrédients de deux genres à la mode, le récit historique et le western. Pour cela, il va se tourner vers les luttes d'indépendance du Mexique contre le gouvernement espagnol, thème qui permettait de retrouver, en creux, certaines des préoccupations souverainistes américaines (en particulier, cette idée, fondamentale, que les Européens ne pouvaient faire d'ingérence dans les affaires du continent américain). L'Histoire n'est pas la simple toile de fond d'un western mexicain. McCulley va y chercher certains traits spécifiques, en particulier ceux du swashbuckling, du récit de cape et d'épée, en substituant au colt à six coups du western l'arme fétiche des aventures historiques, l'épée. L'amalgame entre les genres se fait d'autant plus aisément que le Mexique du début du XIXe siècle est un espace hybride, à la fois américain et espagnol. Or, l'Espagne est un cadre récurrent du récit de cape et d'épée (l'expression même de "cape et d'épée" est issue du vocabulaire espagnol), sans doute à cause des liens qui existent entre le genre et le récit picaresque. Enfin, pour donner plus de densité à son swashbuckler dans un univers western, McCulley va s'inspirer d'un cycle romanesque à la mode, celui du Mouron Rouge (The Scarlet Pimpernel) de la Baronne Orczy. Son héros sera lui aussi un justicier masqué, luttant de son épée contre un gouvernement oppresseur, et masquant, comme Sir Percy, ses activités nocturnes derrière une apparence falote, celle de don Diego de la Vega. Enfin, le personnage du criminel et justicier inquiétant évoluant dans un espace hispanique n'est pas sans rappeler un autre personnage à succès du début du siècle, Don Q, créé par Hesketh Ptitchard (ce personnage connaîtra une adaptation au cinéma dans les années 20 sous le nom de Don Q Son of Zorro, ce qui est significatif de la généalogie, même si les succès du personnage de McCulley avait étrangement inversé la généalogie des personnages). Ainsi, Zorro, le personnage-phare de Mc Culley, peut être perçu comme une sorte de collage de récits antérieurs et de traits génériques.
La première aventure de Zorro est publiée d'août à septembre 1919 dans All-Story sous le titre de The Curse of Capistrano (qui sera édité en ouvrage sous le titre de The Mark of Zorro, du titre de l'adaptation cinématographique qui en sera proposée, avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre). Elle va connaître immédiatement un succès foudroyant, et sera suivie par bien des titres, Further Adventures of Zorro (publié dans The Argosy en 1922), Zorro Rides Again (1931), Zorro Saves a Friend (1932), etc. - en tout, une soixantaine de titres de 1919 à 1959.
Clarence Mulford (1883-1956): Auteur de romans-westerns, créateur du cycle des aventures de Hopalong Cassidy. Ses oeuvres les plus fameuses sont Bar-20, premier des romans de la série (1910, republié sous le titre de Hopalong Cassidy Rustler Round-Up), et Hopalong Cassidy Returns (1918). Le cycle de Hopalong Cassidy figure une sorte de transition entre les dime novels (que Mulford dévorait enfants) et les pulps (pour lesquels il fut un actif rédacteur). Loin des héros trop policés des dime novels (dont Buffalo Bill est sans doute l'incarnation la plus fameuse), le personnage de Hopalong Cassidy incarne l'archétype du cow boy dur à cuir, buveur et chiqueur invétéré, tel que l'a popularisé le cinéma par la suite. Paradoxalement, ce n'est pas dans les adaptations édulcorées de l'oeuvre de Mulford qu'est repris ce prototype, mais dans les autres films du cinéma hollywoodien. Chez Mulford, le personnage boitait même, handicap que le cinéma lui a ôté (par la suite, furent également supprimés le goût pour la boisson et pour le tabac). Le succès du personnage créé par Mulford a été tel qu'un magazine Hopalong Cassidy a été créé, que la série a été adaptée au cinéma avec un énorme succès dans un serial qui a connu une trentaine d'épisodes de 1935 (Hopalong Cassidy) à 1948 (Hopalong Cassidy, False Paradise), et qu'un grand nombre de dramatiques radiophoniques ont été conçues autour du personnage. Le personnage de Hopalong Cassidy a été repris par Louis L'Amour dans quatre aventures (The Rustlers of West Fork, The Trails to Seven Pines, The Riders of High Rock, Troubleshooter). Comme c'est souvent le cas des cycles adaptés dans plusieurs médias et repris par d'autres auteurs après la mort du créateur, le nom d'Hopalong Cassidy a éclipsé celui de son auteur, dans des proportions qui ne sont pas sans rappeler le sort du couple de Rice Burroughs/Tarzan, ou de celui de McCulley/Zorro. Aujourd'hui, un peu comme Tarzan s'incarne dans Johnny Weissmuller (pourtant bien éloigné du personnage de surhomme inventé par Burroughs), le personnage de Hopalong n'évoque plus les romans de Mulford mais l'acteur principal de la série, William Boyd.
Il existe un site proposant une biographie de Clarence Mulford.
Liste des romans de Clarence Mulford dans lesquels figure Hopalong Cassidy.
Les traductions sont indiquées lorsqu'elles existent. Les romans, prolongeant la série, écrits par Louis L'Amour, sont évoqués dans la page écrite par cet auteur. Les informations concernant les traductions des oeuvres de Mulford par Sébastien Japrisot m'ont été fournies par les responsables du site consacré à Japrisot. On peut trouver la référence des films tirés de la série des Hopalong Cassidy à l'adresse suivante.
Bar 20, 1907. Le texte en anglais de la première aventure d'Hopalong Cassidy (Bar-20) est accessible en ligne à l'adresse suivante.
