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Principaux auteurs.

 

A. G. Adamov (1920-1991)

G. Adamov (1886-1945)

B. Akounine (né en 1956)

A. R. Belayév (1884-1942)

M. S. Chaguinyan (1888-1982)

D. A. Dontsova (née en 1952)

I. A. Efrémov (1907-1972)

A. Grine (1880-1932)

V. Kavérine (1902-1989)

A. Kivinov (né en 1961)

A. Konstantinov (né en 1963)

A. V. Kozatchynsky(1903-1943)

V. V. Krestovsky (1840-1895)

V. A. Obroutchev (1863-1956)

F. A. Ossendowski (1876-1944)

V. S. Pikoule (1928-1990)

A. Rybakov (1911-1998)

U. S. Sémenov (1931-1993)

R. A. Shtilmarque (1909-1985)

N. M. Sorotokina

A. A. Vaïnèr  (né en 1931)

 

G. A. Vaïnèr (né en 1938)  

 

 

 

Vsévolod Vladimirovitch Krestovsky (1840-1895)

(Всеволод Владимирович Крестовский).

   Journaliste et diplomate, Krestovsky a été l'un des écrivains les plus à la mode dans la Russie de la deuxième moitié du XIXs. Il a étudié en profondeur le monde criminel par l’entremise du policier pétersbourgeois Ivan Dmitrievitch Poutiline, qu’il connaissait. Krestovsky participait aux rafles policières et auditions des témoins, et pouvait accéder aux archives judiciaires. Pour écrire le roman d'aventures sociales (dans la tradition des mystères urbains) Les Taudis de Pétersbourg (1864-66)[1], l’auteur, comme Eugène Sue, se grimait en prolétaire et visitait les coupe-gorge, faisant régulièrement le coup de poing dans des accrochages avec les bandits. Il a été l’un des premiers (après Vanka-Caïn de Komarov) à utiliser l'argot des criminels dans la littérature russe. Il a été récompensé par le gouvernement pour ses mérites au combat durant la guerre russo-turque. Il a beaucoup voyagé et a participé aux fouilles de Samarkand. On le cite fréquemment parmi les prototypes de Fandorine (le héros des livres d’Akounine).

 

 

 

 

Vladimir Afanasévitch Obroutchev (1863-1956)

(Владимир Афанасьевич Обручев).

Professionnellement, Obroutchev est un scientifique soviétique, géologue de réputation internationale. Après avoir écrit de nombreux ouvrages scientifiques, consacrés en particulier à la Mongolie et à la géologie, il s'est fait sur le tard auteur de plusieurs récits d'aventures fantastiques au premier plan desquels il faut citer le fameux récit de monde perdu La Plutonie (Плутония, 1924), lointainement inspiré du Monde Perdu de Conan Doyle et du Voyage au centre de la terre de Jules Verne. Des explorateurs découvrent un monde souterrain (comme chez Verne) peuplé d'animaux préhistoriques (comme chez Conan Doyle). On lui doit également La Terre de Sannikov (Земля Санникова, 1926), autre récit de monde perdu dans un cadre préhistorique (et à notre connaissance, seul autre roman de l'auteur à avoir été traduit). La richesse et la précision de ses descriptions, la rigueur scientifique sous-tendant le récit, se combinent avec une intrigue assez convenue et des personnages stéréotypés. Cela vient de l'arrière-pensée pédagogique de l'auteur, qui cherche avant tout à instruire ses jeunes lecteurs. Cela l'inscrit dans la tradition de Jules Verne, certes, mais aussi de R. M. Ballantyne. L'auteur se réclame explicitement du modèle vernien dans la préface tardive à La Plutonie, datée de 1954: "Ce voyage est une fiction que j'ai créée pour faire connaître aux lecteurs la nature, la flore et la faune des ères géologiques révolues, et l'ambiance qui leur était propre. J'y ai été incité lorsque, après avoir acquis une certaine expérience en matière d'explorations, je relus le Voyage au centre de la terre, de Jules Verne". On remarquera l'étrange similitude qui existe entre ces affirmations et celles qui avaient accompagné la première robinsonnade écrite par Marryat, et attaquant le peu de sérieux de Defoe.

Par rapport à Jules Verne et aux auteurs de romans d'aventures pédagogiques, l'originalité d'Obroutchev vient de ce que ses oeuvres sont très largement postérieures à celles des premiers; or, cela le conduit à subir également l'influence d'un autre type de littérature d'aventures, moins sérieuse cette fois, celle de la science-fiction archaïque, et les modèles de Rider Haggard ou (pourquoi pas?) d'Edgar Rice Burroughs, auteurs chez qui la rigueur scientifique importe beaucoup moins que la rêverie aventureuse. En particulier, le choix, de la part de l'auteur, de fonder son récit sur une théorie scientifique vieille d'un siècle et "qui a depuis longtemps été réfutée par la science" participe d'un parti pris de science-fiction: dans ce cas (et contrairement à d'autres aspects de l'ouvrage), il ne s'agit pas de mettre en scène des données rigoureuses dans un récit pédagogique, mais de faire de théories scientifiques (justes ou non, cela n'a pas d'importance) le point de départ de rêveries romanesques. C'est peut-être dans ce trait que réside la spécificité de la science-fiction véritable par rapport à la fiction scientifique.

 

Oeuvres d'Obroutchev traduites en français.

 

 

 

 

Ferdynand Antoni Ossendowski (1876-1944)

(Фердинанд Антони Оссендовский)

Géologue, explorateur et écrivain polonais, à une époque où la Pologne était sous domination russe. Auteur de récits de voyage, décrivant parfois des expériences mystiques, Ossendowski a contribué à populariser la légende du Roi du monde, maître des lamas dans un monde de l'Agarthi (ou Agartha, univers souterrain gigantesque qui étendrait ses ramifications sous tous les continents du globe, ce qui n'est pas sans évoquer certains récits de mondes perdus). Roi du monde, il l'est parce qu'il a réussi à pénétrer les mystères de la nature, et qu'il peut dire l'avenir. Cet univers est évoqué dans Bêtes, hommes et dieux: à travers la Mongolie interdite, 1920-1921, publié en anglais à New York en 1922), véritable roman-culte, chargé d'évocations extraordinaires, et narrant les aventures extraordinaires de l'auteur en Mongolie puis jusqu'à l'Himalaya, tandis qu'il fuit les persécutions bolcheviques. La fascination liée à cette oeuvre tient aux révélations occultes qu'elle propose sur les secrets des lamas bouddhiques, le Roi du monde, ou sur l'énigme du pays souterrain et mythique Agarthi, qui ont tous nourri à leur façon les rêveries fiévreuses des mystiques du monde (comme l'a fait, dans le domaine indien, le français Louis Jacolliot). On doit également à Ossendowski des récits d'aventures de facture plus classique, comme Navires égarés ou la fantaisie de Kett, journal d'un chimpanzé. Ossendowski a d'abord écrit en russe. Contraint de quitter ce pays à la suite de la Révolution bolchevique, il a voyagé à travers le monde, avant de s’installer en Pologne à partir de 1922, quand le pays avait quitté la tutelle russe, où il est mort dans des circonstances mystérieuses en 1944. Il a écrit un grand nombre de ses oeuvres en polonais.

 

Oeuvres d'Ossendowski traduites en français.

 

 

 

 

Alexandre Grine (1880-1932)

(pseudonyme d’Alexandre Stepanovitch Grinévsky)

Александр Грин (Александр Степанович Гриневский)