The Orphan, 1908
Hopalong Cassidy, 1910
Bar-20 Days, 1911
Buck Peters, Ranchman, 1912
The Coming of Cassidy, 1913
The Man From Bar-20, 1918
Johnny Nelson, 1920
The Bar-20 Three, 1921
Tex, 1922
Bring Me His Ears, 1922
Black Buttes, 1923
Hopalong Cassidy Returns, 1923; Hopalong Cassidy trouve un double, la traduction est de Sébastien Japrisot, sous le pseudonyme de Robert Huart, Paris, Robert Laffont, coll. "Arizona" n° 3, 1951.
Rustler's Valley, 1924
Cottonwood Gulch, 1925
Hopalong Cassidy's Protégé, 1926
The Bar-20 Rides Again, 1926; Hopalong Cassidy et les Compagnons du ranch, la traduction est de Sébastien Japrisot, sous le pseudonyme de Robert Huart, Paris, Robert Laffont, coll. "Arizona" n° 8, 1951.
Corson of the JC, 1927
Mesquite Jenkins, 1932
Me an' Shorty, 1929
The Deputy Sheriff, 1930
Hopalong Cassidy and the Eagle's Brood, 1931; Hopalong Cassidy et la couvée de l'aigle, la traduction est de Sébastien Japrisot, sous le pseudonyme de Robert Huart, Paris, Robert Laffont, coll. "Arizona" n° 2, 1951
Mesquite Jenkins, Tumbleweed, 1932
The Round-Up, 1933
Trail Dust, 1934
On the Trail of the Tumbling T, 1935
Hopalong Cassidy Takes Cards, 1937
Hopalong Cassidy Serves a Writ, 1941; Hopalong Cassidy : le Shérif de Twin River, la traduction est de Sébastien Japrisot, sous le pseudonyme de Robert Huart, Paris, Robert Laffont, "Arizona" n° 10, 1952.
Hopalong Cassidy's Saddle Mate, 1949
The Orphan Outlaw, 1950
Hopalong Cassidy With The Trail Herd, 1950; ;
Hopalong Cassidy entre en jeu, la traduction est de Sébastien Japrisot,
sous le pseudonyme de Robert Huart, Paris, Robert Laffont, coll. "Arizona" n°
1, mars 1951.
Talbot Mundy (1879-1940). Ecrivain d'origine anglaise, auteur de pulps d'aventures géographiques et mystiques. Il acquiert la nationalité américaine en 1916 (lire la notice).
Edgar Allan Poe (1809-1849): Si l'on ne peut cantonner Edgar Allan Poe au domaine du roman d'aventures, et s'il faut reconnaître que l'auteur s'est bien davantage illustré dans des nouvelles ressortissant de la littérature fantastique, il n'en reste pas moins qu'il signe, avec Aventures d'Arthur Gordon Pym, l'un des premiers et des plus importants romans d'aventures maritimes. Dans cette oeuvre inachevée, on trouve en effet concentrés les thèmes parmi les plus fameux du genre: lutte contre les éléments (avec plusieurs tempêtes fameuses), passagers clandestins, mutinerie, naufrage, cannibalisme, découverte de terres merveilleuses, exploration de zones inconnues du globe, etc. En ce sens, Aventures d'Arthur Gordon Pym figure, avec Robinson Crusoe, oeuvre à laquelle Edgar Poe vouait la plus grande admiration, comme l'un des récits fondateurs du roman d'aventures, même si on y trouve bien des éléments de l'esthétique fantastique ou frénétique. Jules Verne, qui aimait l'écrivain américain, a d'ailleurs proposé une fin au destin d'Arthur Pym dans Le Sphinx des glaces. Mais sa conclusion réduit l'apothéose fantastique de Poe à une explication rationnelle bien décevante - si l'on peut juger rationnelle cette évocation, d'ailleurs tirée d'un épisode fameux des Mille et unes nuits, d'un aimant géant sur lequel serait mort le personnage de Poe, collé pour l'éternité à l'endroit exact du Pôle magnétique. D'autres récits d'Edgar Poe ont partie liée avec l'esthétique du roman d'aventures maritimes. Ainsi, Une descente dans le Maelstrom, drame de la mer dans laquelle deux frères luttent l'un contre l'autre pour échapper à un tourbillon aquatique qui risque de les engloutir, et où le plus faible seul survit. Quant au Manuscrit trouvé dans une bouteille, nouvelle à laquelle le romancier d'aventures italien Yambo rendra un hommage dans son Manuscrit trouvé dans une bouteille. On peut remarquer combien ces trois récits maritimes apparaissent chacun à leur façon comme un récit d'engloutissement, comme si l'aventure maritime, parce qu'elle s'affronte à la puissance démesurée de la nature, devait nécessairement aboutir à cette fin tragique - la mort. La mer paraît figurer, pour Poe, l'expérience ultime de l'interdit, incarné par ces zones blanches du globe, espaces préservés de la domination des hommes, qu'évoquait dans un essai l'écrivain américain à propos du Robinson Crusoe de Defoe.
Où trouver des romans d'aventures américains?
Tous ces auteurs sont très faciles à trouver en Français comme en Anglais.
Le plus simple pour les trouver est de vous rendre à l'une ou l'autre des adresses suivantes:
IPL Online Books Collection propose de nombreux romans d'aventures américains en version électronique à télécharger gratuitement.
Le plus simple est de tenter une recherche sur abebooks.fr, où l'on trouve un nombre incalculable d'auteurs d'occasion en anglais ou français.