    Les critiques ont souvent comparé les premières œuvres d’Alexandre Grine à celles d’Edgar Poe. Pourtant, Grine, qui croyait aux miracles et à différentes pratiques mystiques et qui se trouvait aussi lui-même beaucoup de points communs avec l'auteur de The Raven, a privilégié une autre manière créatrice, même si l'on retrouve des points communs entre les deux auteurs, en particulier dans les nouvelles réunies par Chercheur d'aventure. On doit compter également l'influence des grands romanciers de l'aventure, Mayne Reid ou Stevenson, dont Grine, enfant, a dévoré les livres: il leur emprunte la valorisation systématique de l'imaginaire débridé contre la réalité prosaïque. Ce goût pour le lointain se traduira dans la vie de l'auteur par un refus de se fixer et, dans son oeuvre, par un goût pour les visions merveilleuses: Les voiles écarlates obéit aux règles du conte, avec sa promesse d'un prince charmant sur son navire fabuleux; et La Chaîne d'or évoque un voyage vers une île fabuleuse. Dans une vie d'errances, Grine sera matelot, chercheur d'or, terrassier, bûcheron, copiste pour un théâtre, avaleur des sabres, poète, écrivain enfin; ces pérégrinations l'ont conduit à affirmer que sa carrière ne s’était pas faite sur un lit de roses, mais de clous. Il évoque cette existence dans un livre en partie autobiographique, Sur terre et sur mer. Son destin rappelle parfois celui d'autres auteurs fameux: comme son homologue italien Emilio Salgari, Grine s'est d'abord imaginé marin, mais a échoué l'examen. Comme Gustave Aimard, il a tenté de trouver une place dans l'armée, mais ne supporta pas la discipline et déserta. Il participa ensuite à des activités anti-tsaristes au moment de la première Révolution russe. Il commence sa carrière d'écrivain en 1906, et connaît alors d'importants succès. Lorsqu’on lit ses beaux romans, on est frappé par l’envol fantastique et par la foi en l’Homme qui l’anime (Les voiles écarlates[2],1916, édité en 1923, Le monde étincelant[3],1923, qui évoque l'existence d'un homme capable de voler parmi les oiseaux, etc.), on est touché enfin par l'atmosphère romantique qui émane de son imaginaire ; et il est difficile de se représenter leur créateur mourant de faim, tourmenté par le typhus et une existence de martyr. Tel a pourtant été le destin de ce romancier russe. On a à juste titre donné, à cet univers qu’il a inventé, le nom de « Grineland », pays fabuleux qui n’est propre qu’à son œuvre.

 

Ouvrages d'Alexandre Grine traduits en français.

 

 

 

 

 Marietta Serguéévna Chaguinyan (1888-1982)

   (Мариэттта Сергеевна Шагинян)

   Marietta Serguéévna Chaguinyan a été journaliste et traductrice. Elle est l'auteur du premier roman d'aventures à avoir parodié les fascicules « pinkertoniens», Mess-Mend, ou un Yankee à Petrograd[4] . Il a été publié pour la première fois en 1924-25, sous le pseudonyme de Jim Dollar. Le roman raconte la lutte secrète d’un groupe d'ouvriers contre la bande d’un milliardaire et de son compagnon hypnotiseur. Le sujet n’est pas sans rappeler celui de La conspiration des milliardaires de Gustave Le Rouge.

 

Oeuvres de Marietta Serguéévna Chaguinyan traduites en français.

Hydrocentrale, Paris, Editions sociales internationales, Collection du Roman international

 

 

 

 

Alexandre Vladimirovitch Kozatchynsky(1903-1943)

   (Александр Владимирович Козачинский)

La vie d’Alexandre Vladimirovitch Kozatchynsky paraît avoir voué l’auteur aux aventures. Ayant quitté la police judiciaire, Kozatchynsky,il  a pris la tête d’un bande de bandits d’Odessa. Seul le soutien d’un ami fidèle (et lui-même futur écrivain), Eugene Petrov, a sauvé cet aventurier de la peine de mort. Devenu par la suite journaliste, Kozatchynsky n’a écrit qu’un seul livre, Le fourgon vert[5] (1938). Il a utilisé dans cette œuvre des éléments tirés de sa biographie orageuse (il s’est d’ailleurs décrit à travers le personnage secondaire du voleur de chevaux plein de charme). Le fourgon vert a connu de nombreuses rééditions, et a même été adapté au cinéma. Le héros principal (dont le prototype est Eugene Petrov), est un grand lecteur de récits d’aventures policières qui élimine la bande d’un criminel dangereux en utilisant les méthodes de Sherlock Holmes.

 

 

 

 

 Alexandre Romanovitch Belaïév (1884-1942)

  (Александр Романович Беляев)

   Alexandre Romanovitch Belaïév est l’un des fondateurs de la science-fiction russe.

Sa biographie se rapproche par bien des points de celle de Grine. Il a lui aussi eu foi en l’Homme toute sa vie, malgré les malheurs et la souffrance. Il s’est essayé lui aussi une multitude de professions : il a dessiné des décors pour le théâtre, joué du violon dans un cirque, été acteur, metteur en scène, dramaturge, éducateur dans un asile pour enfant, inspecteur de police judiciaire, photographe... Atteint de tuberculose, Belaïév s’est mis à écrire, d'abord de la poésie, puis des romans. Ses idées extraordinaires (reprises bien souvent par la suite par d'autres écrivains) et ses dons de narrateur capable de passionner le lecteur, de lui faire participer à l’aventure, donnent à ses romans au rythme rapide une vraie puissance dramatique. Ainsi évoque-t-il une chasse à l’homme organisée contre un être ayant appris à vivre sous l'eau (L’homme amphibie[6], 1928), les aventures d'un homme qui parvient à dominer le monde au moyen de l'hypnose (Le maître du monde[7], 1929), la vie de l’homme qui a perdu son corps (La tête du professeur Dowell[8], 1925, revu en 1937), la capacité de voler par la force de la pensée (Ariel[9], 1941), il dévoile enfin les secrets de l’Atlantide et du Triangle des Bermudes (Le dernier homme de l’Atlantide[10], 1925,  L'île aux épaves[11], 1926), et imagine encore bien d’autres événements excentriques, qui ont valu à l’auteur le surnom de «Wells russe». Belaïév est mort de faim dans la banlieue de Leningrad assiégée par les fascistes. Ses romans, malgré les coupes impitoyables imposées par les éditeurs et l’obligation de vanter le futur communiste, charment aujourd’hui encore l'imagination des enfants comme des adultes.

 

 

 

 

Ivan Antonovitch Efrémov (1907-1972)

(Иван Антонович Ефремов)

Paléontologue et écrivain célèbre de science-fiction, l'auteur a été influencé par ses lectures enfantines de Jules Verne, Conan Doyle ou Rosny Aîné. Pour ses recherches paléontologiques, Efrémov a voyagé en Asie centrale et en Sibérie, ce qui lui a permis d'exhumer de nombreux restes de dinosaures, et a rassemblé certains de ses souvenirs de voyages dans une série de récits. Ses premières oeuvres, écrites dans les années 1940, sont des nouvelles, et on y trouve déjà des récits d'anticipation politique. Son utopie, La nébuleuse Andromède[12] (1957), et la contre-utopie L'heure du Taureau[13] (1968) sont des classiques de la littérature fantastico-philosophique. La nébuleuse Andromède tente d'adapter les idées communistes (en particulier sa vision de l'Homme) dans un univers de fiction qui en réaliserait la vision. Quant à L'heure du Taureau, il décrit les tentatives pour mettre en place ce monde idéal. L’écrivain a présenté un des ses livres, La lame du rasoir[14] (1959-63) comme un «roman d'aventures». Dans ce roman, la découverte d’une couronne ancienne d’un métal inconnu et de son secret nous transportent de l'Union Soviétique à l’Italie, en passant par l’Inde et l’Afrique, tout en se concentrant, à travers les préoccupations du héros, sur les possibilités cachées de l’homme. On doit également à Efrémov quelques romans historiques, comme Taïs afinskaïa, 1971, ou Velikaya Douga dont la seconde partie, Aux confins de l'oecumène (1946) a été traduite en français et évoque la Grèce Antique. Dans cette oeuvre, le dispositif, qui encadre la vision du passé dans une évocation contemporaine, permet à l'auteur de proposer un pacte de lecture particulier: le savant qui s'adresse dans un musée à un marin et à son amie, c'est bien sûr l'auteur s'adressant au lecteur; il définit ainsi une lecture idéale, dans laquelle le plaisir de la rêverie et celui du savoir se mêlent sans conflit. C'est retrouver là le modèle des auteurs qu'Efrémov avait goûté enfant: ceux de Verne et de Conan Doyle bien sûr, mais aussi ceux, qu'il connaissait peut-être, de Cutcliffe Hyne (The Lost Continent propose le même dispositif encadrant l'imaginaire romanesque par une exploration scientifique) et de Rider Haggard (pour l'imaginaire antique, certes plus fantaisiste, et la rêverie sur la beauté éternelle - ici plus politique).

 

Oeuvres d'Ivan Antonovitch Efrémov traduites en français.

 

  

 

 

Véniamine Kavérine (1902-1989)

(pseudonyme de Véniamine Alexandrovitch Zilbèr)

Вениамин Каверин (Вениамин Александрович Зильбер)

Véniamine Kavérine est l'auteur de romans psychologiques et de contes de fées. C’était un homme de devoir, toujours prêt à lutter contre l'injustice. Il a protégé courageusement plusieurs écrivains russes dissidents contre le pouvoir soviétique. Son roman Deux capitaines[15] (1936-44) chante l’engagement romantique dans l'action, ce que dit bien la devise « Lutter et chercher, trouver et ne pas céder!». Tous les enfants soviétiques connaissaient ce serment du personnage principal, qui essayait de découvrir l’énigme de la ruine de l'expédition russe arctique. On a pu noter les liens qui existaient entre cette œuvre et le roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte Cristo, dont l’auteur s’est peut-être en partie inspiré en le refondant dans l'esprit et à l'imaginaire russe. Cependant Kavérine a surtout reconnu s'être inspiré de personnes réelles dans son récit: le personnage de Tatarinov est inspiré de Broussilov et Sedov, Sania Grigoriev, le héros est tiré du personnage d'un savant et d'un pilote héroïque, Klebanov, etc.

 

Oeuvres de Véniamine Kavérine traduites en français.

Nous ne sommes plus les mêmes: O.F.E., 1944

Peintre inconnu: Paris, Gallimard, 1964

Devant le miroir: Paris, R. Laffont, Collection Pavillons, 1973

Le Faiseur de scandales ou les Soirées de l'île Vassilevski: Paris, Éditions Champ libre, 1974

Des Pas légers sur la neige: Paris, Éditions la Farandole, 1977

Enfance: Paris, Stock, Nouveau cabinet cosmopolite, 1979

La Lumière aux fenêtres: Paris, Stock, Nouveau cabinet cosmopolite, 1979

La Pharmacie des Ballons Bleus: Paris, F. Nathan, Arc-en-poche, 1980

 

 

 

 

Robert Alexandrovitch Shtilmarque (1909-1985)

(Роберт Александрович Штильмарк)

   Robert Alexandrovitch Shtilmarque est le créateur du fameux roman d'aventures L'héritier de Calcutta[16] (1951). L’ouvrage a été écrit au GOULAG et voit parfois associé sur la couverture au nom de Shtilmarque celui d’un certain V.P. Vasilevsky, qui était seulement le responsable du camp dans lequel Shtilmarque était détenu comme prisonnier politique. Grâce au soutien de l'écrivain Ivan Efremov, la publication du livre a eu lieu dans la maison d'édition de Moscou «Detgiz» en 1958. L'action de ce roman d'aventures maritimes dans l'esprit de Stevenson se passe durant le XVIIIe siècle en Angleterre, en Afrique, en Amérique du Nord et dans les vastes espaces de l'océan Indien.

 

 

 

 

Grigory Adamov (1886-1945)

(pseudonyme de Grigory Borisovitch Ghibse)

Григорий Адамов (Григорий Борисович Гибс)

   Révolutionnaire et journaliste, l’auteur a écrit à partir des années 1930 des romans de genres différents, en assez petit nombre. Ses romans fantastiques, Les Vainqueurs des sous-sols[17] (1937) (qui raconte un voyage en « souterramobile », sorte de machine extraordinaire pouvant aller sous la terre), et Le Secret de deux océans[18] (1938) (qui narre les aventures d’un sous-marin mystérieux) sont ses œuvres les plus connues.

 

 

 

 

Arkady Grigoryévitch Adamov (1920-1991)

(Аркадий Григорьевич Адамов)

Arkady Grigoryévitch Adamov est le fils de Grigory Adamov. Ayant travaillé quelques années dans la police judiciaire, il est devenu un des premiers écrivains à avoir donné au roman policier une nouvelle légitimité. Après quelques romans d’aventures géographiques, il se tourne vers ce nouveau genre avec L’Affaire des « Bariolés »[19] (1956). Il a écrit beaucoup de romans de grande qualité, parmi lesquels on retiendra surtout une série prenant pour personnage central l'inspecteur Vitaliï Lossév (Le Vent mauvais[20], Le Nœud[21], 1975, Pour la place libre[22], 1981). il est enfin l’auteur du livre Le genre que j’aime – le roman policier[23] (1980), qui est une des rares études russes à être consacrée au roman policier.

 

 

 

 

Anatoly Rybakov (1911-1998)

(pseudonyme d’Anatoly Naoumovitch Aronov)

Анатолий Рыбаков  (Анатолий Наумович Аронов)

   Anatoly Rybakov  est l'auteur de romans psychologiques prenant pour toile de fond des événements de l'histoire de l'état soviétique (ses Enfants de l’Arbat ont été écrits 1966-83, mais édités seulement en 1987 ; ils sont devenus un best-seller dans les années de «perestroïka»). Parmi ses premières œuvres, on relèvera un certain nombre de romans d’aventures pour adolescents, tels que La dague[24](1948), L'oiseau de bronze[25] (1956), Un coup de feu[26] (1975), et la trilogie de Kroche (1960-71). Dans toutes ces œuvres destinées à la jeunesse, on trouve un secret qu’il s’agit de découvrir, une chasse au trésor, et un fort esprit romanesque. Elles ont toutes été adaptées à la télévision.

 

Oeuvres d'Anatoly Rybakov traduites en français.

 

 

 

 

 Valentin Savvitch Pikoule (1928-1990)

(Валентин Саввич Пикуль)

   Valentin Savvitch Pikoule est l'auteur de romans maritimes et historiques. Les critiques littéraires ont parfois mis en cause sa connaissance de l’histoire, le qualifiant négligemment de «Dumas russe» et «historien de roman feuilletons», mais le public a lu ses romans avec plaisir et intérêt. Parmi ses œuvres les plus connus on peut évoquer Le Chevalier d'Éon et la guerre de Sept ans[27] (1972), roman consacré à l'espion français le chevalier de Eon, qui agissait en Russie au XVIIIe siècle ; On citera aussi le livre sur la vie et la mort du fameux – et mystérieux  - Gregoire Raspoutine, La force sombre[28] (1972-75) (ce roman a provoqué la colère des milieux gouvernementaux à l’époque de Brejnev, et ce, même lors de la première publication, alors qu’il était sorti avec de nombreuses coupes et sous le titre, changé contre la volonté de l’auteur, Près de la dernière ligne[29]). Le succès inattendu est survenu en partie avec le roman Le Favori[30] (1984), situé à l'époque de l’impératrice russe Catherine II la Grande. Ce livre s’est instantanément arraché par les lecteurs et malgré de nombreuses rééditions, l’œuvre s’est diffusée sous forme de photocopies d'amateurs.

 

Oeuvres de Valentin Pikoule traduites en français.

 Le Chevalier d'Éon et la guerre de Sept ans[27]: Paris, Rupture, 1983

 

 

 

 

Nina Matvéévna Sorotokina

(Нина  Матвеевна Соротокина)

   Nina Matvéévna Sorotokina se surnomme elle-même, par plaisanterie, «Dumas-mère". Elle est l'auteur d’un cycle populaire de romans d'aventures historiques intitulé Les Gardes-marine[31] (Les trois de l'école de navigation[32], Rendez-vous à Petersbourg[33], Le chancelier[34], 1993, La loi géminée[35], 1994). Ces romans racontent le destin de «mousquetaires russes» à une époque de complots et d’intrigues de cour, dans la Russie du XVIIIe siècle. La publication des premiers livres n’a eu lieu qu’après une adaptation brillante pour la télévision.

 

 

 

 

Yulian Sémenovitch Sémenov (1931-1993)

(Pseudonyme d’ Yulïan Sémenovitch Lyandrès)

Юлиан Семенов (Юлиан Семенович Ляндрес)

   Historien-orientaliste et journaliste, Yulïan Sémenovitch Sémenov est l'auteur de romans centrés autour de la milice (la police russe) et des agents des services confidentiels, ce qui lui a valu d’être qualifié de « Ian Fleming soviétique ». il est le créateur du personnage populaire de l'éclaireur russe Issaév Shtirlitz (Dix sept flashes sur le printemps[36],1969, L’ordre : survivre[37], 1983, L'expansion[38],1985-87, etc.). Ce personnage a été adapté à la télévision russe dans le premier feuilleton long de l'histoire, qui reprenait le roman Dix-sept flashes sur le printemps. Plusieurs personnages de cette série sont devenu des héros du folklore national. Tous les enfants soviétiques, ont cessé de jouer à Tarzan, et ont commencé à jouer à être Shtirlitz.

 

Oeuvres d'Yulian Sémenov traduites en français.

Dix sept flashes sur le printemps[36]: Moscou, Editions du Progrès, 1973.

Complot Himmler: Paris, Éditions Fleuve noir, 1981

Petrovka, 38: Paris, Encre, Étiquette noire, 1985

L'Agence Tass est autorisée à déclarer: Paris, P. Belfond, 1989

L'Ingénieur Gorenkov: Paris, P. Belfond, 1990

 

 

 

 

Arkady Alexandrovitch Vaïnèr  (né en 1931) et

Géorgy Alexandrovitch Vaïnèr (né en 1938)        

(Аркадий Александрович Вайнер & Георгий Александрович Вайнер)

   Ces deux frères sont considérés comme les maîtres du roman policier soviétique. Ils se sont inspirés à plusieurs reprises de leur expérience personnelle (Arkady a été juge d'instruction, Géorgy, juriste). Les héros de leur roman L'ère de la charité[39] (1976) ont connu une popularité nationale. Le feuilleton télévisé Ne changez pas de lieu de rendez-vous[40], créé sur la base de ce roman, est une des adaptations les plus brillantes de la littérature policière soviétique.

 

Oeuvres d'Arkady et Georgy Vaïner publiées en français.

La face cachée de la lune (par Georgui Vaïner et Leonid Slovine): Paris, Gallimard, Série Noire, 1995

L'Évangile du bourreau: Paris, Gallimard, La Noire, 2000

 

 

 

 

Andréï Kivinov (né en 1961)

(pseudonyme d’Andréï Vladimirovitch Pimenov)

Андрей Кивинов (Андрей Владимирович Пименов)

   Grâce à cet écrivain (ex-commandant de la milice, chef du service des enquêtes sur les homicides volontaires) le terme autrefois péjoratif de « ménte » («мент»), qui correspond à peu près à «flic» en francais, est devenu presque tendre, et tous les flics de ses livres sont devenus des héros nationaux. Les feuilletons télévisés reprenant ses personnages apparaissent désormais plus vite que de nouvelles œuvres de l'auteur lui-même. Le labeur quotidien (parfois drôle, parfois non) de ceux qui travaillent à la milice russe, les évocations de leur vie privée, rappellent la série 87th Precinct d’Ed McBain.

On peut citer quelques titres de la série : Cauchemar dans la rue des grèves[41] (1994), Chasse aux rats[42], Inferno[43] (1995), Ménte condamné[44] (1997), La mort est servie[45] (1998). Kivinov est l’un des premiers écrivains à utiliser avec force l'humour et le grotesque dans la littérature policière russe. Auparavant, un pareil ton se rencontrait seulement chez Uriï Koval (1938-1995) dans ses «romans policiers d'enfants» consacrés aux  aventures de Vassya Kourolessov.

 

 

 

 

Andréï Konstantinov (né en 1963)

(pseudonyme d’Andréï Dmitrievitch Bakonine)

Андрей Константинов (Андрей Дмитриевич Баконин)

Ancien journaliste, directeur de l'Agence d'information analytique des Enquetes Journalistiques ("AJOUR"). Andréï Konstantinov est lauréat de deux prix: il a été élu "Homme de l'année" en 2002, et a été nommé au titre "Journalisme" pour son courage civil et pour sa position personnelle en situation de crise. Il est l'auteur d’un cycle extrêmement populaire de thrillers policiers qui ne cèdent en rien aux romans de James Hadley Chase en terme d’intrigue et de psychologie. Le héros de ses livres est un journaliste intrépide, Andréï Obnorsky, qui lutte contre les puissants de ce monde - les fonctionnaires et les bandits de la Russie moderne (Avocat[46], 1995, Journaliste[47], Auteur[48], etc.). Le long feuilleton télévisé Petersbourg, ville  de bandits[49], adapté de ce cycle, connaît un succès durable, malgré une certaine négligence.

 

 

 

 

Darya Arkadiévna Dontsova (née en 1952)

(Дарья Аркадьевна Донцова)

   Darya Arkadiévna Dontsova est l'auteur de romans policiers féminins ironiques, que toutes les ménagères contemporaines russes lisent. Elle écrit tellement vite qu’il semble parfois que les oeuvres sont plus nombreuses que les personnages qu'on y rencontre - tant ceux-ci se ressemblent parfois. Les Dentistes pleurent aussi[50], Une vengeance douce-amère[51], Le Sourire du calibre 45[52], Kâma-Sûtra pour Mickey Mouse[53], Soupe de poisson d’or[54], Vol au-dessus d’un nid de grenouilles[55] (2000), Déjeuner chez le cannibale[56], La bête sans la belle[57], L'eau trouble du diamant[58], etc. Les titres calembours de ses oeuvres sont devenus vite la carte de visite de cette «madame San-Antonio». La télévision commence déjà à adapter son œuvre à l’infini.

 

 

 

 

Boris Akounine (né en 1956)

(pseudonyme de Grigory Chalvovitch Tchkhartiсhvili)

Борис Акунин (Григорий Шалвович Чхартишвили)

    De Boris Akounine, on peut retenir le critique littéraire, l'interprète, le connaisseur de la culture japonaise et le dramaturge. C’est, avec L. Uzéfovitch, le maître du genre rétro-policier. C’est aussi l’un des écrivains les plus populaires de la Russie d’aujourd’hui. Tous ses livres deviennent invariablement des best-sellers, et ils sont attendus avec l'impatience. Ainsi, la frénésie qui a accompagné en Russie la publication des ses dernières oeuvres ne peut guère se comparer qu’avec l’agitation provoquée à l’Ouest par la série des Harry Potter. Akounine est le créateur des personnages du grand détective Eraste Fandorine et de la courageuse religieuse Pélaguiïa (Azazel[59],1998, Le Gambit turc[60], La Mort d’Achille[61], Couronnement[62], 2000, Pélaguiïa et le bouledogue blanc[63], Altyn Tolobas[64], La char de diamant[65], 2003, etc.).  Malgré le rythme rapide et l’excentricité parfois du sujet (dans l'esprit des roman-feuilleton Rocambole, par Ponson du Terrail, ou de la série des Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain), ses livres bien écrits sont pénétrés de l’esprit des anciens classiques russes. Dans le domaine théâtral, on citera parmi ses pièces les plus remarquables, La Mouette[66] (suite policière de la pièce homonyme de Tchékov).

   Akounine a réinventé le genre d’aventure en Russie.

 

Oeuvres de Boris Akounine traduites en français.


 

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[1] Петербургские трущобы

[2] Алые паруса

[3] Блистающий мир

[4] Месс-Менд, или Янки в Петрограде

[5] Зеленый фургон

[6] Человек-амфибия

[7] Властелин мира

[8] Голова профессора Доуэля

[9] Ариэль

[10] Последний человек из Атлантиды

[11] Остров погибших кораблей

[12] Туманность Андромеды

[13] Час Быка

[14] Лезвие бритвы

[15] Два капитана

[16] Наследник из Калькутты

[17] Победители недр

[18] Тайна двух океанов

[19] Дело «пестрых»

[20] Злым ветром

[21] Петля

[22] На свободное место

[23] Мой любимый жанр – детектив

[24] Кортик

[25] Бронзовая птица

[26] Выстрел

[27] Пером и шпагой

[28] Нечистая сила

[29] У последней черты

[30] Фаворит

[31] Гардемарины

[32] Трое из навигацкой школы

[33] Свидание в Петербурге

[34] Канцлер

[35] Закон парности

[36] Семнадцать мгновений весны

[37] Приказано выжить

[38] Экспансия

[39] Эра милосердия

[40] Место встречи изменить нельзя

[41] Кошмар на улице Стачек

[42] Охота на крыс

[43] Инферно

[44] Мент обреченный

[45] Умирать подано

[46] Адвокат

[47] Журналист

[48] Сочинитель

[49] Бандитский Петербург

[50] Дантисты тоже плачут

[51] Эта горькая сладкая месть

[52] Улыбка 45-го калибра

[53] Камасутра для Микки-Мауса

[54] Уха из золотой рыбки

[55] Полет над гнездом индюшки

[56] Обед у людоеда

[57] Чудовище без красавицы

[58] Бриллиант мутной воды

[59] Азазель

[60] Турецкий гамбит

[61] Смерть Ахиллеса

[62] Коронация

[63] Пелагия и белый бульдог

[64] Алтын-Толобас

[65] Алмазная колесница

[66] Чайка

 

Cette page a été écrite par Vladimir Matuchienko.